Total Recall

Réalisateur: 

Réalisé par Len Wiseman, ce remake de Total recall propose une version plus moderne de la nouvelle de Philip K. Dick. Il n’y a pas beaucoup de points communs entre le Douglas Quaid interprété par Arnold Schwarzenegger et celui de Colin Farrell. Les deux acteurs jouent dans des registres différents et il est difficile de les départager.


Cette nouvelle version reprend la même histoire. La seule exception, c’est que tout se passe sur Terre… ou sous terre devrais-je dire. Les voyages spatiaux ont laissé la place aux voyages à travers le centre de la Terre. Ce sont les bâtiments eux-mêmes qui se transforment en moyen de transport et recomposent un paysage urbain inattendu. Le concept est original, mais complètement irréaliste. L’homme ne traversera jamais le noyau de la planète, sauf dans les livres et les films de science-fiction. Ceci dit, cette fin de 21ème siècle est très réaliste. Les humains possèdent plusieurs moyens de transport. Des voitures comme on les connait aujourd’hui, d’autres véhicules qui flottent sur des autoroutes magnétiques au-dessus des buildings et enfin des ascenseurs qui se déplacent dans les trois directions. Comme spectateur, on met un petit temps à faire la différence entre un ascenseur classique et ceux du film qui montent, descendent, vont à l’avant, à l’arrière, à gauche ou à droite.


Et l’histoire dans tout ça ? Pas de planète Mars, pas de turbinium comme c’était le cas dans le premier film. Heureusement, on n’en a pas besoin ! On retrouve la Terre dans un siècle, sorte de vaste métropole planétaire, multicouche qui abrite une humanité qui connait les mêmes problèmes qu’aujourd’hui. Des colonies demandent leur indépendance et un gouvernement dirigé par dictateur fait passer les autonomistes pour des terroristes. Et au milieu de tout cela, Douglas Quaid, qui au fond de sa mémoire possède des informations vitales pour la survie des colonies. Derrière ce secret se cache un plan machiavélique dans lequel Quaid n’est qu’un appât. Mais les événements ne se déroulent pas comme prévu. Quaid veut vivre une grande aventure à travers le voyage virtuel proposé par la société Rekall. Et lorsqu’il se lance dans ce projet, on découvre qu’il a déjà été conditionné précédemment. Sa vie sans histoire devient soudain très dangereuse. La femme qu’il croit être son épouse veut le tuer, il est pourchassé par la police pour les meurtres qu’il a commis en voulant se défendre chez Rekall.

Le film devient une vraie course poursuite dans laquelle le héros va de Charybde en Scylla. Jusqu’à tomber dans de nouveaux pièges tendus par le président en personne et exécutés par celle qui était sa compagne. Heureusement, Quaid retrouve celle qu’il a réellement aimée et avec laquelle il a déjà partagé le danger.

Pour ceux qui ont vu le premier film, il n’y aura pas de surprise. Simplement une suite de scène d’actions, d’explosions et d’effets spéciaux. Le personnage, interprété par Colin Farrell, a moins d’impact qu’Arnold Schwarzenegger. Par contre Kate Beckinsale renvoie Sharon Stone à ses études en matière de belle créature très dangereuse. Le personnage joué par Jessica Biel est mieux que celui interprété par Rachel Ticotin dans la version de 1990.


Cette Terre du futur est parfaitement mise en évidence. Par certains côtés, on a l’impression de retrouver le même univers que Blade Runner (également tiré d’un livre de Philip K. Dick) ou de Minority Report (toujours tiré d’un texte de Dick). Ce film ajoute une certaine cohérence aux films déjà tirés de l’œuvre de Dick.

On retrouve une constante dans les adaptations de Philip K. Dick. Le héros perd tous ses repères et ne sait plus s’il est dans la réalité ou s’il vit un rêve éveillé. Sa mémoire a été altérée, effacée, remodelée de telle manière qu’il a une autre personnalité que celle d’origine. Dans le cas présent, Douglas Quaid (Hauser) ignore qu’il est un des meilleurs agents secrets infiltrés et il se retrouve dans la peau d’un technicien en robotique. Cette perte de mémoire va lui être profitable dans ses décisions.

La version DVD fait 117 minutes et contient trois petits bonus (science-fiction VS science réelle, la conception de la chute et bêtisier). Un film qui s’inscrit dans les films d’action actuels, avec trop d’effets spéciaux et pas assez d’histoire. Ceci dit, cela reste un bon moment de cinéma.

Total recall de Len Wiseman, avec Colin Farrell, Kate Beckinsale, Jessica Biel, 2012, 119 minutes, 2012

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