Rêves rouges (Les)

Ouest du Canada, dans la région des Indiens originaux, un ado, 14 ans, vit avec sa mère, une Amérindienne rejetée par sa tribu. Baigné de culture indigène, Lachlan, comme sa maman, une femme de poigne, connait la légende du grand serpent rouge mangeur d’hommes qui vivrait dans le lac Okanagan.

Un jour débarque une fille « extra-ordinaire », que les autres appellent vite « l’anormale ». Daffodil est atteinte de toutes sortes de tics qui la poussent à s’arracher les cheveux et tout poil, y compris ses sourcils.

Lachlan tombe raide amoureux, lâche ses copains, qui, à l’âge difficile, sont limite délinquants, et s’attache à cette gamine sans pareille.

Un jour au bord du lac, le serpent Ogopogo leur apparait.

Si au départ, la couverture ne jouait pas à fond son rôle de premier attrait (trop simple et pas assez mystérieuse), j’ai rapidement été sous le charme du récit et de la plume de Jean-François Chabas. Déjà, son récit fleure l’exotisme des contrées des caribous alors que l’auteur est Français.

De plus, il touche à la fois à la simplicité de l’enfance mais aussi aux tourments de l’adolescence  – sans tomber dans la nunucherie qu’on trouve dans les romans ados quand ils abordent les premières amours –, s’aidant de thèmes plus sophistiqués comme le racisme, la violence, le rejet.

Les personnages sont attachants et très crédibles, le second plan du récit fantastique de façade est beaucoup plus riche que prévu. Heu, oui parce que le monstre apparent n’est pas le seul. Mais ça, il faudra le lire pour trouver l’information !

Un livre qui a « quelque chose de plus », entre son récit à double niveau et ses héros de tous les jours. Un bon moment !

Les rêves rouges par Jean-François Chabas, collection Scripto, Gallimard