Waldo

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Bien que simple novella sur, comme souvent chez Heinlein, le passage à l’âge adulte d’un adolescent, ce texte est un roman culte depuis sa parution en 1942. Et sa traduction était réclamée depuis plusieurs décennies par les amateurs de Robert Heinlein. D’abord parce que le nom de Waldo est devenu un nom commun, comme l’imaginait déjà l’auteur qui expliquait comment les télémanipulateurs inventés et construits par le héros avaient pris son nom. Car le héros, Waldo Jones, né atteint d’une myopathie gravissime, mais doté d’un véritable génie technique et d’une volonté de vivre énorme, a développé ces outils qui lui permettent de multiplier ses forces. Il a aussi inventé des outils pour permettre la transmission d’énergie qui sont devenus indispensables à tous, mais il s’en est fait voler le brevet d’où sa colère, voire sa paranoïa, permanente. Aussi, quand les récepteurs d’énergie commencent à tomber en panne, c’est à lui, réfugié dans un satellite artificiel, qu’un ingénieur de la société d’exploitation va aller demander de l’aide...

Plus que sur les idées techniques encore du domaine de l’imaginaire à part les waldos, les télémanipulateurs, le roman insiste sur l’évolution psychologique et le passage à l’âge adulte du héros qui, grâce à un miracle dont il cherche l’explication dans la théorie des univers parallèles, parvient à guérir de son infirmité et demande à prendre sa place dans la société.

Le personnage du génie infirme ne peut qu’apparaître prémonitoire d’un savant récemment disparu même si Waldo n’est pas physicien, mais ingénieur...

À travers les réflexions de Waldo, on devine les idées de Heinlein sur la sociologie, la politique, l’économie et, surtout, la morale. De nombreux passages du livre prêtent à réflexion, à discussion, voire à application à notre attitude face au monde. Quant aux hypothèses scientifiques, on peut les oublier, elles sont pour le moins datées, mais n’importent pas...

 

Waldo, de Robert Anson Heinlein, traduit par Jean-Paul Durastanti, Bélial, coll. Une heure-lumière, n°19, 2019, 155 p., couverture d’Aurélien Police, 10,9€, ISBN 978-2- 84344-952-9

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