Volcryn (Le)

Auteur / Scénariste: 

Martin, un maître longtemps ignoré

On ne présente plus George R.R. Martin, auteur de la série du Trône de fer dont le succès ne se dément pas depuis la sortie du premier volume. Si cette réussite peut agacer certains, reste que Martin est un vieux routier des genres de l’Imaginaire et qu’il s’est affirmé très tôt comme un narrateur hors pair, un auteur qui vous emmène loin de votre quotidien. Paru à la fin des années 70, un recueil de nouvelles comme Chanson  pour Lya démontrait déjà son talent de raconteur d’histoires. Le volcryn, qui reçut le prix Locus en 1981, est, je le dis d’emblée, typique du talent de l’auteur.

 

Lost in space…

Depuis des temps immémoriaux, les volcryns parcourent l’espace. Antérieurs à l’expansion spatiale humaine, ils sont totalement inconnus et échappent à la compréhension des chercheurs. L’un d’eux, Karoly d’Branin a affrété un navire, l’Armageddon et y a embarqué une équipe de spécialistes pour percer le mystère de ces volcryns. Cependant,  l’Armageddon est un navire étrange, presque hanté. De plus, son commandant, Royd Eris, s’ingénie pour rester hors de portée de l’équipage tout en nouant un dialogue fructueux avec le seul d’Branin.

 

Lorsque le télépathe de l’équipe tombe malade (au risque de contaminer ses collègues), le soupçon commence à régner sur le navire : est-ce la faute des volcryns qui approchent ? Ou de Royd Eris ? Est-il seulement humain d’ailleurs ? L’équipe décide d’utiliser le télépathe malade pour percer les secrets d’Eris. Lorsque son crâne explose, l’angoisse monte d’un cran à bord de l’Armageddon, dont le contrôle commence à échapper à Royd Eris tandis que les volcryns se rapprochent.

 

De l’art de réussir un récit

Dans Le volcryn, on retrouve un vaisseau perdu dans l’espace, une IA qui devient folle… Et  on pense immanquablement à Alien et 2001 l’odyssée de l’espace. A cela s’ajoute la fluidité du récit et une maîtrise du huis clos qui ne peut que séduire le lecteur exigeant. Sans être un innovateur, Martin démontre sa capacité de synthèse : il sait s’imprégner de ce qui plaît, le restituer au lectorat tout en ajoutant sa patte personnelle, le plaisir de raconter et sa maîtrise de la dramaturgie. On passe un très bon moment à lire Le volcryn et on souhaite aux jeunes auteurs de lire et relire George R.R.Martin pour apprendre comment raconter une histoire.

 

George R.R. Martin, Le volcryn, ISBN 978-2-917689-80-6, éditions Actusf collection Helios, traduit par Odile Sabathé-Ricklin, révisée par Ayerdhal, février 2015, 192 pages, 7 €

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