Littérature

Nous sommes dans un monde d’après l’Effondrement et les nations ont donc disparu, laissant la place à des principautés gérées par les grandes entreprises. En particulier, Londres est désormais divisée par la Tamise : sur une rive règne la société InTech ; sur l’autre son ex-filiale et désormais rivale Thoughtfront.

Déjà auteur de plusieurs textes parus aux éditions Otherlands et Luciférines, Emmanuel Delporte, délaisse un instant les anthologies pour écrire son propre recueil. Avec Aux douze coups de minuit, il signe un premier ouvrage aussi angoissant que torturé.   La cave s’inscrit comme une rapide introduction au recueil ; un avant goût glauque et alléchant de l’horreur à venir. Un homme est prisonnier, peu à peu nous allons comprendre pourquoi, découvrir l’histoire froide et tranchante d’un protagoniste abject, anti-héros dangereusement dément.

Retour de nos amis improbables, un fedeylin Cahyl et un gorderive, Glark. Ayant fui leurs peuples respectifs, l’un face à un destin inexistant, l’autre pour fuir une guerre, nos amis partent, enfin fuient les bords de la mare natale. En road movie, ils s’écartent dans la forêt et découvrent le monde, la solidarité, la maladie, les ennemis, la peur, la faim… et des amis improbables comme un anophèle, Sperare, prince insecte déchu et naturellement repas des gorderives et ennemi des fedeylins.

Quel mot puis-je utiliser qui serait plus fort que « dévorer » quand on parle d’un roman ? Car tel a été mon comportement envers ce roman. Je l’ai littéralement dévoré. Un détective privé. Oh ! Pas de ceux que vous croyez. Par un Sherlock Holmes, ni un Hercule Poirot. Encore moins un Magnum ou un Mike Hammer. Non, celui dont je vous parle serait parfait pour jouer dans « Notre-Dame de Paris ». C’est vrai, il serait parfait en Quasimodo. Il est né bossu, a perdu un œil et boite. Ce qui ne l’empêche pas d’être un excellent détective qui a sa propre agence.