À la pointe de l’épée

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Si j’avais encore besoin d’une preuve que la fantasy est une branche de la littérature mainstream, ce roman picaresque, plus proche de Walter Scott ou d’Alexandre Dumas que de Tolkien, de Dunsany ou du Howard de Conan, avec une part de critique de la société britannique du dix-huitième siècle à la manière de Jane Austen, et du camouflage d’un pays imaginaire digne du Prisonnier de Zenda, toutes œuvres « reconnues » comme « littéraires », me confirmerait dans ma perception du gouffre entre le bloc « littéraire » mainstream-fantasy et le bloc spéculatif SF-fantastique.

 

Ceci étant, Ellen Kushner n’a pas à rougir face à ses prédécesseurs cités plus haut. Son personnage central, Richard Saint-Vière, est digne d’Ivanhoé, de Robin des Bois ou de D’Artagnan. La Cité sans nom où se trouvent la Colline, le territoire des nobles, et les Bords d’Eaux, le territoire des pauvres et des bretteurs, est probablement une caricature de Londres. Ce n’est plus un royaume, puisque le dernier roi a été chassé, ce n’est pas vraiment une république puisque quelques familles nobles constituent le Conseil.

 

Enrichi de quelques nouvelles sur les débuts de Richard Saint-Vière et de lettres inédites avant cette traduction, le roman raconte comment le héros et son amant Alec vont être entraînés dans un complot qui menace l’ordre, ou plutôt le désordre, établi. Plus des nouvelles sur les conséquences des bouleversements induits par le complot. Un excellent roman « historique » ou picaresque, de pure fantaisie...

 

 

À la pointe de l’épée, par Ellen Kushner, traduit par Patrick Marcel, Actu SF, coll. Hélios n°182, 2021, 574 p., couverture de Zariel, 9,9€, ISBN 978-2-37686-364-9

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