Sanzindes (Les)

Vladislav Kaprivine est un auteur russe important et prolifique de littérature jeunesse. Une grande partie de son œuvre se situe dans le cycle du Grand Cristal qui, si j’ai bien compris, imagine une quantité d’univers différents, plus ou moins liés, habités par des humanités différentes. Ce roman, par exemple, montre comment le héros, Cornelius Glass, victime d’un mauvais tour, va se trouver amené à découvrir que son monde est observé par des scientifiques d’un autre, plus proche de la perfection. Parce que, dans l’univers de Glass, et plus précisément dans la Fédération Occidentale où il habite, la vie de tous est gouvernée par le Système de la Machine qui suit en permanence la vie de tous grâce aux index biométriques inoculés à chaque citoyen dès la naissance. De tous ? Non, car Cornelius, ayant reçu une condamnation à mort après tirage au sort pour avoir traversé une rue en dehors du passage piéton, mais non exécuté par suite d’un dysfonctionnement administratif, va découvrir qu’il existe des Sanzindes, des enfants sans index, et comment le système les maltraite. Et il va devoir réviser ses valeurs et agir...

Paru initialement en 1989, ce roman contient certainement une critique du système soviétique, mais cette critique ne concerne-t-elle pas, aussi, notre société « libre » ? Comme le héros, ne devons-nous pas nous poser des questions sur ce qui nous paraissait juste et évident ? Et, le cas échéant, passer à l’action ?

On peut bien sûr se contenter de lire le roman comme une distraction, voir le monde proposé, et le monde voisin, comme de pures fantaisies. Ce n’est pas un roman didactique ou de propagande. Juste un petit chatouillis de la réflexion des jeunes lecteurs... ou des moins jeunes.

Un autre titre de ce cycle est paru récemment en français : Le pigeonnier dans la clairière jaune, publié par les éditions Delahaye. Il faudra que je le trouve et le lise... Vous aussi, sans doute, une fois que ce titre vous en aura convaincus.

Les Sanzindes, de Vladislav Kaprivine, traduit par François Doillon et Tatiana Palma, Rivière blanche, 2016, 280 p., couverture de Jean-Félix Lyon, 20€, ISBN 978-1-61227-509-3