Les voeux de l'équipe : Christophe Corthouts
Mon année 2011
Yes ! L’exercice adoré… Le retour vers le passé ! Non, je rigole… Je ne
fais pas partie de ceux qui prennent la peine de tout noter, de tout
répertorier, de tout compiler… Ou plus exactement, je me promets chaque
année, en janvier, d’accomplir cette tâche encyclopédique… Et je lâche
généralement la rampe aux alentours du 3 février… quand tout va bien !
Reste donc ce magnifique objet que l’on nomme « cerveau », qui me sert
de tamis et me balance, lorsque je le mets en mode « souvenirs » des tas
d’images… Dépourvues d’estampille chronologique bien entendu. Alors,
d’avance pardon ! Pardon de glisser certainement, dans ce petit
flash-back, des éléments qui ne sont pas strictement issus de l’année
écoulée !
Sur l’écran blanc de mes nuits noires…
Super 8. Si je ne dois retenir qu’un seul film cette année, cela sera
celui-là ! Une histoire émouvante, une direction d’acteurs aux petits
oignons et l’impression de voir une véritable variation sur « Les
Goonies » respectueuse de l’esprit des années 80. Le même vent de
divertissement de qualité a soufflé sur Tintin et le Secret de la
Licorne, même si dans ce cas particulier, l’originalité était davantage
dans le traitement que dans l’histoire elle-même. Tout le contraire de
Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence qui galope à la recherche d’une fraîcheur perdue… Et surtout d’une cohérence scénaristique. Côté super-héros, les « moins connus », comme Thor ou Captain America ont rempli plus qu’honnêtement le cahier des charges ! Le second rappelait en particulier The Rocketeer (normal, vous me direz, c’est le même réalisateur aux manettes), alors que le premier négociait avec justesse un mélange pas toujours évident entre les scènes contemporaines et mythologiques. Autre mythe, celui du petit lunetteux magicien, venu tirer sa référence dans un dernier round plein de bruits et de fureur, Les Reliques de la Mort 2ième Partie ont couronné une série dont la cohérence est à saluer… Petit clin d’œil aussi à Paul, comédie-geek passée relativement inaperçue sous nos latitudes… Cette année, on a vu aussi revenir le tueur au masque blanc de Scream, pour un exercice plaisant, mais un peu vain… Une tendance qui a traversé semble-t-il toute cette année 2011, bardée de belles réussites formelles (même Michael Bay est parvenu à rendre son Transformers 3 lisible en 3D, c’est dire !) et techniques… Mais plutôt pauvre en âme.
Au fil de la plume…
Quel éclectisme cette année… ! Je parle pour moi hein… Il me semble
avoir lu dans TOUS les genres… Depuis la bluette faussement littéraire
(La Délicatesse de David Foenkinos…, oui, je sais c’est en poche et ce
n’est pas neuf… mais c’est pour l’exemple…) aux tréfonds de l’apocalypse
vampirique (La Nuit Eternelle de Del Toro et Hogan). Et pour ne pas
changer, le livre qui m’a marqué comme jamais n’est PAS disponible en
français… Du moins pas encore ! Il s’agit de Ready Player One de Ernest Kline. Dans ce roman aux saveurs envoûtantes, les habitants d’un monde virtuel se lancent à la recherche d’un secret dissimulé dans les replis d’un univers entièrement modelé sur la culture « geek » des années 80 ! Bourré de références, bâti comme une vraie aventure initiatique, ce Ready Player One est une pure merveille. Dans un autre registre, je suis resté scotché aux rebondissements de l’Agence 13, de Serge Brussolo (avec Le Dortoir Interdit, en poche et Ceux d’En Bas, en grand format…) et Franck Thilliez a réussi une belle « passe de deux », entre Gataca et la simplicité glaçante de Vertige. Côté polar, j’ai échoué une troisième fois d’affilée à entrer dans le monde de Millenium, il me faudra donc me résoudre à découvrir l’univers glacé de Stieg Larsson à travers l’adaptation de David Fincher. Par contre, Maxime Chattam a bien « rattrapé le coup » de la semi-déception de Léviatemps, avec un Requiem des Abysses plus péchu… Et surtout un retour gagnant sur les terres d’Autremonde, avec Entropia.
Du côté du cœur ?
En vrac, cette année aura également été celle d’une troisième saison de
Fringe, qui confirme tout le bien que l’on pensait de cette série. D’une
plongée de plus en plus profonde dans le monde du jeu vidéo… Où la
frontière entre cinéma et interaction se fait de plus en plus fine (avec
des chefs-d’œuvre comme Uncharted, ou encore Batman Arkham City…). Où le règne du blu-ray s’installe peu à peu… sans atteindre le raz-de-marée du DVD… Et surtout en proposant des contenus, pour les nouveautés, pauvres en bonus et autre making of. Et enfin où les histoires originales, les voix différentes, les nouvelles plumes semblent avoir de plus en plus de difficulté à exister… Peut-être vit-on des années des transitions, vers d’autres modèles culturels ? Le « tout au digital » finira-t-il enfin par accoucher d’une créativité à la fois populaire et accessible au plus grand nombre ? Quoi qu’il en soit, le monde entier est en route pour de profonds bouleversements, cela ne fait aucun doute… Il serait illusoire de croire que notre univers, l’Imaginaire ne prenne pas le même chemin…
Excitant, n’est-il pas ?