Critiques

Cette nouvelle de 1953, rapidement traduite dans Fiction, est un préalable amusant au roman de Pohl et Kornbluth Planète à gogos : c’est une société où la consommation, voire l’indigestion, de publicités est non seulement généralisée, mais obligatoire. Courte et bien menée, cette nouvelle, peut-être la seule de SF de son auteur, mérite découverte et (re)lecture. Comme toujours, le Passager clandestin lui adjoint une postface, qui rappelle comment la publicité et son emploi à la limite de la propagande se sont développés dans la première moitié du vingtième siècle.  

Dans la lignée du Prince Cruel de Holly Black, de la série Un palais d'épines et de roses de Sarah J. Maas et de la série télé Carnival Row, plongez au cœur de l'univers des faës imaginé par Hermine Lefebvre ! 

C’est une double histoire de guerre : comment, dans un futur peut-être bien plus proche que les dates proposées - à mon avis bien trop lointaines que ce soit pour la psychologie des personnages, trop actuelle, ou pour les techniques de guerre, elles aussi actuelles -, les États-Unis se transformeront en abattoir ; et comment l’héroïne, petite fille qui voit son univers familial s’écrouler à cause de la guerre, qui choisit un camp simplement parce que recrutée par quelqu’un qui la comprend trop bien, va devenir une machine à tuer.

Une station-service, un soir, en plein désert. Richard descend de son bahut pour s'y réfugier, le temps d'un repas. Assis à une table, un inconnu égrène quelques histoires, plus étranges les unes que les autres. Le regard qu'il pose de temps à autre sur le routier renferme quelque chose de dérangeant, tout comme ces nombreux récits qu'il raconte comme s'il les avait vraiment vécus. Elsa. Granger. Richard. Et puis les autres... beaucoup d'autres,pas toujours tout à fait humains.

Ce livre n’est apparemment que le début d’une histoire, annoncée comme un diptyque, qui laisse ouvertes les principales questions posées. J’attendrai donc la suite pour avoir, éventuellement, confirmation de l’impression que j’ai eue très rapidement à sa lecture, qu’il s’agit de pseudo-fantasy, comme chez Julia Verlanger, Barbara Hambly ou Célia S Friedman, sur Ténébreuse ou sur Pern : une colonie humaine ayant abandonné tout ou partie de la technologie et développé une magie, l’emploi de capacités « psi » et une société de type médiéval.  

Pierre passe la journée en garde à vue après que sa toute jeune femme ait porté plainte contre lui pour violences conjugales. Pierre a frappé, lui aussi, comme il a été frappé, enfant.Pierre n’a donc pas échappé à sa « bonne éducation » : élevé à Versailles, il est le fils aîné d’une famille nombreuse où la certitude d’être au-dessus des autres et toujours dans son bon droit autorise toutes les violences, physiques comme symboliques. Pierre avait pourtant essayé, lui qu’on jugeait trop sensible, trop velléitaire, si peu « famille », de résister aux mots d’ordre et aux coups.

Je n’aurais pas cru que cela m’arriverait, de quitter en cours de lecture un livre de Christopher Priest, mais c’est fait. Parce que, même si j’étais averti par une interview, ce n’est qu’à la page 92 que j’ai compris que le livre était entièrement bâti sur un mensonge conspirationniste, sur la conviction fallacieuse que les Twin Towers ont été sciemment détruites non par les avions, mais par des explosifs puissants.

En postface de ce roman, Sherri Crichton, la veuve de l’auteur, explique que ce récit extrait des archives préfigure son « autre histoire de dinosaures ». Ecrit initialement en 1974, il raconte les mésaventures d’un jeune désœuvré, William Johnson, qui à la suite d’un pari, se retrouve à devoir accompagner un excentrique paléontologue du nom d’Othniel Marsh.

Présenté comme le récit que fait à un jeune soldat de la République le noble qu’il est venu arrêter, dans un fortin côtier de Basse-Bretagne, c’est en fait le récit d’une descente en enfer, le voyage à travers l’île de Terre-Neuve d’une troupe de survivants d’un naufrage, traqués par des monstres. C’est aussi l’histoire d’une vengeance, ou plutôt de trois vengeances qui s’entremêlent, comme nous l’apprendrons à la fin, lors des révélations finales. Mais le Widjigo, l’arme de la vengeance, est aussi affamé de détruire ceux-là même qui le servent...  

Un roman d'exploration poignant qui interroge sur notre identité : qui sommes-nous sans nos souvenirs ?