Littérature de l’Imaginaire

Le festival des Utopiales poursuit ses anthos annuelles avec bonheur. En effet, ce dernier crû appartient aux meilleurs, du moins pour l’essentiel. Sept nouvelles, des auteurs connus, et de belles joies de lecture. A commencer par le très jouissif Le Radeau du Titanic de James Morrow, décidément habitué des dérives maritimes (rappelons-nous le fameux En remorquant Jehovah). Où les rescapés du naufrage de 1912 fondent une république…

Si l’édition 2011 s’était avérée remarquable, la suivante marquera moins les esprits. Passons sur Origo de Bordage, pâle resucée du Voyage fantastique d’Asimov, sur Fae-Space de Sara Doke, fantasy multiculturelle, L’Observatrice de R. C. Wilson, qui se déroule à Palomar, ou même sur La finalede Nancy Kress, qui analyse un cas de monomanie extrême. La Chose du lac, de la Suissesse Laurence Suhner, est plus ingénieux, et surtout très bien écrit : dans un hôtel, sur le lac Léman, a lieu un vol de diamants sur fond d’apparition du Kraken.

Lire un livre de Nadine Monfils, c’est comme se plonger dans un bain de bulles roses, mauves et bleues. C’est comme faire l’amour en apesanteur, c’est comme terminer un bon repas par une babelutte. C’est revigorant, vivifiant, ça vous prend aux tripes et à la tête. C’est un mélange d’Audiard, de Tarantino, de Brel, de Dard et de Stellla. Bref, c’est un feu d’artifice perpétuel et sensuel.

Ce recueil contient cinq nouvelles ou, plus exactement, quatre nouvelles et un début de roman. On passe de la découverte d’un curieux artefacts voyageant dans l’espace et les conséquences de son étude, à une dystopie dans un monde post réchauffement climatique où les populations de Pacifique ont prospéré sur l’Océan et dans l’espace, puis une uchronie dans laquelle Colomb aurait trouvé un empire maya encore existant et capable de se défendre et d’attaquer l’Europe pour finir avec une curieuse fantasy dans un monde peu explicité et une vision inattendue du jour où la mort sera vaincue.