Faiseur de veuves (Le)

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Je suis une légende


Jefferson Nighthawk, alias le faiseur de veuves était le plus grand chasseur de primes de la galaxie. Hélas, il a contracté une maladie de peau incurable qui l’a rendu infirme. Utilisant sa fortune personnelle, fruit des innombrables primes qu’il a récoltées, il s’est payé le luxe d’une hibernation jusqu’à ce qu’on trouve la solution à son mal.

Une centaine d’années plus tard, l’inflation est telle qu’il ne peut plus se payer sa retraite réfrigérée. Une seule solution pour continuer à attendre que son vaccin soit inventé : reprendre du service. Ne pouvant plus tuer qui que ce soit dans son état, il accepte la proposition d’une planète éloignée de créer un clone pour remplir un juteux contrat. Un clone en tout point aussi efficace que lui.

En tout point ? Pas exactement. Car lorsqu’il débarque sur Solio II, bien qu’il paraisse 24 ans, le nouveau faiseur de veuves n’est âgé que de 2 mois.

Sa mission est de tuer le marquis de Queensburry, maître illégitime de 12 mondes, censé être celui qui a assassiné le gouverneur de Solio II. Mais l’homme en question est également une machine à tuer et mieux défendu qu’une banque. Au lieu de le descendre et d’y passer lui aussi, Nighthawk préfère devenir son bras droit, quitte à vivre une vie plutôt dangereuse.

Il rencontrera un homme à peau de serpent, une concurrente du marquis douée de pouvoirs psy, un dévaliseur d’églises surnommé le Père Noël, une danseuse à la peau bleue, un Rouleur Sacré domestique et tout un tas d’E.T. hauts en couleur, le tout se succédant à un rythme d’enfer.

Western inter-galactique

Le Faiseur de veuves est un roman de space-opera : milliers de planètes colonisées par l’homme, races d’E.T. variées et improbables, vaisseaux interstellaires ramenant la galaxie à l’échelle d’un pays. L’univers, classique, ne s’éloigne pas de celui de Star Wars (pour ne citer que le plus connu). Dans celui-ci, l’auteur ne s’embête pas à fournir des détails réalistes. Tout ce qui est expliqué est utile, un point c’est tout. De même, les descriptions des personnages se résument au strict nécessaire.

L’avantage est donné à l’action. Ça va vite, très vite. C’est écrit au présent de l’indicatif, avec des phrases courtes, sans inventions lexicales. Tout ce qui n’est pas de l’action est du dialogue. Et là aussi, ça dépote, ça s’enchaîne comme au théâtre, du tac au tac, parfois sur des pages et des pages. Cela provoque évidemment des répétitions. Le livre contient peu d’ellipses. Tout est expliqué, rappelé, radoté, par différentes bouches et de différentes manières.

L’histoire et les situations ressemblent à du western spaghetti, l’humour en moins. Chasseurs de primes, bagarres de bar ou de casino, règlements de compte à coups de pétoires, beauté fatale, courses poursuites... On prend les mêmes et on recommence. Mais alors que les récits du Far West font généralement montre d’une certaine vraisemblance, celui des pérégrinations du chasseur de prime débutant à travers la galaxie est plus folklorique. Et surtout plus répétitif.

Soyons honnête. Ce livre à l’avantage d’être frais et distrayant. L’intrigue est plutôt travaillée, bien que peu originale, et les nombreux renversements de situation contribuent à donner à l’ensemble un côté divertissant. Mais il faut prendre alors ce livre pour ce qu’il est : un divertissement, pur et simple, sans dénonciation des abus de notre société, sans personnages fouillés et sans trouvailles scénaristiques.

Mike Resnick est connu pour son cycle de nouvelles Kirinyaga (prix Hugo et Nebula) et celui de L’infernale comédie , et pour tous ses ouvrages qui touchent à l’Afrique. Il est en outre l’auteur de quelques space Op’, comme la trilogie du Faiseur de veuve. Ces derniers représentent la partie « alimentaire » de l’oeuvre de l’écrivain. A lire en vitesse, donc, et à oublier aussi vite.

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