Britten et associé

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L’histoire commence ainsi « Désormais, je ne sors plus de mon lit à moins d’un meurtre. Désormais, je passe le plus clair de mon temps dans mon lit. Jusqu’à ce matin ».

Cet homme qui reste cloîtré chez lui se nomme Britten. Il est détective privé et porte le surnom de « bourreau des cœurs ». Un surnom qu’il traîne depuis dix ans. Car à force de remuer là où ça fait mal, ses clients finissent toujours par apprendre ce qu’ils n’étaient pas prêts à entendre.

Fernandez Britten est las de cette vie. Au final, lui qui croyait améliorer la vie des gens ne fait que la subir à chaque enquête. Et ce nouveau chapitre de son existence n’échappe pas à la règle. Une femme, belle, élégante, bien habillée, fille d’un riche éditeur et femme d’un homme de main décédé. Pour elle, son mari était un brave homme. Pas un lâche, ni un faible. Il lui est donc impossible d’accepter que son mari soit victime d’un suicide comme le prétend la police. L’enquête commence. D’abord, Britten râcle la surface. Il découvre des indices, une piste. Une étrange histoire d’amour passée et la naissance d’un mystérieux enfant. Britten se met alors à creuser. Il interroge les proches de Berni Kudos. Il remarque des incohérences entre les différents discours. Une banale enquête, quoiqu’il en soit. Sauf qu’un soir d’investigation, il finit assommé
dans le coffre d’une voiture, ces agresseurs creusant le trou dans
lequel il finira ses jours.

Digne héritière du « Dalhia noir » et du « Diable en robe bleue », cette bd brille par son ambiance et son rythme. C’est un polar comme on en fait peu aujourd’hui. Le plus désarçonnant est très certainement le climat malsain qui plane sur cette ville. Il pleut tout le temps. Pas un seul jour de soleil, pas un ciel bleu pour nous donner du beaume au coeur. De plus, les rues sont toujours désertes. C’est comme si la ville avait perdu son âme et sa joie de vivre, tout comme le héros.

Il y a également ce fameux compagnon qui aide Britten dans son enquête.
Une sorte de pendant moins sage et moins sensible que Britten. Mais ce que personne ne s’attend à voir, c’est qu’il s’agit d’un sachet de thé. Et oui, un sachet de thé qui joue le rôle de l’associé du détective. Etrange, n’est-ce pas ? Pas tant que ça si l’on regarde le héros sous un autre angle. Un détective en bout de course, fatigué de briser les coeurs, fatigué de son métier et qui passe le plus clair de son temps enfermé dans une chambre d’immeuble. Le sachet de thé apparaît alors comme la conscience schizophrène d’un détective plus seul que jamais.

Titre : Britten et associé

Scénario et dessins : BERRY Hannah

Traduit de l’anglais par Marion Tissot

Editeur : Casterman

Nbre de pages : 102

Parution : 2009

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Commentaires

En effet ce livre m’intéresse, merci pour la critique ! même si en ce moment je me suis dans ma période Van Vogt (pure Science-Fiction) comme la critique que je viens de publier.