La lune et le soleil par Mathilde Haccour

Il y a des millions d’années de cela, la terre possédait deux lunes qui gravitaient chacune autour de son aura. L’une d’elles, du soleil, finit par tomber amoureuse mais la belle audacieuse était un œuf en sommeil. Pondu et abandonné là pour quelque raison mystérieuse par une créature merveilleuse voilà plusieurs années de cela. Lorsqu’il s’approcha de son amant afin de l’embrasser, l’œuf devint flamboyant et se mit à se fissurer. Des dragons s’en échappèrent et burent le feu de l’astre du jour. Vous verrez encore leur lumière confondue avec les étoiles alentour. Des larmes de la seconde lune qui pleurait sa jumelle est né un océan de rancune et une pluie indicielle d’un chagrin éternel.

— C’est nul ton truc, une lune ça ne pleure pas ! En plus ça finit mal, j’aime pas les histoires qui finissent mal !

— C’est toi qui est nulle, t’y connais rien en poésie !

— Tout le monde s’en fout de la poésie de nos jours, c’est pas avec une histoire pareille que tu pourras faire une bonne chanson...

— C’est pas parce que tu sais pas lire que c’est le cas de tout le monde ! Il y aura toujours des gens que ça intéressera.

La personne qui venait de parler était grande. Son visage, encadré par des cheveux auburn coupés courts et une paire de lunettes posée en équilibre sur un long nez aquilin, n’avait pas encore perdu toutes ses rondeurs d’enfance. Affublée de vêtements unisexes et de courbes androgynes, on n’aurait su dire si c’était un garçon ou une fille. À ses côtés se tenait une jeune femme, facile à reconnaître grâce à ses ongles vernis d’un rose fluo et ses cils de biche exagérément rallongés avec du mascara. Elle était petite, rondelette, mais assez jolie avec ses airs de statue grecque miniature. Celle-ci chassa impatiemment une mèche de cheveux qui chatouillait son visage et déclara avec un soupçon de provocation dans la voix :

— En parlant d’histoire qui termine mal, des nouvelles d’Anna ?

L’androgyne pinça ses lèvres charnues en une petite moue boudeuse assez touchante. En y réfléchissant, ce genre de faciès est plutôt féminin... Ce serait donc une fille ?

— Non, plus depuis que c’est fini.

Ah, mais ça doit être un garçon s’il vient de rompre avec une fille ! En y regardant de plus près, cette stature imposante et ces pommettes saillantes ne peuvent appartenir qu’à un adolescent.

— C’est peut-être mieux comme ça, elle a pas l’air commode, Anna ! Et rancunière en plus... Mon pauvre Émile, tu vas te faire arracher les yeux un de ces jours !

Décidément un garçon. Celui-ci n’avait d’ailleurs pas l’air très content et ne se départissait pas de son air grognon. Arrêtant brusquement sa grande carcasse maladroite et juvénile, il se planta devant la jeune fille avec autorité :

— Arrête de m’appeler Émile ! Tu sais bien que ça m’énerve.

— Ça va, Émilie, je déconne...

Donc ce serait une fille... et qui aime les filles ?

— Allez viens, on va à la cantine.

