WITWICKI BARBET Émilie 01

Auteur / Scénariste: 

Bonjour Émilie. Pourrais-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?

Bonjour ! Je suis tombée dans le chaudron des mots lorsque j’étais toute petite. Élevée à coups de contes de fées, d’histoires épiques, de légendes effrayantes et de musique soul, je suis aujourd’hui enseignante et j’aime à transmettre le goût de la lecture et de l’écriture à mes élèves.
Active associativement, correspondante de presse pour La Voix du Nord, impliquée dans le fonctionnement de la maison d’édition associative Val Sombre Editions, je suis aussi une maman qui adore cuisiner pour sa famille et qui écrit à ses heures perdues, lorsqu’elle arrive à en trouver.

Comment en es-tu venue à prendre la plume ?

Lorsque j’ai découvert comment fonctionnait un stylo, je me suis rendue compte que c’était un outil magique. Plus tard, c’est avec un clavier bien sûr que la magie s’est opérée. Voyager, être quelqu’un d’autre, réaliser ses rêves, ses cauchemars aussi, et se confier, livrer ses idées, ses émotions, ses convictions, les mots permettent tant !

Raconter ma vie dans un journal intime ne m’a jamais particulièrement attirée car ma vie ne présente aucun intérêt, mais transformer ma vie en aventure épique, entortiller des mystères fantastiques et des légendes avec mes souvenirs et mes goûts, cela avait plus d’allure !! J’ai d’abord écrit pour moi, avec l’envie de changer chaque jour de vie, un peu comme une actrice qui sauterait de rôle en rôle, sans avoir les cascades à faire ;-)
Ma famille a toujours trouvé ma plume intéressante, mais il y avait forcément de la partialité dans ce penchant. Lorsqu’une amie qui n’a pas pour habitude de brosser dans le sens du poil a lu certains textes et les a aimés, j’ai pris un peu plus confiance. Elle m’a ensuite encouragée à diffuser mes textes.

Tu es l’auteure de la saga vampirique Demain est un autre monde dont le second tome est sorti en février 2013 aux éditions Val Sombre. Ton univers est différent des productions bit-lit actuelles. Peux-tu nous en parler ?

C’est que je suis un peu à part moi aussi ;-) Je suis parfois un peu en décalage et j’apprécie la différence ! En commençant la rédaction de Demain est un Autre Monde, je ne cherchais pas à entrer dans un moule, ni plaire à un lectorat ou un autre, je voulais juste écrire une histoire que j’aurais eu plaisir à lire.

L’histoire se passe à la campagne plutôt qu’à la ville et même si l’élément fantastique du récit est le vampire, il se trouve qu’il y a en toile une dystopie. J’aime les fins du monde, l’organisation pour la survie et le courage qu’il faut pour surpasser cela. On y découvre souvent son caractère, une force que l’on ne soupçonnait pas. On a tous en commun la fin de notre monde, un jour, et on a tous dû en reconstruire un.

Quant aux vampires de Demain est un Autre Monde, ils ne sont pas tous gentils, mais ils ne sont pas tous méchants non plus. Comme les humains, ils ont des caractères différents, certains sont altruistes lorsque d’autres sont mégalos. J’ai toujours pensé que la nature ne définit pas le caractère. On se forge une ligne de vie à travers nos goûts, les gens que l’on aime, nos convictions. Le fait de boire du sang ou de l’eau n’y est pour rien ;-)


Ton univers (romans, nouvelles,…) est fortement implanté dans ta région. Pourquoi ?

La mouvance actuelle développe beaucoup les actions dans les grandes villes, mais je suis une fille de la campagne et je le revendique. J’ai grandi à la campagne, j’ai vécu en ville et finalement je suis revenue vers la campagne, la nature. J’aime apporter des décors réels à mes personnages, ainsi implanter mes histoires dans ma région me permet d’utiliser des décors naturels ! De plus, je suis très attachée à ma région, que je trouve particulièrement belle, un peu comme une cousine germaine de Brocéliande, et donc une terre d’accueil irréprochable pour des récits fantastiques.

Quel regard portes-tu sur le monde francophone de l’édition SFFF ?

Il y a en France et dans les pays francophones un vivier de talents SFFF. Il peut être difficile pour ces auteurs de trouver un éditeur car le genre souffre encore des succès anglo-saxons traduits. En effet, il y a sans doute moins de risque à éditer en français une histoire qui est déjà un succès ailleurs. Beaucoup de jeunes auteurs francophones peuvent parfois être perdus et se tourner vers des éditeurs qui travaillent à compte d’auteur, c’est-à-dire que l’auteur prend en charge l’aspect financier de la publication de son livre.

