Société (la)

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Depuis longtemps le trône lui est assuré et, pour Ozzy, l’accession n’est qu’une formalité.Mais, dans cette ère nouvelle où la globalisation a finalement su renverser ses effets pervers tant sur la nature que sur l’Homme, la lutte pour le pouvoir se joue en fratrie.Au cœur de celle-ci se trouve Izzie : femme, sœur, épouse et peut-être bientôt mère. 

À noter : « ce texte, revu et modifié pour la présente édition, a été précédemment publié dans le recueil 14 contrefaçons. Cette anthologie visait à réunir des nouvelles qui réexploreraient de façon moderne des œuvres anciennes de plus de 200 ans ».

J’ai acheté ledit recueil au moment de sa sortie, mais comme pour beaucoup de mes achats je n’ai jamais pris le temps de le lire. Voilà qui sera fait au moins (deux fois d’ailleurs afin de n’en rien laisser passer) pour cette nouvelle d’Odehia Nadaco, dont j’avais particulièrement apprécié les deux romans : Knysna, et son préquel, A(î)mer. Je dois même avouer que j’avais été carrément subjuguée par la puissance évocatrice du deuxième.

Je ne produis que rarement de retours sur les nouvelles mais comme j’adore faire des exceptions, ainsi que les écrits de cette auteure beaucoup trop rare, je n’ai pu m’empêcher d’enfreindre mes propres règles.

Avec La société, Odehia Nadaco nous livre une fois encore un texte très noir, bien qu’un peu moins toutefois que les précédents. Ne prenez cependant pas à la légère la mise en garde qui entame la quatrième : « cette nouvelle comporte des scènes pouvant choquer la sensibilité du lecteur ». Celle-ci concerne plus des scènes de sexe que des scènes de violence cette fois, mais je tiens à préciser quand même que, si elles sont assez crues, elles ne sont absolument pas vulgaires pour autant.

Ici, le mythe d’Isis et Osiris est revisité de manière très pertinente, à la sauce anticipation. Odehia Nadaco reprend ingénieusement les grandes lignes de l’histoire initiale dans un monde où le terme société mêle ses deux sens principaux (celui de groupe dans lequel des hommes s’organisent et celui d’entreprise) pour n’en faire plus qu’un, indissociable et tout-puissant, qui régit la planète entière. L’amour et le pouvoir sont les deux thèmes prégnants de cette nouvelle, assez glaçante par ailleurs, quand on voit jusqu’où on peut aller pour satisfaire ses désirs.

La plume est toujours là, travaillée, puissante, de celles qui qui nous percutent de toute leur force, du poids des mots et de la richesse de leur ordonnancement. Encore une preuve, pour ceux qui en auraient toujours besoin, que l’autoédition recèle des orfèvres capables de produire des perles.

Et si par hasard vous n’êtes ni nouvelles ni anticipation, lisez ses romans, ce sont de vrais petits bijoux de littérature noire !

 

Parue sur Beltane (lit en) secret

La société, Odehia Nadaco, auto-édition, format broché 5,50€

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