Fils unique

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Lydia Danse croit avoir enfin trouvé le bonheur du foyer. Son mari semble le meilleur des hommes. Leur jeune fils est merveilleux. Pourtant le Mal se cache sous son propre toit. Les années passant, la façade s’effrite et son mari, sûr de sa toute-puissance, resserre son emprise sur sa famille. Tous les moyens de coercition sont bons, pourvu qu’ils lui procurent l’ivresse du pouvoir. Prête à tous les sacrifices et à se mettre elle-même en danger, Lydia fera tout son possible pour tirer son fils de ses griffes. Mais Arthur Danse n’est pas homme à renoncer à ce qui lui appartient. Ce qu’il prend par la force, il s’y accroche et ne le lâche pas...

Etonnant. Oui, étonnant que les éditions Bragelonne, qui publient généralement des ouvrages échappé du monde de « l’imaginaire » publie ce roman ultra-réaliste de Jack Ketchum. Enrobé d’une solide aura souffrée, Ketchum a connu, aux Etats Unis, les pires ennuis avec la censure. Pourquoi ? Sans doute justement parce qu’il ose regarder les travers de la société américaine entre quatre yeux. Sans jamais s’embarrasser de faux semblants, ou de métaphores. Dans ce Fils Unique, pas question de vampire, de monstre dans le placard ou d’autre croquemitaine échappé du pays des songes. Arthur Danse est un démon plus vrai que nature, produit d’une éducation perverse, aux cadres totalement de guingois. Sadique, dominateur... Et bien plus encore, il finira par faire subir à son fils la pire des torture. Regard sans concession sur le système juridique américain, où l’avis d’un expert et les basses manœuvres politiques pèsent parfois bien plus lourd que le témoignage direct d’un enfant en détresse, ce Fils Unique est comme un coup de poing, une vision plus journalistique que fictionnelle d’un monde sombre et perturbant. Honnête, Ketchum s’arrache à tout manichéisme (défaut parfois récurent de certains auteurs américains) pour tracer des portraits fins, éclairer les divers versants d’un même problème et surtout court-circuiter tout recours au happy-end.

Jack Ketchum, Fils unique, traduit par Benoît Domis, photo de couverture de Piotr Kozikowski, 338 p., Bragelonne

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