Littérature de l’Imaginaire

Reprenant le cadre et les personnages de Semences, dont il raconte un certain nombre d’épisodes du passé, les rencontres déjà évoquées dans le premier roman et la suite de l’histoire, ce roman est encore plus pessimiste que les précédents, puisqu’il évoque les disparitions successives de toutes les communautés humaines qui y apparaissaient. Ce sont les fourmites qui étendent leur empire. Et Nao essaie, espère à la fin, non sans avoir été déçue plusieurs fois, avoir réussi à obtenir cet Accord, cette alliance nécessaire à la survie des derniers humains, s’il en reste en dehors de nos héros.  

Ce roman, qui s’adresse certainement aux jeunes, aux ados, par son ton et sa franchise, est une sorte d’odyssée, celle de l’héroïne, une jeune fille qui, insatisfaite de sa réalité, se réfugie dans des mondes imaginaires entretenus par une drogue, l’altacéphalée, et se prend pour différentes personnalités, Emilie, Iris, Adèle...  

Enfin un recueil de vraies nouvelles fantastiques ! Du fantastique pur et dur, relevant de ce que d’aucuns nomment le fantastique ’canonique’. Classique, héritier de Maupassant ou de Poe, sans aucun rapport avec Stephen King ou autres maîtres de l’horreur ou du gore, genres avec lequel trop de lecteurs actuels le confondent. Non, tout ici est feutré, tourne autour de la mort et du destin, ancrés dans un quotidien qui tout à coup bascule. Le vrai terroir du genre, en somme.

Orfée et Irdiss, une histoire d’amour contrariée par une organisation sociale dystopique. Quand un jeune couple se trouve séparé par une sélection qui conduit les génies dans une bulle de prospérité au ciel pur et les recalés dans une zone polluée, peuplée d’usines aux cadences inhumaines.   C’est donc l’histoire de ces ados (ils ont 16 ans au début) au long des décennies, avec les révélations qui les lient comme celles qui soulignent les différences toujours plus grandes entre leurs deux modes de vie et finalement de pensées.   Le tout sous l’œil d’un Big Brother manipulateur.