Deus Irae

« Cadavre exquis » entre Dick et Zelazny, où le lecteur peut s’amuser à essayer d’attribuer chaque passage à l’un ou l’autre des auteurs, ce roman raconte la quête de Tobie McMasters, un peintre « incomplet », sans bras ni jambes, mais pourvu d’extensions mécaniques, à travers un bout des États-Unis d’après la guerre atomique, à la recherche de Carleton Luftheufel, le responsable de la guerre, qu’une nouvelle religion a déclaré le Dieu de Colère. Il rencontrera dans sa quête machines détraquées, mutants, chrétiens et adorateurs du Dieu de Colère...

Plus qu’une anticipation réaliste, c’est bien une suite de satires et de scènes amusantes que nous proposent Dick et Zelazny, dans le décor le plus improbable possible. Les éventuelles réflexions philosophiques ou théologiques des personnages sont amusantes, mais n’ont pas le caractère interrogatif qu’auront, plus tard, les œuvres de la « trilogie divine ». Et comme il ne s’agit que d’amuser le lecteur, malgré la peur de la guerre nucléaire que partageaient encore auteurs et lecteurs quand le livre est paru, cette quête grotesque s’achèvera de manière tordue...

Deus Irae de Philip K Dick et Roger Zelazny, traduit par Françoise Cartano, Folio SF n°39, réed 2021, 255p., couverture de Jean Leblanc, F7b, ISBN 978-2-072-97220-1