Je pense que si une histoire est bonne, il faut que l’éditeur s’investisse. Il y a en France de nombreuses petites maisons d’édition SFFF, certaines même associatives, qui mettent en avant le talent d’un auteur et prennent de véritables risques à chaque parution. Ces maisons d’édition travaillent avec passion et nous pouvons nous vanter d’avoir de très belles parutions aux catalogues de ces maisons, des histoires qui tiennent la route, toujours illustrées avec talent par une nouvelle vague d’illustrateurs plus imaginatifs et doués les uns que les autres.

Quelles sont tes influences ? Les auteurs que tu apprécies ?

Il y a trois livres qui ont sans doute formé mon univers avec plus d’évidence que les autres.

Le premier est un roman de Jack London, L’appel de la forêt. Relier deux villes comme Skagway et Dawson ou WhiteHorse est d’ailleurs un périple que je rêve faire, grâce à de solides traineaux dont je maîtrise heureusement la pratique avec des malamutes : le mushing.

Le second est un livre très féminin, Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell.

J’aime les récits qui s’inscrivent dans l’Histoire et le caractère bien trempé de Scarlett O’Hara. Le personnage de Rhett Butler n’est pas pour me laisser indifférente non plus !

Le troisième est Le fléau de Stephen King. Une épidémie foudroyante ne laisse que très peu de survivants. Ils vont devoir prendre leur destin en main et choisir le bien ou le mal. Même si la fin ne me transcende pas vraiment, le pavé que représente Le fléau m’a donné le goût des ambiances de fin de civilisation.

Il y a aussi les romans de Jules Verne, un visionnaire qui avait une imagination fascinante ! Comme s’il avait trouvé la machine à voyager dans le temps ;-)

Tu as été deux fois consécutives finaliste du Prix Masterton. Dans la catégorie roman francophone en 2012 et dans la catégorie Nouvelles en 2013. Tes impressions ?

Finaliste c’est déjà énorme. Lorsque j’ai vu mon nom dans la sélection, j’ai halluciné ! J’ai lu beaucoup de romans de Graham Masterton, qui est un maître du fantastique, avoir mon nom associé au sien était un encouragement terrible. Etant une des fondatrices de la maison d’édition qui édite Demain est un autre Monde, j’ai souvent eu des réflexions concernant mes romans. Voir Les Insoumis finaliste d’un prix international a remis les choses au point et m’a incitée à continuer !

On dit toujours jamais deux sans trois, j’aurai peut-être la chance de voir une autre de mes histoires à nouveau dans la sélection. Ensuite, gagner le prix, ce serait bien, mais recevoir les félicitations de Graham Masterton qui a lu la nouvelle Au nom de la Lune et l’a trouvé bonne, ça vaut tous les prix, et je n’en suis toujours pas remise !!

Tu es active au sein de La confrérie de l’Imaginaire et es la fondatrice de Val Sombre éditions. Un petit mot sur cette aventure ?

C’est une aventure fantastique dans tous les sens du terme. A l’origine, nous devions juste, ma cousine Lisa et moi, monter une association locale, car nous voulions organiser un petit salon du livre. La confrérie de l’Imaginaire est née comme ça. Ensuite, le salon dont nous rêvions est devenu le ValJoly’Maginaire et nous avons découvert les arcanes des auteurs de fantastique, les petites maisons d’édition passionnées et passionnantes… et nous avons été rejointes par d’autres esprits fantasques ayant des bras actifs, comme nous (Claire, Chica, Cassiopée…)

Constatant comme il était difficile pour les auteurs francophones de se faire une place sur les rayons des bibliothèques, nous nous sommes lancées dans l’édition associative. Sans notre super Tesha Garisaki, nous n’aurions rien pu entreprendre. Elle est la fée scintillante de notre maison d’édition. Correctrice, maquettiste, directrice de collection, elle a une part très importante de la charge de travail.

Pour ma part je m’occupe plutôt des contacts presse, des commandes, de la compta et de toutes les démarches administratives.

Nous avons deux autres directeurs de collection qui sont aussi des auteurs chez Val Sombre : Frédéric Livyns et Jibé Leblanc. C’est ainsi que nous fonctionnons, nous travaillons les uns avec les autres, les uns pour les autres. Nous sommes comme les mousquetaires !

