Critiques

Dans sa Bibliothèque de l’Entre-Mondes (Folio SF), Francis Berthelot encensait ce roman, parangon de ce qu’il appelait la “transfiction” soit un roman de l’Imaginaire ne relevant d’aucun de ses trois genres (SF, fantasy, fantastique) mais se situant à leur lisière. Cette histoire de linguiste perdu dans une ville au langage incompréhensible m’interpellait. Tout récemment, Antoine Escudier en écrivait une belle critique dans ‘Galaxies n°11”. C’était comme un rappel : je n’ai pu résister cette fois et le lus d’une traite.

Une jeune scientifique, spécialiste de l’évolution des espèces, retrouvée morte, attaquée par un primate. Onze hommes derrière les barreaux. Leurs points communs : tous ont commis des crimes barbares et tous sont... gauchers. Enfin, la découverte d’une famille de Néandertaliens assassinée par un Cro-Magnon. Quel est le rapport entre ces affaires et des crimes éloignés de 30 000 ans ?

Téméraire le dragon et Laurence, son officier, sont toujours rayés des Corps pour avoir fourni le médicament aux Français contre l’étrange maladie qui touchait les dragons. Ils sont déportés en Australie, là où se trouve une colonie pénitentiaire, en Nouvelle Galles du Sud. Eloignés de tout, dans un pays désertique qui manque de tout, ils doivent vite prendre position dans un renversement de gouverneur.

Anthologie concoctée par deux briscarts du genre, Daniel Conrad et Benoit Domis. Pas d’intro ni de préface, dix nouvelles et un interview, c’est tout. Du texte seul, du texte avant tout. Auteurs divers, connus ou moins, anglo-saxons ou non. Ca commence assez gore avec Le Seuil de Glynn Barrass, à la thématique plutôt originale : un groupe de tueurs à gages investit une villa isolée pour tuer un savant coupable d’avoir inventé une source d’énergie nuisant au commanditaire. L’ennui, c’est que ledit savant – fou bien sûr – ne maîtrise plus sa machine à inventer cette énergie.

Paru précédemment en grand format dans la collection Lunes d’encre chez Denoël, Les tours de Samarante est le premier roman de Norbert Merjagnan. Histoire de science-fiction se passant dans un lointain futur où la civilisation a atteint un certain degré de technologie et en a perdu une grande partie. La civilisation se découpe en deux parties : ceux qui vivent dans les cités comme Samarante et ceux qui vivent dans l’Aliène, régions désertiques entourant les cités.

Karn est un mercenaire fuyant, sur les routes et sur mer, une ancienne amante féroce. A bord d’un bateau, il va vivre l’aventure de sa vie pourtant déjà riche en évènements : attaqué par ce qui semble être de monstrueux serpents de mer, Karn se retrouve seul survivant d’un naufrage au goût mythique.

Si le précédent numéro de la revue canadienne était essentiellement tourné vers la SF, celui-ci est délibérément fantastique. Les nouvelles sont au nombre de neuf et, partant, plus brèves. Malheureusement, aucune n’atteint la densité des trois retenues dans le n° 176. Certaines penchent vers le gore, tel le conte de Noël initial de Frédéric Durand ou Question d’équilibre de Claude Bolduc, d’autres mêlent poésie et onirisme comme Ombres jumelles d’Ariane Gélinas ou La Plage de Sylvain Johnson.

Ben pour une fois je vais faire court et sans résumé. Voilà l’exemple même d’une mauvaise compromission. Les livres sont une réussite, la série télé s’en inspire et en vide une partie de l’essence, notamment en faisant de Catherine, la vampire Renaissance italienne, une Sudiste de la guerre de Sécession. Et voilà qu’on nous vend un livre qui n’est que la synthèse des inventions de la série télé sur Catherine. Bref, sans grand intérêt et même totalement inutile pour les amateurs des livres. Ou comment surfer sur un succès pour faire de l’argent.

Dullsville est une petite ville américaine, morne et sans animation. Raven a 16 ans et s’ennuie mortellement, elle qui depuis sa plus tendre enfance rêve de vampires. Son attirance pour la nuit et ses vêtements gothiques suffisent alors à faire d’elle l’originale du lycée et même au sein du foyer familial.

L’histoire d’un boucanier pas comme les autres, qui sévit dans les Caraïbes. Si l’histoire a déjà été racontée ici, la sortie en poche du Déchronologue permet de revenir sur ce livre qui a reçu de nombreuses récompenses, dont le prix Utopiales, le Prix Bob Morane et le Grand Prix de l’Imaginaire. Et à juste titre. La construction déstructurée est en effet surprenante et peut se révéler complexe à suivre, l’auteur suivant trois entrées temporelles différentes. Mais cette composition ajoute beaucoup au roman, qu’une présentation linéaire aurait sans doute rendue moins efficace.