Super coincoin T1 et 2

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 


Thibaud est le patron d’un magazine people sur le web. Il est du genre timide, à passer ces week-end chez maman et à se gaver de séries « B » en fumant des pétards. Un jour, il reçoit le scoop de l’année. Il se voit déjà sur toutes les chaînes de télé, au « 20 H », à exposer au monde l’incroyable vérité. Super coincoin, un type en collant et cagoule, sauve une prostituée qui lui propose de le payer en nature. Il la ratatine à grands coups de poings pour la punir de sa luxure et la noie dans une rivière de sang. La nuit d’après, un SDF accoste un peu brutalement un brave « monsieur tout le monde » pour lui réclamer une pièce. Super coincoin lui apprend les bonnes manières en lui arrachant les tripes et en l’abandonnant sur le carreau. Un vague de terreur règne aussitôt sur la ville de Paname. Thibaud n’en dort plus la nuit. Mais quand il s’endort, c’est pire, car son double maléfique se matérialise sous les traits de Super coincoin !


Le dessin très enfantin de Vincent Rioult cache, en réalité, un sujet très sérieux et déroutant. D’abord, le graphisme est d’une force à vous couper le souffle. Un trait sombre, puis gentillet, puis brutal et à nouveau douceâtre. Ainsi de suite, jusqu’à ce qu’encrages et couleurs vous plongent dans les ambiances les plus glauques et les plus émouvantes qui soient. Un contraste graphique qui sert un héros contrasté.

Gentil Thibaud, le timide éveillé, également cruel Super coincoin, le super héros meurtrier.

Là dessus s’ajoute un récit capable de nous surprendre d’acte en acte. Vincent Rioult nous place dans une situation, puis nous perd, puis nous ouvre certaines voies pour mieux nous entraîner dans une descente aux enfers ayant la même force que cet excellent film de Darren Aronofsky « Requiem for a dream ».

Avec l’aide du Fantastique, il aborde les sujets critiques des parents manipulateurs, des pères irresponsables, des fils qui refusent de couper le cordon, des drogues échappatoires que sont l’alcool, le shit, la télé, et qui donnent des adultes totalement immatures. Le récit marque, du coup, ces peurs profondes qui vous rongent, qui vous poussent à fuir la réalité, à refuser cette part sombre qui existe en chacun de nous. Elle dénote cette part d’enfance qui s’accroche malgré tout.

C’est l’histoire de nos vérités, bonnes et mauvaises, qu’il nous faut accepter, sans quoi on se perd dans nos illusions et on oublie d’exister.

Pour ma part, je suis sûr d’oublier bien des choses à dire sur cette bd, tant elle est riche de sens et de graphisme. J’ai en tout cas la certitude de ne pas me planter en invitant chacun de vous à se procurer « Super coincoin » sans plus attendre !

Titre : Super coincoin – tome 1 – Partition à quatre mains – et tome 2 – Tendre décadence.

Scénario, dessin et couleurs : RIOULT Vincent

Editeur : La boîte à bulles

Parution : 2005

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