Les deux jeunes filles (car elles étaient bien des filles) entrèrent dans une vaste salle au sol recouvert de lino blanc de mauvais goût et éclairée par des néons, dont la lumière avait rendu cadavérique plus d’un visage. Des tables en imitation acajou étaient disposées pêle-mêle, entourées par des chaises en métal. Pas une seule décoration pour égayer et personnaliser les lieux. Une pièce de cette ampleur et à la décoration aussi douteuse ne pouvait appartenir qu’à un lycée... Les jeunes filles s’assirent en vieilles habituées à une table près d’une baie vitrée donnant sur une cour dallée de béton. Émilie était pensive, ses yeux se posaient sur les rares traces de végétation au-dehors mais semblaient absents, comme s’ils traversaient ce paysage pour percevoir un autre monde, privé. Cette expérience qu’elle avait vécue avec Anna ne l’avait pas enchantée, et c’était un euphémisme ! Aimer une fille, c’était nouveau pour elle, et Émilie ne savait pas du tout comment s’y prendre. Elle se mit à contempler toutes les jeunes femmes de la cantine. La façon que celle-ci avait de passer sa main dans ses cheveux, ou que celle-là avait d’enrouler ses boucles autour de son index, et puis une là-bas qui jouait avec ses bagues... Elle se distrayait de ses soucis en se centrant sur toutes les odeurs qui les auréolaient : un parfum tantôt entêtant et capiteux, tantôt délicat et subtil, puis la senteur poudrée d’un fard à joues ou celle, tenace, de la laque pour les cheveux.... Puis Émilie se concentrait sur les bruits : leurs souffles, doux comme un zéphyr, leurs murmures, aussi caressants qu’une plume, et leurs rires, qui tintaient comme une petite cuillère sur un verre en cristal. Émilie essayait de tout emmagasiner. Elle finirait sûrement par en aimer une, mais ça lui faisait peur. Du coup, elle ne pouvait s’empêcher de toutes les étudier, un peu comme lorsqu’on relit à la va-vite ses feuilles juste avant un contrôle de math, même si on sait que ça ne servira à rien. Personne n’avait été surpris le jour où Émilie était rentrée chez elle pour annoncer qu’elle sortait avec Anna. « Il y en a plein qui vivent très heureux comme ça ! ». Les gens s’obstinaient même à l’appeler Émile et à la traiter comme un garçon. Émilie avait déjà entendu que dans certains couples homosexuels, les partenaires avaient tendance à reproduire le schéma traditionnel du couple moyen. Donc l’un devenait la femme, faisait la cuisine et reprisait le linge, et l’autre l’homme, travaillant au bureau et rentrant tard le soir en étalant ses pieds sur la table du salon. Apparemment c’était un peu comme un réflexe instinctif. Cela voulait-il dire qu’Émilie devrait « faire l’homme » ? Son corps n’avait peut-être pas les courbes que toutes les femmes sont censées avoir, mais cela suffisait-il à faire d’elle un homme ? Pourtant elle s’était toujours dit que si elle était homosexuelle, ce n’était pas pour mimer l’hétérosexualité ! C’était juste une autre forme d’amour... « Garçon manqué » comme l’appelaient souvent ses frères. N’être femme et pourtant naître femme, voilà ce qui lui était arrivé à en croire les autres... Donc, il était écrit qu’elle serait lesbienne, on ne lui laissait pas le choix. Prédestinée et pédéraste sont des mots assez proches, et on comprend pourquoi...

— Tu le veux comment ton café ? demanda la jeune fille qui accompagnait Émilie.

— Je prends mon café comme je prends les hommes...  c’est-à-dire que je n’en bois pas, répondit-elle malicieusement.

Émilie était, depuis peu, dans le clan des homosexuelles, ou comme le disait si élégamment son père, des « femmes qui jouissent sans penser à mâle ». Elle repensa à son histoire de tout à l’heure : elle était une lune qui n’aimerait jamais un astre comme le soleil. Ce serait plus simple, elle n’aurait pas à s’embraser aux côtés d’un autre astre, elle demeurerait gentiment avec une de ses semblables.

— Salut ! C’était gai, ton week-end ? Enfin, chouette je veux dire..., bafouilla un garçon qui passait.

Émilie lui jeta un regard noir, puis reconnu Fabrice, son meilleur ami, et tenta de déchiffonner son visage. Il était une des rares personnes à ne pas lui tenir rigueur de ses « préférences », comme on disait, alors autant ne pas trop tirer la tête quand il faisait une allusion malheureuse. Ils s’étaient rencontrés il y a plusieurs années de cela, Émilie marchait en rue et son attention avait été attirée vers un minuscule petit bout d’homme qui criait « Jason ! Colbie ! » à tue-tête. Croyant qu’il avait perdu des amis, Émilie s’était mise à beugler avec lui pendant plus d’une demi-heure, pour finalement apprendre que Jason et Colbie était le nom de ses peluches. Fabrice, qui était à un âge où l’on pense encore que ses jouets sont vivants, s’était entêté à les appeler jusqu’à ce que sa mère, partie à leur recherche, les lui rapporte. Ça s’était passé en plein été, dans une toute petite rue pavée dans laquelle si peu de voitures passaient que les enfants avaient fini par s’approprier la minuscule route qui la traversait. Les passiflores en avaient alors profité pour envahir les murs de leurs longues ramures et prendre possession du trottoir. Leurs fleurs s’ouvraient face au vent et répandaient un parfum enivrant dans l’air. Pour remercier Émilie d’avoir voulu aider son fils, la mère de Fabrice l’avait invitée à goûter, et ils étaient vite devenus inséparables.

