Planetfall

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 
Traducteur: 

Le thème confrontant la religion à un monde extra-terrestre est déjà ancien, après Out of the silent Planet de C.S. Lewis, certaines nouvelles d’Arthur C. Clarke auquel se réfère la quatrième de couv’ ou le merveilleux dytique de Mary Doria Russell, Le Moineau de Dieu et Children of God (non traduit), auquel je n’ai pu m’empêcher de comparer ce roman. Non sans quelque déception. Là où Le Moineau de Dieu comporte deux trames, la trame ancienne réévoquée au fur et à mesure de la convalescence du héros et le récit de cette convalescence, ce roman est bâti comme un thriller, prenant l’héroïne au moment où les mensonges sur lesquels elle a construit sa vie depuis la première catastrophe, celle dont le lecteur devinera le secret bien avant qu’il ne soit révélé dans le roman, commencent à se fissurer, pour aboutir à la catastrophe finale. Nous sommes dans une colonie bâtie sur une planète lointaine face à ce que les colons appellent la Cité de Dieu. Ils sont arrivés avec leur prophétesse, l’Éclaireuse, Lee-Suh-Mi, qui a eu une vision qui l’appelait à rejoindre Dieu sur cette planète. Lee-Suh-Mi serait entrée dans la Cité de Dieu d’où elle enverrait tous les ans des messages, cachés dans des graines hallucinogènes. Mais l’arrivée d’un petit-fils de l’Éclaireuse, Sung-Soo, seul survivant d’un groupe de colons disparus au moment de la Chute, l’arrivée sur cette planète va remettre en cause le mode de vie de la communauté des colons et forcer la narratrice à se souvenir de ce qui est vraiment arrivé à l’époque.

 

La rédaction en mode thriller m’a gêné plus qu’elle ne devrait, parce que l’essentiel, le vrai secret de la planète, reste caché même à la fin de l’histoire. C’est l’évolution psychologique, voire psychiatrique, de la narratrice qui constitue le thème essentiel du roman, bâti sur le mode thriller. Les thèmes majeurs, celui de l’évolution de la société terrienne, traité dans le second roman de la série, After Atlas, qui raconte ce qui se passe sur la Terre après le départ d’une partie de la secte, car il faut bien employer ce terme, créé par Lee-Suh-Mi, et le thème métaphysique, qui réapparaîtra peut-être dans un roman ultérieur, problème auquel est proposé, comme chez Lewis, une piste de réponse extra-terrestre, ne sont pas assez creusés dans ce roman, qui m’a donc déçu. Mais qui demeure nécessaire pour la lecture de la (ou des ?) suite(s).

 

Planetfall, d’Emma Newman, traduit par Rachel Jemint, J’ai Lu poche n°12018, 2018, 317 p., couverture d’Anxo Amarelle, 6€, ISBN 978-2-290-13707-9

Type: