A propos de « Barbarella »


Inspirée par la bande dessinée de Jean-Claude Forest, « Barbarella », que réalise Roger Vadim en 1967, est et restera la pochade érotico-cosmique de référence.

Dans le désert estival des chaînes hertziennes, il faut rendre grâce à Arte d’avoir programmé ce superbe « nanar » mardi 10 juillet – en prime time ! -, pour la première fois à la télévision française.

Rappelons tout d’abord l’intrigue, aussi mince soit-elle. En l’an 2400, une détective cosmique, aussi cruche que sexy - Jane Fonda - est chargé par le gouvernement planétaire (placé, comme il se doit, sous le signe de l’amour) de retrouver un savant égaré du nom de Durand-Durand. Voilà que la belle enfile aussitôt ses collants et ses bottes pour aller accomplir cette nouvelle mission spatiale.
Mais son vaisseau – sans doute un vieux modèle – va connaître, en cours de vol, quelques ratés qui vont la forcer à des escales imprévues. Elles lui feront rencontrer quelques troubles personnages et céder ainsi à maintes tentations avant de retrouver l’extravagant Durand-Durand que sa mégalomanie précipitera dans une fin explosive. Et c’est finalement l’ange aveugle – joué par le très beau John-Philip Law – qui se chargera, en quelques battements d’ailes, de ramener la valeureuse enquêtrice à bon port.

On ne peut imaginer approche moins sérieuse de la science-fiction. Car tout, ici, n’est que parodie – mais avec quel savoir-faire et quel sens esthétique ! A commencer par les cieux orangés et les décors antiquisants où se prélassent de nombreuses beautés légèrement vêtues.


Mais la plus attirante reste toujours Barbarella. Jane Fonda avait alors 29 ans et était à l’apogée de sa séduction. A juger de sa plastique impeccable, on peut penser qu’elle devait déjà fréquenter assidûment les salles de gym. Tout commence d’ailleurs par son jeu de jambes, dans une sorte d’éclosion. Si quelques plans très brefs nous révèlent sa superbe nudité, c’est en justaucorps et en collants qu’elle évolue d’un bout à l’autre du film (ce qui ne fera protester aucun téléspectateur peu ou prou fétichiste). Vêtements suggestifs qui sont souvent mis à rude épreuve, notamment dans cette scène surprenante où des enfants sauvages les déchirent avec leurs dents. D’autres viendront vite panser ses blessures, à commencer par Ugo Tognazzi qui lui demandera « de faire l’amour à l’ancienne », c’est-à-dire dans un lit.


Avouons-le : ses désirs libidineux sont également les nôtres. Roger Vadim, alors époux de Jane Fonda, le savait bien et il en joue avec humour, non sans une certaine perversité, aussi. Tout cela concourut à faire de cet alléchant divertissement un film-évènement dès sa sortie. Au moment où j’écris ces lignes, j’ai encore à l’oreille la chanson (et la déclaration d’amour) qu’il inspira à Gilbert Bécaud. Quarante ans plus tard, le charme agit toujours. Un véritable cult-movie, à voir et à revoir, en DVD pourquoi pas ?

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