Le labyrinthe des souvenirs avec Albine Tangre

Voilà maintenant plus de trois heures que le Docteur Fillipo était enfermé dans cette pièce grise et froide. Face à lui, l'inspecteur Odin lui posait les mêmes questions, inlassablement.

– On va tout reprendre depuis le début, si vous le voulez bien. Il y a des détails qui m'échappent, et j'aimerais être certain d’avoir bien tout saisi.

— Cela fait trois heures que je vous répète les mêmes choses. Mettez-moi en cellule en attendant les avis de vos divers experts, qui m’innocenteront sans aucun doute.

— Non docteur ! Une fois encore, veuillez me donner votre version des faits qui ont eu lieu ce matin dans votre cabinet.

Fillipo soupira longuement, d’avance convaincu que ce récit devrait dérouler son fil encore quelques fois avant la fin de la journée.

 

Comme chaque matin le docteur vérifia son carnet de rendez-vous en arrivant au cabinet. Depuis deux ans qu’il s’était mis à son compte, Fillipo voyait les affaires marcher de mieux en mieux. Il ne comptait pas les heures de travail, rançon de la gloire durement acquise. Divorcer et être brouillé avec certains membres de sa famille n’étaient que des dommages collatéraux consécutifs à son abnégation. Aide-toi, le ciel t’aidera, dit-on. Fillipo avait suivi cet adage comme un marin guidé par la lumière d’un phare en pleine tempête. Et, grâce à sa détermination, le docteur recevait désormais les patients les plus aisés dans son cabinet de psychiatrie.

Julia, l’assistante du docteur et parfois davantage, passa sa tête à travers l’entrebâillement de la porte du bureau.

— Votre premier rendez-vous vient d’arriver, docteur.

Fillipo remercia Julia d’un signe de tête et se prépara à recevoir Mlle Kobane afin d’effectuer sur elle une hypnose régressive. Cette malheureuse avait de gros problèmes d’angoisse et de phobie sans en connaître la raison. En dernier recours après l’échec d’autres genres de thérapie, le docteur lui avait proposé une technique novatrice aux effets aléatoires.

Quand la jeune femme entra dans le bureau, précédée par une de ses longues jambes bronzées, Fillipo songea à nouveau combien il serait doux d’abandonner son rôle de psychothérapeute afin de consoler la demoiselle d’une manière plus intime. Puis il reprit ses esprits d’un raclement de gorge et se leva pour accueillir sa première patiente de la journée.

— Mademoiselle Kobane, veuillez-vous allonger, je vous prie !

— Appelez-moi Rose, je vous en prie ! répondit l’intéressée.

— Bien, Rose ! Nous allons donc procéder comme je vous l’ai indiqué lors de la dernière séance. Je vais vous hypnotiser afin de retrouver vos peurs les plus enfouies. N’oubliez pas que quoi qu’il se passe, je reste à vos côtés. Vous allez devoir regardez en face vos angoisses passées si vous désirez enfin aller mieux. Êtes-vous prête ?

Rose acquiesça, malgré la peur visible dans ses yeux, et le docteur commença son travail. Il prononça les mots qui allaient plonger la jeune femme dans une sorte de transe éveillée tout en observant son beau visage se détendre. Quand son état de conscience fut satisfaisant, Fillipo planta le décor à visualiser.

— Vous voyez devant vous une porte fermée. Approchez-en et ouvrez-la. Vous voilà à présent au tout début d’un immense labyrinthe. Derrière chaque recoin sombre est tapie une des frayeurs que vous refusez de voir en face. Mais vous êtes sereine et nous allons avancer ensemble. Que voyez-vous ?

— Les murs en pierre grise suintent. Il fait froid et humide, et je suis fatiguée. J’aimerais m’allonger et dormir, je ne veux pas avancer.

Fillipo songea que cela commençait bien mal et dut une fois de plus rassurer sa jeune patiente. Après quelques paroles apaisantes, elle reprit sa progression dans les couloirs de sa mémoire.

