Dernière semaine d'un reptile

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Dans son petit appartement minable, Julius vit une existence qui ne vaut pas beaucoup mieux. Sa petite amie l’a plaqué. Son job est idiot. Sa voisine est fêlée. Son unique échappatoire est l’écriture, à laquelle il se consacre tous les jours. Ses histoires parlent de plombiers de l’espace lancés à travers les intestins de l’Univers, de clochards vampires courant après le soleil, de gamins qui préfèrent la chasse au dragon aux bancs de l’école.

À travers huit nouvelles de fantastique, de fantasy et de science-fiction, toutes liées à de grands thèmes mythiques ou légendaires, « Dernière semaine d’un reptile » retrace les sept derniers jours d’un écrivain looser et solitaire, sa glissade délirante dans sa folie intime, dans la folie du monde.


Avec « Dernière semaine d’un reptile », Franck Ferric nous livre un recueil de nouvelle proche de la perfection ! Le reptile s’appelle Julius. Un pauvre gars paumé coincé dans une vie misérable qui écrit pour échapper à son quotidien de misère. L’architecture du recueil est très originale ! Chaque jour, nous avons droit à une scène du quotidien de Julius et à la petite nouvelle qu’il écrit. Ce fil conducteur est très bien imaginé et apporte une dimension supplémentaire à « Dernière semaine d’un reptile ». Bien vite, le quotidien sans saveur de Julius va basculer sur l’étrange, au rythme de la folie qui s’empare de lui.

Les nouvelles sont très variées et abordent tous les genres mais l’un d’entre eux ressort indéniablement du lot. Il s’agit de « Eux plutôt que moi », une véritable perle malsaine à souhait et extrêmement proche de l’horreur qu’un homme bien résolu à survivre est capable de faire. Cet univers étouffant m’a fait penser aux visions des camps de la mort mais du point de vue du bourreau, de celui qui ferme la dernière porte. Un véritable chef-d’œuvre !

Les autres textes ne sont pas en reste. Chacun a son identité propre, ses phrases-choc que le lecteur n’est pas prêt d’oublier. « Les pas du golem » et son univers apocalyptique crasseux, ses bas-fonds nauséabonds, met mal à l’aise et vous plonge dans un monde effrayant.
« Dieu de bile » propose un fantastique classique mais de très belle facture.

« Terminus » vous emmène dans notre univers quotidien aux côtés de représentants désabusés du petit peuple. Un texte sombre, désespéré, magnifiquement mis en scène.

Franck Ferric réussit le tour de force d’aligner dans un même recueil, au sein d’une même ligne directrice, des textes aux genres diversifiés tout en conservant une unité solide.

Un recueil à lire absolument !

Interview ici

Dernière semaine d’un reptile par Frank Ferric, Illustration de Bastien Lecouffe-Deharme, Editions du Riez, 201, ISBN : 978-2-918719-62-5

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