10000 litres d'horreur pure

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Ah, encore un auteur, belge qui plus est, que je n’avais pas encore eu le temps de découvrir ! Mais avec un titre pareil et une intro qui s’avère en phase totale avec mon expérience d’accro à la VHS, je ne pouvais pas passer à côté de cette petite perle d’humour noir bourrée de références.

Le décor est donc vite planté : un groupe de potes, délicieusement stéréotypés, prend quelques jours de vacances dans un bungalow situé au bord d’un lac. Lors du voyage aller, l’arrêt inévitable dans une petite épicerie pourrave, tenue par un type pas net habillé d’une chemise à carreaux et d’une paire de jeans sales suffit à éclairer, pour l’amateur, le tableau des milles feux… de l’enfer !

De fait, une fois la nuit venue, les choses vont s’enchaîner à la vitesse du train de la mort. Le passé d’un des personnages s’avérera lié aux horreurs du présent et le rideau retombera, au lever du jour, sur une scène constellée d’éclaboussures sanglantes, de restes humains et d’illusions perdues.

Il ne fait aucun doute qu’avec ce roman ludique totalement maîtrisé, Thomas Gunzig rend un hommage solide et rafraîchissant aux films d’exploitation qui ont baigné les années quatre-vingts. Ici, pas une once de cynisme, pas de relecture post-moderne et ironique, ni même de parodie assortie des habituelles pirouettes. Il faut parler plus sûrement de pastiche et d’hommage dans un récit à la structure implacable, qui demande aux lecteurs un petit effort de crédulité (la logique géographique des lieux est quelques fois rudement mise à l’épreuve…) mais qui, en retour, offre un divertissement d’une générosité rare.

Evidemment, j’entends déjà d’ici les hurlements des critiques qui ne manqueront pas de s’étonner qu’un auteur « reconnu » se perde dans ce genre d’exercice « puéril ». Remarque qu’il suffira de rectifier d’un bon coup de tronçonneuse.

En attendant, si vous faites partie de la génération Gunzig, née dans les années 70 et si la vision d’une galerie commerçante vous rappelle de grands coups de machettes dans la tête des morts vivants, plongez-vous dans cette contribution à une « sur-culture » décomplexée.

Interview ici !

Thomas Gunzig, 10000 litres d’horreur pure, Illustration : Blanquet, 252 p, Au Diable Vauvert

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Commentaires

Très beau livre sans censure :)

César