— J’avance dans un long tunnel droit, mais je vois une ouverture à gauche, à environ cent mètres de là. Je m’en approche et je suis devant une porte en bois clair. Je touche la froide poignée en laiton, puis j’ouvre. Je me trouve face à un monstre grossier muni de trois bras. Il est noir et disproportionné. Je me souviens l’avoir dessiné souvent dans mon plus jeune âge. Il s’agit du monstre tapi dans le placard de ma chambre.

Le docteur félicita sa patiente pour ce premier effort insignifiant et la pria de poursuivre sa progression.

— Le tunnel change au fur et à mesure que j’avance. Il devient blanc, et une forte odeur de désinfectant y règne. Je suis dans un couloir d’hôpital, j’ai six ans. La porte qui est face à moi ne m’est pas inconnue, puisque c’est celle de la chambre de ma grand-mère. Je ne veux pas regarder ce qui se trouve derrière. C’est là que la pauvre est morte. Je m’en rappelle à présent ! Nous lui rendions visite avec mes parents, mais nous n’avons trouvé que son corps vide d’âme. Elle nous avait quittés.

— Très bien Rose ! Continuez !

— Je suis épuisée. J’ai envie d’aller au lit. Est-ce que je peux ?

— Non, vous devez aller jusqu’au bout du chemin.

— Je … j’ai peur de ce qui m’attend. Je sens à quel point c’est mauvais et je ne veux pas mourir !

— Mais vous n’allez pas mourir Rose. Je suis près de vous et nous cheminons ensemble.

Afin de démontrer sa compassion et son soutien à la jeune femme, Fillipo posa sa main sur sa cuisse dénudée. La voyant détendre les muscles de son visage, il se permit de remonter un peu plus haut, juste assez pour se provoquer un début d’érection. Il se dit alors qu’il pourrait profiter de la situation et effacer par la suite chaque souvenir compromettant de la mémoire de sa patiente. Et le fait que chaque séance soit enregistrée par une caméra dissimulée décuplerait son plaisir quand il aurait à subir de longues soirées en solitaire. Mais c’est à ce moment-là que Rose se mit à crier.

— Qu’y a-t-il ? Dites-moi et rappelez-vous que je suis là.

— Je sens une main sur mes parties intimes. C’est une grosse main poilue qui tente de s’infiltrer en moi, qui veut me forcer à faire des choses que je refuse.

Le docteur retira rapidement sa main posée sur Rose et reprit un rôle de psychiatre banal.

— Est-ce que ça va mieux ? demanda le soignant.

— Non ! Je ne suis qu’une enfant, et je ne veux pas faire ça, surtout avec mon oncle, mais il me force, et j’ai mal. Je veux partir ! Aidez-moi !

Le docteur accepta que sa patiente poursuive son chemin, bien qu’il pense avoir identifié la cause des problèmes de Rose. Quoi de plus traumatisant que des souvenirs de viols refoulés ? Après avoir bu un peu de l’eau que lui tendait Fillipo, la patiente continua sa progression dans le labyrinthe imaginaire. Elle entra ensuite dans un bâtiment scolaire qui représentait sa peur des examens. Puis la demoiselle poursuivit longtemps sa marche fantasmée sans plus rien rencontrer d’effrayant ou de traumatisant. Alors que le prochain rendez-vous du médecin n’allait plus tarder à arriver et qu’il songeait à mettre fin à l’hypnose de Rose, elle crispa une fois de plus chacun des muscles de son visage.

— Qu’y a-t-il ? Pourquoi faites-vous cette tête horrifiée Rose ? s’enquit Fillipo avec un soupçon d’inquiétude teintée malgré tout de curiosité malsaine.

Mais la jeune femme ne lui répondit pas. Elle posa ses mains sur ses joues qu’elle griffa en traçant de profonds sillons sanguinolents. Puis, tout en se balançant d’avant en arrière, Rose se mit à scander :

— Il est là ! Il est revenu me chercher ! Il est là ! Il est revenu me chercher !

