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Bonheur obligatoire (Le)

Auteur / Scénariste: 

Recueil de quatre nouvelles du plus célèbre auteur roumain né en 1936, Le Bonheur obligatoire est une fresque fantastico-historique.

 

La première nouvelle, L’Interrogatoire, nous isole dans un malaise complet, obnubilé par le sort horrible de cette artiste emprisonnée et torturée. Au terme d’un interrogatoire à une seule voix, après plus de 12 h, on découvre le premier cas de folie incarnée dans un monde « rapide, froid et résolu ». Le tout est enivrant comme une chose dont on espère la fin pour s’en sortir.

Biographie-robot est tel le papotage de toutes les employées féminines de cette agence de banque : de l’horreur d’un quotidien où l’argent est le seul moyen de vivre, au-delà de la survivance, où l’argent et le pouvoir sont les seules portes pour qu’on assiste une personne en pleine crise de détresse respiratoire… Mesquinerie humaine, apologie de la liberté contrainte.

Une fenêtre sur la classe ouvrière explique que la vie est la vraie prison dans un système communiste. Onirique et cauchemardesque, en lisant cette nouvelle, on perd ses propres repères entre vérité et songe.

L’imperméable est la plus surprenante : comment descendre au fin fond d’une folie à cause d’un simple imperméable bas de gamme et finit fou celui que l’on attend pas.

Une vie pareille, étriquée, enfermée si pas au propre, au figuré dans son esprit, contrôlé sans fin pour éviter la faute… On comprend l’utilité du rêve, même si il confine à la peur et pourquoi il se mêle sans cesse au récit, tel une fuite.

 

Globalement qu’en dire ? Si on le lit jusqu’au bout, c’est pour sortir du cauchemar. Pour savoir comment s’en sont sortis les héros de ce quotidien infernal. Pour ne pas sombrer avec eux …

Mais l’auteur lui-même, si il raconte les abus, ne dénonce pas le système ; auto-censure de survie d’un écrivain sous la dictature.

Oui, détail pas anodin, Manea est comparé à Kafka … c’est tout dire tant pour la qualité que pour la complexité de ses approches.

Manea Norman, le bonheur obligatoire, Seuil, collection "points", traduit du roumain par Alain Paruit et André Vornic, septembre 2006

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