On lui demandait souvent comment elle savait qu’elle était gay. En réalité, elle n’en savait rien, elle l’avait oublié. Tout ce dont elle se souvenait, c’est du jour où elle avait compris que ce n’était pas grave. Le jour où elle en avait parlé avec Fabrice, et que le regard qu’il lui portait était resté le même. À ce moment-là, elle avait su qu’elle pouvait compter sur lui. Émilie n’eut pas le temps de répondre à la question que Fabrice lui avait posée : la cloche sonna la fin de la récréation, vrillant au passage les tympans de tous les élèves qui se précipitèrent en classe, plutôt pour trouver refuge contre le bruit que pour éviter un retard. Émilie déplia son corps dégingandé et traversa la cantine en quelques enjambées tandis que son amie trottinait péniblement à ses côtés pour garder le rythme. Les deux jeunes filles se dirigèrent mécaniquement vers leur cours suivant, c’est-à-dire natation. Rapidement, elles furent embaumées par une chaleur étouffante et moite mêlée à l’odeur piquante du chlore, les reflets bleutés de l’eau qui ondulaient sur le plafond ne leur apparurent qu’ensuite. Émilie, après avoir enfilé un maillot informe dont les couleurs juraient quelque peu avec son teint, laissa son corps s’enfoncer doucement dans la piscine. Le prof n’étant pas réputé pour sa ponctualité, elle put se laisser bercer par ses pensées et le clapotis de l’eau. Quelle était la nuance entre « bien aimer ” une personne et l’« aimer » ? Dire à quelqu’un « je t’aime bien » laisserait-il sous-entendre « je t’aime de la bonne façon » ? Mais dans ce cas, lorsqu’Émilie avait dit « je t’aime » à Anna, en omettant le « bien », cela aurait voulu dire qu’elle l’aimait mal... et que Fabrice, qui lui avait toujours affirmé bien l’aimer, l’aimait correctement ? Comment devait-on aimer une personne ? Quelle était la limite entre les différents types d’amour ? Le temps passa, Émilie prêtant à peine attention aux professeurs, élèves et cours qui défilaient devant ses yeux. Lorsque la cloche sonna la fin de la journée, elle marcha, telle une somnambule, jusqu’à la sortie de l’école. Dans son demi-sommeil, elle percuta quelqu’un.

— Oups, pardon je ne t’avais pas vue !

C’était Fabrice qui venait de parler, il s’empressait de ramasser les affaires qu’Émilie avait fait tomber.

— Fabrice ! s’exclama celle-ci, je dois te parler !

Le jeune homme la regardait, interloqué, tout en poursuivant ses feuilles volantes. Émilie hoqueta, comme si quelque chose qu’elle voulait retenir menaçait de déborder de sa bouche.

— Voilà, je sais que c’est bizarre, mais de toute façon, je suis une fille bizarre et folle, et vu que j’essaye d’apprendre à vivre avec moi-même autant commencer en étant honnête : j’aime tes mains. Mais il n’y a pas que ça, j’aime aussi tes bras, la façon qu’ont tes muscles de saillir quand tu remontes tes manches, ou leurs formes qui se laissent désirer au travers de ta chemise. J’aime tout ton corps et sa manière de bouger, et même dans une panne de courant au beau milieu de la nuit, on continuerait de voir à quel point tu es beau ! Et puis il y a ton visage, mais aussi ce que tout ce que tu caches derrière : le rire qui vit à l’intérieur de toi et surgit quand on met une petite clé dans ton cœur, ta façon de parler, de penser, ton humour décalé... surtout, j’adore tes yeux, ils sont tellement grands qu’on peut voir ton âme au travers quand tu souris. À chaque fois, je reste bloquée dedans et j’ai l’impression de tomber à l’intérieur de toi.

