Ian

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31 juillet 2044. Un sous-marin russe percute une baleine au large de la Nouvelle Sibérie. Les Etats-Unis se proposent d’envoyer un commando spécialisé dans ce genre de missions, les SRS. Mais le lobby qui les finance, l’AIRI, impose une condition : inclure IAN à la mission. IAN pour Intelligence Artificielle Neuromécanique. Un robot à visage et à peau humaine, capable d’évoluer en parfaite autonomie. Sa présence n’enchante guère le commandant Saul, chef du commando. Mais a-t-il vraiment le choix ?

« IAN » s’inscrit dans la plus pure tradition de la SF. Un robot doté d’une Intelligence Artificielle capable de s’auto reprogrammer. Et ce n’est pas tout. IAN dispose d’une peau humaine, de cellules vivantes, d’une langue, d’un système digestif, toute une série de particularités lui permettant de ressentir son environnement. Ainsi, en préférant tel ou tel aliment, en ressentant la douleur d’une blessure ou encore la crispation d’une main, il développe des émotions indispensables à l’évolution de son intelligence.

Du coup, nous avons droit à un individu doté de pouvoirs surhumains et d’une sensibilité à fleur de peau. Sa force physique, sa rapidité, sa résistance en font une véritable machine de guerre. Ce qui inquiète les politiques et une partie de la population de plus en plus hostile aux robots. D’un autre côté, son aptitude à aimer, à ressentir, à réfléchir fascine ceux qui croisent son chemin. Faut-il alors détruire une telle création ou faut-il la laisser prospérer ? Une question qui reste sans réponse, si ce n’est ce « non » catégorique véhiculé par la peur. Mais la peur de quoi ?

« IAN » nous pousse justement à y réfléchir. Face à nos créations, nous hésitons systématiquement à leur donner un libre arbitre. Et pourquoi ? Parce que nous les construisons à notre image, nous leur donnons nos qualités en mieux, mais nous craignons toujours qu’elles ne possèdent cette même nature profonde qu’est la notre à détruire par instinct de survie. Alors imaginez que ce don appartienne à un surhomme ?

Je passe au graphisme. « IAN » est un bijou ! Dessin réaliste, maîtrise narrative, chaque case arrive au bon moment, pile poil pour créer l’effet de surprise à venir. Le récit, quant à lui, présente de réelles nuances autant dans la sensibilité des dialogues que dans le rythme donné aux événements. Pas une minute, je ne me suis ennuyé. Et pour l’encrage, c’est somptueux. Les scènes de foule et les décors urbains sont à vous donner le vertige tellement ça le fait. Pour tout vous dire, ça faisait longtemps que je n’avais pas lu une bd SF de cette qualité. Je la conseille non seulement aux amateurs d’Asimov, de films à la « Blade Runner » mais aussi à tous ceux qui découvrent le genre et encore à ceux qui s’impatientaient devant chaque nouvel épisode de « L’Homme qui valait 3 milliards ». « IAN » vous ravira jusqu’à la fin, et QUELLE FIN !

Titre : IAN – l’intégrale

Scénario : VEHLMANN Fabien

Dessin : MEYER Ralph

Editeur : Dargaud

Parution : novembre 2007

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