Prometheus

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Ridley Scott revient à ses premiers amours, la science-fiction, avec une préquelle à Alien. On pensait le cycle terminé, ou du moins incapable de se renouveler. Eh bien, non ! Ridley Scott relance le cycle en situant ce nouveau film en 2093, bien avant Alien, le huitième passager. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le réalisateur respecte l’univers qu’il a créé il y a trois décennies.


Le canevas de base reste le même. Un vaisseau, une équipe d’exploration composée de civils, principalement de scientifiques, et d’un androïde. Les militaires sont remplacés ici par les dirigeants de la société Weyland qui finance le projet. Pour les uns, c’est la connaissance qui est privilégiée, pour les autres c’est l’exploitation de ces connaissances sans la moindre éthique ou considération pour la vie humaine. Dans le cas présent, l’équipe explore une planète sensée avoir été habitée par les ingénieurs, ceux qui ont conçu les humains. Depuis des millénaires, une constellation apparait sur des artéfacts terriens. Cette constellation a été trouvée et une planète a été détectée dans un des systèmes stellaires de cette constellation.

Après un voyage de deux ans en hibernation, l’équipage du Prometheus, dirigé par les deux scientifiques, les professeurs Shaw et Holloway, met le pied sur un monde qui a abrité les ingénieurs. L’équipage découvre un dôme artificiel, un vaisseau, la tête d’un extraterrestre et une urne contenant un liquide noire. Liquide qui sera utilisé par David l’androïde, qui le fera boire à un des membres. Une tempête a empêché le retour de deux membres de l’expédition. Ils sont coincés dans une grotte où ils rencontrent un serpent particulier.


À partir de ce moment, le film prend une autre direction. L’exploration passe au second plan tandis que des événements étranges mettent en péril une partie de l’équipage, au point qu’ils se battent entre eux pour survivre. On découvre que l’androïde travaille pour le patron de la Weyland, qui est terré dans des appartements secrets du vaisseau. L’objectif des uns est alors d’entrer en contact avec les ingénieurs et pouvoir prolonger la vie, tandis que les autres cherchent à sauver leur vie et s’éloigner des aliens.

On retrouve dans ce film des séquences qui sont similaires à celles du premier Alien. C’est comme si Ridley Scott nous rejouait partiellement le huitième passager. Mais ce film nous aide à comprendre comment sont apparus les aliens. Il nous reste à découvrir qui sont vraiment ces ingénieurs. Le professeur Elizabeth Shaw aidée par les restes de David va emprunter le vaisseau extraterrestre pour retrouver les ingénieurs.

Ridley Scott a reconstruit un univers similaire à celui du premier film. Le même environnement technologique, les mêmes objectifs, les mêmes contraintes et le même environnement visuel. Une aubaine pour le spectateur qui a vu le premier film. La seule différence notable, c’est la technologie beaucoup plus pointue. Mais foncièrement, il n’y a pas de rupture par rapport à Alien. Cette qualité est aussi le défaut du film, dans le sens où l’on retombe dans les mêmes erreurs que dans le premier film. Des humains qui font joujou avec des œufs inconnus ou avec une sorte de serpent, c’est difficile à admettre particulièrement de la part de scientifiques qui doivent prendre un maximum de précautions dans leur exploration.

L’univers visuel, c’est aussi cet étrange vaisseau aux formes sensuelles, qui abrite en son sein deux races extraterrestres, celle des ingénieurs et celle des aliens. Cela reste mystérieux et terrifiant.


La distribution du film est excellente. Voir Charlize Theron diriger d’une main de fer et sans état d’âme cette équipe d’exploration, montre encore une fois qu’elle est une actrice caméléon qui mérite son oscar de la meilleure actrice, qui est capable de jouer dans n’importe quel type de film. Mais la bonne surprise de ce film, c’est Noomi Rapace en scientifique et personnage principal. L’actrice qui nous avait surpris dans son rôle de Lisbet Salander dans le thriller suédois Millenium (qui tient en trois films), déguisée en punkette tatouée, à la forte personnalité, retrouve ici un rôle plus conventionnel, mais pas moins intéressant. Elle va même nous surprendre dans sa scène avec l’alien sur la table d’opération. Michael Fassbender dans le rôle de David l’androïde n’est pas mal non. Il arrive à faire peur. On l’avait précédemment vu dans X-Men : Le commencement.

Un film dans la lignée des précédents, qui annonce le début d’une nouvelle trilogie, avec une énigme encore plus intéressante sur les origines de l’humanité. D’où venons-nous ? Qui sont nos créateurs ? Et pourquoi veulent-ils notre perte ? Même si quelques détails sont critiquables, ce film est excellent. Je dirai qu’il est un des meilleurs avec les deux premiers films du cycle. Il ne reste donc plus qu’à attendre la suite de la trilogie que Ridley Scott a promise. Espérons qu’il ne faudra pas attendre trois décennies pour la voir !

Prometheus, réalisé par Ridley Scott, avec Charlize Theron, Noomi Rapace, Michael Fassbender, 2012, 123 minutes.

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