Fabrice était tellement ébahi qu’il en avait à nouveau laissé tomber ses affaires. Elles jonchaient le sol et se faisaient fouler par les passants indifférents, sans que celui-ci esquisse un geste pour les ramasser. Sa bouche était grande ouverte et Émilie se demanda un instant si sa mâchoire allait se décrocher.

— T’es pas sérieuse ? Tu te fous de moi ?

— Non, je te jure, écoute ! Avec toi, je me sens tellement bien... Mais tu me connais quand même, tu sais que je suis pas hétéro ! C’est juste que... je crois que je suis tombée amoureuse de toi. Je te rassure, je n’ai même pas envie de t’embrasser ou de sortir avec toi, et puis je pourrais pas vu que je suis homo ! Enfin bon... peut-être que ça viendra, je ne sais pas... sauf que je suis pas normale, je suis une détraquée qui ne sait aimer correctement et j’ai peur de te faire souffrir avec tout ça !

— Mais pourquoi tu me dis ça alors ? Si tu ne peux pas m’aimer, tu aurais pu laisser tomber et ne jamais rien raconter !

— Parce que je crois que malgré nos peurs, nos doutes, nos blessures qui détraquent tout et nous font faire des conneries, l’amour restera le sentiment le plus pur qu’on puisse avoir. Et malgré mes peurs, j’ai envie de connaître ça et de le vivre avec toi. Je m’en fous de savoir où ça nous mènera parce que je veux plus que tout avoir ta main dans la mienne, le reste j’y pense même pas. Grâce à toi, je sais ce que je veux, et je ne peux pas revenir en arrière. Je veux être avec quelqu’un qui, dans dix ans, fera encore battre mon cœur quand j’entendrai sa clé dans la serrure. J’ai compris ça d’un coup, du jour au lendemain comme une claque qu’on se prend. Le pire, c’est que je m’imagine vraiment une vie avec toi, pathétique venant d’une fille homo au bord de la dépression nerveuse, non ? Tu as une bombe à retardement qui ne veut plus te lâcher. Condamné à perpétuité, peut-être moins si j’explose avant, à être aimé par un danger public qui ne te veut pourtant que du bien. Je m’imagine même une vie de bonheur avec toi. Pouvoir se marier, avoir des enfants, passer ma vie à tes côtés et se rappeler dans plusieurs années tout ce qu’on aura vécu ensemble. Tu peux dire que je suis cinglée, mais dis-moi d’abord ce que tu en penses ! Qu’est-ce que tu penses de moi, de tout ça... ?

C’était le monde à l’envers. Émilie allait leur dire une chose très simple, normale pour certains, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être terrorisée. Et s’ils ne la croyaient pas ? Et s’ils ne l’acceptaient pas ? Comment allaient-ils réagir ? Déglutissant péniblement, comme si une boule de bowling lui restait en travers de la gorge, la jeune fille ouvrit la bouche, à la recherche d’air ou peut-être de courage, avant de se lancer :

— J’ai quelque chose à vous dire, annonça-t-elle avec raideur.

Le regard de toute sa famille se porta vers elle. Dans une autre situation, Émilie aurait pu en rire : ils étaient tous assis à table et venaient de figer en des poses rocambolesques les gestes qu’ils s’apprêtaient à effectuer. Sa mère avait encore la bouche ouverte et tenait sa tartine de marmelade en équilibre sur la pointe de ses dents, son père gardait sa tasse de café en suspension devant ses lèvres et ses frères avaient suspendu leur mastication, les joues gonflées de nourriture.

— Je veux écrire une chanson, bredouilla-t-elle, mais je sais de quoi elle parlera cette fois, et je compte l’écrire jusqu’au bout.