Tous bénévoles, nous sommes une vingtaine à faire marcher l’équipe Val Sombre puisque nous avons aussi un solide et sérieux comité de lecture.

Quels genres de manuscrits recherchez-vous ? Quelles sont vos exigences ?

Nous recherchons des manuscrits qui correspondent aux genres de l’Imaginaire. Cela dit, nous ne recevons que très peu de manuscrits de SF. Nous sommes toujours à l’affût d’une perle de Fantasy, que nous n’avons pas encore découverte. Pour la fantasy, nous attendons qu’on renouvelle les codes de la fantasy, qu’on nous surprenne, et surtout pas de lire une énième histoire de l’élu de la prophétie de la forêt des elfes et son épée magique... Pour la SF, nous n’avons pas de balises catégoriques mais nous espérons que l’originalité soit au rendez-vous tout en veillant à la cohérence de l’univers.

Tu es également à la base de la création du salon ValJoly’maginaire dont la troisième édition aura lieu en novembre 2013. Un petit mot ?

Nous partons en effet pour une troisième édition, qui aura lieu les 9 et 10 novembre dans la station touristique du ValJoly. Pour moi, c’est un peu particulier car j’ai grandi dans cet endroit qui ressemble à une brocéliande septentrionale ! Entre lac et forêts, dans les couleurs éclatantes de l’automne, nous accueillons pour deux jours des auteurs, éditeurs, illustrateurs et artisans féeriques qui partagent un moment festif avec les inconditionnels de l’Imaginaire dans tous ses genres. Cette année, nous avons la chance de pouvoir recevoir Brucero qui nous fait l’amitié de venir exposer ses toiles dans le patio de la maison du ValJoly. Nous aurons de nombreuses animations, des séances de cinéma, des contes, une chasse aux trésors… Bref, de quoi passer un moment féerique et fantastique.

L’affiche de cette troisième édition est signée Fleurine Rétoré, qui est une fidèle de notre salon et a capté l’essence de notre fête pour la retranscrire en image avec une imagination débordante de fantaisie !!

Quels sont tes projets ?

J’ai quelques projets dans ma besace ! Un roman de zombies, En pleine face, que je suis en train d’écrire, un roman pour enfant Les aventures fantastiques d’Eméanor et Crapette, qui pourrait bien être illustré par une personne de talent que j’affectionne beaucoup et qui se trouve être l’idole de mon fils !! Il y a aussi Retour aux sources, le tome 3 de Demain est un autre monde qui clôture l’histoire et donne des clés pour comprendre le passé des personnages. J’ai des tas d’autres idées, mais je ne veux pas les mettre en chantier maintenant car il ne faut pas courir trop de lièvres à la fois, après je vais me perdre dans les bois ;-)

Que pourrais-tu donner comme conseil à un jeune auteur qui a envie de se lancer dans l’aventure ?

Je ne me sens pas vraiment la légitimité de donner des conseils d’auteur à auteur. En tant qu’éditrice, je dirais qu’il faut toujours veiller à la qualité de son texte, corriger ses erreurs et ne pas être prétentieux dans sa présentation. Il arrive parfois des manuscrits qui sont, de l’avis de leurs auteurs, « révolutionnaires, avant-gardistes, tout à fait fantastiques et totalement inédits ». Lire une telle autopromotion me dérange.

Il y a cependant certaines choses qui sont primordiales pour un auteur. Se faire plaisir, écrire ce que l’on a envie d’écrire et pas forcément ce que les gens ont envie de lire. Une histoire, pour qu’elle soit bonne, doit aussi sortir du cœur et des tripes.

Enfin, c’est comme cela que je fonctionne !

Merci pour cette interview super sympa, merci d’avoir pris la peine de la lire jusqu’ici et bises à tous !

Critique de "Les révoltés, Demain est un autre monde T2"

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Commentaires

Heureuse d’avoir découvert un peu plus Emilie , une auteure que j’apprécie énormément et que j’ai eu le plaisir de rencontrer en mars 2013 lors de Trolls et Légendes. J’ai énormément apprécié Les deux tomes de "Demain est un autre monde" mais aussi sa nouvelle parue dans le recueil "Ils ne devaient pas s’aimer". Il me tarde de la lire à nouveau et de la revoir en novembre à Val Joly .

Ma foi très plaisant de découvrir votre plume ! D’habitude, la toile regorge de textes bourrés d’erreurs syntaxiques.

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