Spin

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Une entité extraterrestre d’une puissance inouïe a décidé de s’en prendre à notre bonne vieille planète. Pour cela, elle use d’une machine terrifiante d’une redoutable efficacité.

Un bouclier énorme est déployé autour de notre terre.

La mission de ce bouclier, ce spin, est on ne peut plus simple.

Ralentir le temps d’une manière considérable.

Sous ce dôme, nous ne voyons plus les étoiles et les satellites sont réduits en tas de ferraille quand ils s’écrasent au sol.

Mais à l’extérieur du spin, le temps continue son inexorable cheminement.

Ce qui est en fait un an pour nous, pauvres terriens, représente des millénaires pour le reste de l’univers.

Dramatique situation pour les milliards d’habitants, surtout quand les experts prévoient l’extinction du soleil dans à peine quarante ans.

Après quelques essais infructueux pour détruire le spin, il ne reste plus que deux solutions. Entrer en contact avec cette entité, si elle le désire. Ou encore, envoyer des cellules vivantes sur Mars qui, elle n’est pas affectée par le spin.

Par conséquent, les cellules évolueront à vitesse normale. Mais pour nous, en quelques années, ces cellules seront devenues des Hommes. Avec eux, la technologie.

Et si la chance nous sourit, Mars s’intéressera à nous et pourra nous venir en aide.

Peut-être.

Avec un scénario de cet acabit, 550 pages c’est bien trop peu pour que Robert Charles Wilson puisse exprimer tout son talent.

Les héros de cette histoire sont unis depuis l’enfance. Leur destin se croise et s’entrecroise sans cesse. Alors que l’un d’eux est né avec une cuillère en argent dans la poche, l’autre, qui n’est ni plus ni moins que le fils de la femme de ménage du premier, doit bosser d’arrache-pied pour gravir les échelons.

Il y réussit à merveille.

Le meilleur atout de ce roman est son aspect technique et scientifique. Il faut comprendre le spin afin de pouvoir espérer le vaincre. C’est ce à quoi s’emploient les deux héros dans leur spécificité respective.

L’évolution de la catastrophe planétaire ainsi que tous les essais pour tenter d’enrayer cette malédiction sont très bien emmenés. Quelques longueurs, certes, mais jamais de temps morts proprement dits.

Le seul souci majeur, sans pour autant discréditer le roman, a été la façon avec laquelle l’auteur a négocié la réaction des milliards d’habitants.

Je les ai trouvé quelque peu stoïques pour une population à qui il reste à peine quarante ans à vivre.

En lisant le début, quand apparaît le spin, je m’étais dit on va direct sur l’anarchie de la planète entière. Les institutions vont s’écrouler comme des châteaux de cartes. Les bourses s’effondrer. Enfin, le gros bordel quoi !

Imaginez un instant que l’on annonce l’apocalypse aux médias. Vous croyez franchement que l’on va continuer à vivre normalement ? J’en doute.

Mais là non, l’auteur aborde le sujet, mais sans le développer outre mesure. Comme si cela ne l’avait pas intéressé plus que cela. Vous allez me dire, il fait ce qu’il veut, c’est lui qui écrit !

Mais bon, on ne va tout de même pas ôter le scénario d’enfer que représente tout ce roman.

Il y avait bien longtemps qu’un scénario aussi original n’était pas apparu sur le marché. Les amateurs de science-fiction pure seront comblés. Ils auront hâte de terminer ce livre afin de savoir comment nous allons nous sortir de cette terrible menace.

Robert Charles Wilson, qui n’en est pas à son premier coup d’essai, a obtenu grâce à ce Spin le prix Hugo. C’est amplement justifié et il avait d’ailleurs à plusieurs reprises frôlé cette distinction. Notamment avec Darwinia et Les Chronolites tous deux parus la même collection. On peut dire que pour un auteur si peu connu en Europe, il enchaîne les prix et il me tarde de connaître la suite de Spin qui portera le titre Axis.

Robert Charles Wilson, Spin, Traduction : Gilles Goullet, Couverture : Manchu, 550 p., Lunes d’encre, Denoël

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Commentaires

[Après quelques essais infructueux pour détruire le spin, il ne reste plus que deux solutions. Entrer en contact avec cette entité, si elle le désire. Ou encore, envoyer des cellules vivantes sur Mars qui, elle n’est pas affectée par le spin.]

Des Cellules ? Faut relire le livre... Non ce sont des hommes qui sont envoyés...