Pierre, le chasseur et le loup

L’hiver arrive à Kovatchevitsa, petit village Bulgare isolé dans la montagne. Tout le monde se prépare à des temps difficiles. Boris en est certain : une meute de loups dirigée par le légendaire Grand Loup Gris rôde, prête à attaquer. Avec quelques chasseurs, le vieil homme décide de devancer la menace en affrontant les cols enneigés des Rhodopes. Son périple l’entraînera sur les traces de la voyante Baba Vanga et d’une énigmatique petite fille aux cheveux blancs.

À Kovatchevitsa, Pierre, son petit-fils, est déterminé à protéger son village. Le jeune garçon ne manque pas d’astuce pour sauver ses amis des autres dangers qui les guettent…

L’auteur dit de son conte : « Tout l’enjeu était de respecter l’univers musical, ses protagonistes (Pierre, le grand-père, le loup, l’oiseau et le canard) et la trame narrative, en y ajoutant des éléments extérieurs : la mère de Pierre, l’invasion turque ou Baba Vanga. Plus sombre que le conte original, l’histoire se destine à un lectorat aussi bien jeune qu’adulte ».

Voilà un excellent résumé de ce livre de 80 pages : c’est librement inspiré de la partition musicale tout en étant très loin de l’histoire en mode « Disney ». C’est un récit assez dur et parfois cruel d’une violence courante dans le passé. On s’y laisse facilement prendre, jouant au début un peu au jeu des différences. Mais très vite c’est l’imagination de Pierre Brulhet et l’Imaginaire qui dirigent la barque, pour notre plus grand plaisir et pour une agréable surprise.

A la fois basé sur des faits historiques et sur un fond de culture générale, ce texte est vraiment autant pour les jeunes que les adultes (avec une petite réserve sur les morts, en particulier celui de la maman de Pierre, qui pourrait toucher les plus jeunes lecteurs) et nous conduit là où on ne s’y attendait pas.

Comme quoi, on peut réviser les classiques sans les trahir !

Pierre, le chasseur et le loup par Pierre Brulhet, illustré par Little-Gingko, éditions Luciférines