Le docteur comprit que quelque chose n’allait pas du tout. Il entreprit de faire sortir Rose de son état d’hypnose avant qu’elle ne se blesse davantage, mais ce fut peine perdue. Il lui fallait agir vite, mais appeler les secours n’était pas envisageable, au risque qu’il soit accusé d’incompétence et radié de l’Ordre des Médecins. Il tenta à nouveau les mots et autres claquements de doigts qui d’ordinaire faisaient revenir les patients sous hypnose dans le monde réel, mais rien n’y fit. Il voyait sous ses yeux se dérouler un bien triste spectacle et ne pouvait qu’y assister, impuissant. Il se décida enfin à appeler le SAMU. Il n’eut que le temps de décrocher le téléphone avant de lâcher le combiné sous l’effet de la surprise, lorsqu’il entendit Rose hurler comme si quelqu’un lui arrachait les entrailles. Il se précipita à ses côtés et lui prit la main.

— Rose, revenez par pitié ! Que se passe-t-il ? Comment puis-je vous aider ?

Mais la demoiselle ne répondit toujours pas et augmenta encore le volume de ses cris. Elle atteignit un apogée qui semblait impossible à Fillipo, puis cessa brusquement tout. Elle arrêta de crier, de se balancer comme une démente ; elle cessa même de respirer, de faire battre son cœur, de vivre.

Aussitôt le psychiatre se rua dans le couloir et hurla à sa secrétaire de joindre au plus vite les secours. Pendant que cette dernière s’exécutait, Fillipo tenta de réanimer sa patiente. Mais lorsque l’équipe du SAMU arriva dans le bureau, il fallut reconnaître que la malheureuse était passée de vie à trépas. Le cadavre fut emporté et la police arriva. C’est ainsi que Fillipo fut emmené et interrogé de longues heures durant.

 

— Donc vous avez tenté de réanimer la victime, mais sans succès, c’est cela docteur ? demanda à nouveau l’inspecteur.

— Pour la cinquième fois au moins, oui ! Je n’ai rien pu faire pour elle.

— De quoi pensez-vous que Mademoiselle Kobane est morte ? Vous êtes médecin après tout !

Fillipo y avait réfléchi longuement, mais il ne le savait pas. Il avait pu faire une erreur, et la pauvre Rose n’avait pas supporté le temps passé sous hypnose. Mais ce n’est pas ce qu’il pensait qu’il s’était passé. Il avait l’intime conviction que Rose avait rencontré sa plus grande frayeur, pire encore que les attouchements qu’elle avait subis étant enfant. Le problème avec cette hypothèse, c’est que c’est invérifiable. Seule la trépassée avait la réponse à cette question. Le médecin ne fit pas part du fruit de ses réflexions au policier et ne put qu’hausser les épaules en signe d’impuissance.

L’inspecteur faisait les cent pas dans la petite salle, se demandant comment prendre l’affaire. À ce moment-là, un de ses collègues entra et lui chuchota quelque chose à l’oreille. Odin s’assit face au psychiatre et le regarda au fond des yeux. Le petit sourire sournois qu’il abhorrait fit redouter le pire à Fillipo. Sans aucun doute la police avait trouvé quelque indice compromettant.

— Mon cher docteur ! Figurez-vous que mes collègues de la scientifique ont découvert de fort intéressants éléments dans votre cabinet. Cela me remonte le moral, et je vais donc vous proposer un petit jeu. Devinez de quoi il s’agit et je vous offrirai un café, une cigarette, ou n’importe quoi dans la mesure du possible.

Fillipo se mit à faire mentalement le tour de son bureau, à la recherche d’une faute qu’il aurait commise. Mais il ne voyait pas. Il s’imaginait être un bon psychiatre, sans failles et compétent. Sa surprise fut d’autant plus rude lorsque l’inspecteur lui annonça qu’un stock de cassettes de surveillance venait d’arriver dans les locaux de la police.

— Nous allons tout regarder, à commencer par la cassette qui était dans le lecteur bien entendu. Je vais vous faire conduire en cellule et nous en reparlerons plus tard. D’ici là, le rapport du légiste nous sera peut-être transmis.

