Clé bleue (La)

Jimmy est un paparazzi. Son truc, c’est les concerts. Il s’infiltre dans une salle privée. Il mitraille en cachette et dès qu’il se fait repérer, il utilise sa botte secrète, l’évasion via la fenêtre des toilettes. Un jour, Jimmy se voit confier l’exclusivité sur un reportage avec Whitaker, le grand virtuose du jazz. Invité à prendre les clichés qui immortaliseront le grand Whitaker, il participe à une soirée entre ce dernier et ses plus proches collaborateurs. Lors de cette soirée, Whitaker présente en avant première son œuvre la plus intime, une toile géante peinte de sa main et illustrant sa quête éternelle de la clé bleue. Mieux qu’une clé de sol, la clé bleue est la mélodie parfaite capable de transformer une émeraude en un diamant bleu. Jimmy prend une foule de clichés et Whit lui donne rendez-vous le lendemain matin afin de rencontrer les quatre musiciens qui joueront la mystérieuse mélodie. Seulement voilà, le lendemain matin, l’accès à la propriété de Whitaker est cloisonnée par une cohorte de policiers. Jimmy s’infiltre incognito et découvre avec horreur que son hôte vient d’être assassiné, la tête écrasée sous sa toile et le tableau sauvagement détérioré.

Avec « La clé bleue », Philippe Yvon nous entraîne parmi les requins du music hall. Whitaker est un artiste mégalo qui, comme tous les mégalos, désire laisser son empreinte dans l’histoire. Bien sûr, cette empreinte a un prix. Le prix d’une alliance où plongera, malgré lui, un jeune photographe de presse. Alliant les courses poursuites dans les rues et sur les toits de Paris, multipliant les fausses pistes et les meurtres en série, l’enquête ne manque pas de nous surprendre. Un polar réussi dont l’une des caractéristiques principales est de mêler planches en noir et blanc et planches en couleurs. En fait, dès que la musique s’exprime, le décor se colore. Ôde merveilleux à cette magie créée par la musique et par le jazz. Puis lorsque nous retombons dans la noirceur de l’intrigue, la couleur disparaît. L’occasion pour le dessinateur, Nevil, de réaliser quelques cases mixtes des plus sympathiques. L’occasion aussi de mieux plonger dans la noirceur de ce polar aux multiples rebondissements.

Titre : La clé bleue

Scénario : YVON Philippe

Dessins : NEVIL

Editeur : KSTR

Parution : septembre 2007

Nombre de pages : 128