La malheureuse avait longtemps répété son discours et, comme souvent dans ce genre de situation, elle n’avait, dès le début, rien respecté de son schéma mental laborieusement construit durant ses nuit d’insomnie. Ses frères ricanèrent et ses parents levèrent les yeux au ciel. Ce n’était pas la première fois qu’elle leur disait ça, ils étaient habitués et connaissaient ce rêve éveillé qu’elle faisait depuis des années. Ils savaient aussi qu’Émilie n’avait jamais eu le courage et la motivation d’écrire un texte de plus de trois lignes d’affilée sans tout laisser tomber. Pour eux, elle était dans la phase où les adolescents veulent tout plaquer pour une carrière de rock star.

— Je veux écrire une chanson sur une fille, poursuivit-elle, qui est hétéro à 200%, mais qui doit oser affirmer son choix face à tout son entourage qui est persuadé qu’elle est homo.

Ses mots sont lourds comme du plomb, il n’y aurait rien d’étonnant à ce qu’ils s’effondrent et perforent le sol. Émilie a l’impression d’être un juge énonçant une sentence particulièrement sévère, sauf que c’est elle qui est jugée.

— Voilà son histoire d’amour. Elle aime les hommes, mais personne ne la prend au sérieux, personne ne la laisse faire. Même elle n’y croyait pas au début, alors comment convaincre sa famille ?

Mais cette fois, Émilie est sûre d’elle, et le temps avait fini par lui donner raison et la conforter dans son choix. Au début elle pensait que son corps androgyne était un signe du destin, annonçant que jamais elle ne serait une vraie femme. Sauf que sa taille avait finalement décidé de s’affiner, ses rondeurs enfantines s’étaient petit à petit évaporées... Tout ceci s’était déroulé lentement, et pourtant très rapidement à ses yeux, presque violemment. Un jour, Émilie s’était vue dans un miroir et elle avait compris.

— Pourquoi est-ce que son entourage se tromperait ? Si tout le monde pense qu’elle est lesbienne, c’est sûrement pas pour rien..., dit un de ses frères, narquois.

— Parce qu’elle ne correspond pas à l’idée première qu’on peut se faire d’une femme... parce qu’elle aime les vêtements larges et les cheveux courts, parce qu’elle ne correspond pas à tous les stéréotypes misogynes véhiculés par la société, dit Émilie dans un souffle.

Quel formalisme ! Les nerfs sans doute...

— Et concrètement, qu’est-ce qui prouverait qu’elle est bien hétéro ?

— Le fait qu’elle sorte avec un garçon, par exemple. Ma chanson parlerait de leur couple, de la difficulté qu’il a eu à se former...

— En gros, ce serait l’histoire d’une lesbienne repentie !

— Qu’est-ce qui prouverait que c’est vraiment les hommes qu’elle aime depuis le début ?

— Ou qu’elle n’aime pas les deux ?

— Note que, être bisexuelle, ça doublerait ton terrain de chasse ...

Noyée par un flot de paroles indifférenciées, elle se réfugia mécaniquement dans sa tête, essayant de trouver la force de répondre. « Je me souviens de sa tendresse lorsqu’il mettait doucement ses bras autour de moi comme si j’étais la personne la plus fragile au monde et la plus importante à protéger. Je me souviens de l’intensité de la couleur de ses yeux quand son regard se posait sur moi. Je me souviens de la douceur de ses paroles quand il me murmurait des “je t’aime” au creux de l’oreille. Je me souviens de l’intensité de son regard amoureux à chaque fois que nos yeux se rencontraient. En fin de compte, la lune et le soleil allaient plutôt bien ensemble… il faudrait juste faire attention à ne pas s’enflammer trop vite » se dit Émilie pour elle-même. Et c’est alors qu’elle s’entendit répondre :

— Fabrice et moi, on est amoureux.

Il y eu un grand silence, puis son père lâcha d’un air outré.

— Ben...de qui ??

 

Chanson de Jason Mraz et Colbie Caillat : Lucky

 

Ou à charger en PDF  http://www.phenixweb.info/sites/default/files/La-lune-et-le-soleil-Mathi...

Sections: 

Ajouter un commentaire