Le docteur Fillipo fut emmené dans une toute petite cellule grise, à l’intérieur même du commissariat de police. On lui enleva sa ceinture, sa cravate ainsi que ses lacets. Puis la porte fut refermée sur lui, transformant le simple psychiatre en criminel présumé. Qu’avait-il bien pu se passer pour qu’en quelques heures tout bascule ainsi ? Il s’était levé de bonne humeur, s’était rendu au travail comme d’habitude, et avait été ravi de voir la si jeune et jolie première patiente du jour. À cette pensée, Fillipo comprit qu’il avait commis une erreur, et de taille, qui allait sûrement le faire enfermer pour quelques années. Lorsqu’il ressortirait enfin de prison, il ne pourrait plus exercer son travail. Il prit sa tête entre ses mains, dépité du mauvais tour que venait de lui jouer la vie.

Plus de trois heures après avoir été conduit en cellule, Fillipo entendit des clefs insérées dans la serrure. Il n’avait pas pu s’endormir malgré la fatigue, retournant inlassablement les événements récents dans sa tête. Et voilà qu’on allait à nouveau le conduire en salle d’interrogatoire, où il allait être cuisiné. Mais le visionnage des cassettes de surveillance du bureau ne serait pas qu’en sa défaveur. Il n’avait pas tué Rose, avait même essayé de lui sauver la vie, sans y parvenir toutefois.

Odin attendait le docteur dans la pièce noire et vide. Il fut content de son petit effet de surprise lorsque Fillipo sursauta, lui indiqua la chaise pour s’asseoir et désigna de l’index la table sur laquelle étaient étalés une dizaine de clichés.

— Regardez cher docteur ce que nous avons pour vous. De jolis souvenirs de quelques alléchantes patientes. Difficile de se contenir quand on sait qu’on a un pouvoir immense sur ces dames, n’est-ce pas ? Cela va vous conduire à l’ombre pour un certain temps. Et vous n’aurez plus qu’à apprendre un nouveau travail à votre sortie. L’intégralité des cassettes a déjà été transmise aux Mœurs, qui vont tout disséquer. Mais je n’ai pas que de mauvaises nouvelles ! Nous savons à présent que Mademoiselle Kobane est morte de manière naturelle. Son cœur a lâché, pour une raison indéterminée. Je ne crois pas que vous soyez la cause de ce décès, bien qu’il reste à prouver médicalement que votre rôle de soignant a été correctement effectué. Ce n’est plus de mon ressort. Nous allons donc vous transférer en détention provisoire rapidement. Votre avocat est arrivé, vous pourrez le voir dès que l’on vous aura changé de service. Au revoir, Monsieur Fillipo !

Odin sortit de la pièce sans rien ajouter de plus. Le psychiatre déchu regarda une dernière fois les preuves de son manquement d’éthique, regrettant amèrement d’avoir commis des actes aussi vils. Puis un officier en uniforme le conduisit jusqu’à la brigade des mœurs, où il fut une fois de plus entendu longuement.

Le matin du troisième jour, Fillipo fut déféré devant un juge puis emmené en prison en attente de son jugement. Maintenant que les dés étaient jetés, une sorte de douce langueur avait envahie l’homme. C’était un peu comme s’il avait toujours su qu’il se ferait attraper et punir un jour. Et pour la première fois depuis bien longtemps, il s’endormit à peine allongé sur le matelas pouilleux de sa cellule. Et il rêva.

 

Une forte lumière illuminait un couloir. Tout au bout trônait une immense porte faite d’ébène et de liserés d’or fin. Rose tendit la main afin de la poser sur la poignée. Elle savait que derrière se trouvait la sortie, le réveil vers une vie plus sereine, même si elle allait devoir combattre ses mauvais souvenirs. Mais de sinistres vibrations traversaient le bois épais, résonnaient dans les dents de la jeune femme et augmentaient son rythme cardiaque. Il n’y avait aucune autre alternative possible, il fallait ouvrir cette dernière pièce et la traverser, quel que soit le danger tapi, à l’affut d’une victime toute désignée.

