COIMBRA Miguel

Ash a vu son apprenti mourir sur un bûcher et il se sent coupable de sa mort. Malgré les préceptes des Roshuns, le vieil homme décide de partir en vendetta personnelle. Il sait que c’est la pire des choses à faire, mais il n’a pas l’intention de reculer. Sa proie est pourtant des plus délicates à saisir : la Matriarche de l’Empire de Mann, Sasheen.

Les Hradanis sont des êtres humanoïdes aux oreilles de renard et à la réputation quelque peu sulfureuse mais méritée. Les mâles de cette race sont affligés d’une affliction incontrôlable : il leur arrive d’être sous le coup d’une rage meurtrière qui leur vaut cette réputation détestable.

Le Ketty Jay vivote et son capitaine, Darian Frey, peine à se remettre des pertes subies lors du précédent épisode. Comme chaque membre de l’équipage traîne ses secrets en tentant de les affronter de façon isolée, l’ambiance n’est pas au beau fixe. Aussi lorsqu’un explorateur enthousiaste, Hodd, propose à Frey de retrouver une épave de vaisseau ayant appartenu à une civilisation disparue, le capitaine du Ketty Jay n’hésite pas.

J’ai découvert ce livre, ainsi que 5 autres livres postérieurs de Celia S. Friedman, dont l’un, premier volume d’une trilogie , L’Aube du Soleil Noir, a été publié par L’Atalante, il y a plusieurs années, mais j’en avais oublié un certain nombre de détails et l’ai redécouvert avec le plus grand plaisir.

L’Empire de Mann a conquis de nombreux pays mais échoue depuis dix ans à détruire les derniers états qui lui résistent. Son expansionnisme est porté par une religion extrémiste et fanatique, qui prône toutes les transgressions, tuant sans pitié les opposants et les tièdes. Aussi, lorsque le prêtre Kirkus, fils de la Matriarche, assassine une jeune fille pour s’amuser, nul n’y trouve à redire. Mais la jeune fille était porteuse du sceau des Roshuns.

Qui ne connaît pas Michel Jeury qui, (50 ans après son premier roman distingué par un prix de la SF française en 1960, Aux Étoiles du destin, inclus dans ce volume, après un grand nombre d’oeuvres importantes parues au Fleuve noir, chez Kesselring comme Poney-Dragon, ici repris ou chez Encre, comme L’Univers-ombre, ici repris, sans oublier les nombreux titres majeurs publiés par Ailleurs et demain, récemment réédités), revient à la SF avec May le monde, chez Ailleurs et demain ?

Oscar, 12 ans, est un pré ado relativement banal sauf qu’il sent un secret important et mystérieux planer sur lui : sa mère le surprotège pas mal simplement parce qu’il se révèle être un Médicus, comme son père décédé. Il possède le pouvoir de se projeter dans le corps d’un être vivant, y compris les humains (mais avec un peu d’entraînement et de formation !) pour en découvrir les cinq univers de difficulté croissante : la digestion, le cœur et les poumons, la reproduction, la génétique et degré ultime le cerveau.

Recueil de 3 aventures, on découvre des réfugiés à la recherche d’une nouvelle terre pour s’installer. Parmi eux, une magicienne, Larania, un dragon, Ôk, un druide, des nains, des elfes, des gobelins, une princesse de 13 ans. Le résumé est court car les histoires le sont aussi. C’est vrai, c’est 100 % aventure. Et c’est bien là le point faible aussi. On en sait rien du tout de cette civilisation où les dragons parlent et deviennent quasi premiers ministres, où les nains sont ronchons et les rapaces dotés de la parole et d’une approche humaine des choses.

Comme dans les bandes dessinées de Schuiten et Peeters, le monde est cul par dessus tête. Le temps se tortille en un ruban de Möbius. Gothique, féérique, steampunk, inutile de chercher à enfermer ce livre dans un genre. Simplement dire le plaisir. Lire ce livre me fait tourner les pages de mon imagier fantastique personnel, réveille le plaisir d’autres lectures, m’assurant les pas pour me projeter en avant dans cet univers inconnu ou quatre voix s’expriment. Rusty, celui que l’on peut considérer comme le "héros" de l’aventure.

J’ai entamé ce livre par une série d’impressions négatives, que la lecture de la suite m’a permis d’atténuer ou de contredire :  d’abord, la traduction du titre m’a choqué. Traduire The Resurrected Man par Reconstitué faisait d’abord une référence totalement indue au titre déjà utilisé par Anne McCaffrey, et changeait de façon notable l’impression a priori sur le contenu du roman.