Rassemblant tout le courage dont elle pouvait faire preuve, Rose actionna la clenche et entra dans un couloir blanc. Elle marcha un peu, jusqu’à aboutir à une immense salle circulaire. Longue d’environ deux cents mètres et traversée par des sillons où coulait un liquide noir et bouillonnant, la pièce était trouée d’innombrables grottes. De chacune d’elles émanait une lumière de couleur différente et un entrelacs de runes courait autour de leur fronton de pierre sculptée. Rose savait que sa liberté était dans le choix qu’elle allait faire. Une chance sur des centaines de trouver le bon chemin, et des centaines de possibilités de se tromper, quitte à encourir de gros risques.

La jeune femme resta là où elle se trouvait, sans bouger, étudiant juste ce qu’elle voyait à la recherche d’un indice. Elle n’avait pas le droit à l’erreur, cependant ses yeux ne lui révélaient rien d’utile. Le couloir que Rose avait traversé se mit à bouger, sa largeur réduit brusquement, jusqu’à ne plus être qu’un mur scellé. Il fallut donc avancer, coûte que coûte, se rapprocher de l’étrange eau sombre qui se déversait dans les sillons, venant de nulle part, et n’allant nulle part. La malheureuse marcha un peu trop près du liquide qui sortit de sa lente tranquillité afin de lui lécher le mollet, occasionnant au passage une brûlure profonde et étendue.

Une fois arrivée au centre, Rose se tourna sur elle-même afin d’avoir une vue d’ensemble. Certaines grottes attiraient la jeune femme, alors que d’autres ne lui donnait pas envie de s’y aventurer. N’ayant d’autre choix, elle suivit son instinct et se dirigea vers la lumière bleu clair. Elle s’arrêta juste avant d’en franchir le seuil, mais la sensation de calme et de plénitude qu’elle ressentit l’encouragea à avancer. La pauvre n’avait pas fait deux pas qu’elle fut plongée dans l’obscurité. Son pied buta dans un objet dur qu’elle ramassa en tâtonnant le sol. Par une étrange coïncidence, il s’agissait d’une lampe torche qu’elle s’empressa d’allumer.

Le court rai de lumière révéla alors aux yeux de la jeune femme une atrocité sans nom. Le liquide noir qui l’avait blessée quelques minutes auparavant quittait le sol. Il montait et se rassemblait, formant une silhouette de plus en plus distinctive. Rapidement Rose comprit. Elle comprit ses peurs, sa vie et ses malheurs. En une fraction de seconde elle venait de le reconnaître, l’instigateur de sa détresse, le monstre sans nom qui avait brisé sa vie. Elle l’avait déjà rencontré de nombreuses fois dans le passé. Les bruits dans le placard, le viol dont elle avait été victime, les cauchemars qui la réveillaient nuit après nuit, c’était lui. Il était venu finir le travail, prendre ce qu’il avait laissé. Alors elle hurla de toutes ses forces.

L’horreur noirâtre se rua sur Rose, injectant l’acide dans les pores de chaque centimètre de sa peau. Il s’infiltra dans ses poumons, brûla son cœur. Dans un dernier sursaut, la jeune femme tenta de s’en débarrasser mais ne put que griffer son visage au sang. Puis ce fut terminé, tout s’arrêta. Rose était morte.

 

Quand le gardien de prison ouvrit la porte de la cellule du docteur Fillipo, il le trouva inanimé au sol, le regard vide et la peau du visage à demi arrachée. Il ne put rien faire pour le sauver, le cadavre était déjà froid et raide. Ce fut classé sans suite, tout comme la mort de Rose Kobane.

Mais dans la nuit noire rode encore une erreur de la nature, une chose multiformes qui attend son heure. Elle a faim, réclame de la chair et du sang. Elle se repait de malheurs qu’elle provoque, met à genou les Hommes afin de leur donner une saveur toute particulière lorsqu’enfin le temps de les dévorer sera venu.

Pensez-y quand les angoisses rongeront vos existences, lorsque vous serez désespérés, vaincus par la tristesse. Une chose horrible nommée Peur vous attend, patientant jusqu’au bon moment. La peur appelle la peur et je vous assure qu’en aucun cas vous ne voudriez la rencontrer !

 

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