Personne ne sort d'ici vivant

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Aux abois, sans emploi stable, abandonnée par son petit ami et virée par sa belle-mère, Stéphanie peine à trouver de quoi se loger. Aussi s’empresse-t-elle de répondre à la petite annonce qui propose un loyer abordable dans une vieille demeure d’Edgehill Road, exclusivement réservé aux femmes. Mais très vite, l’atmosphère de la demeure l’inquiète, devient pesante. C’est d’abord l’état des chambres, bien loin de ce qu’elle imaginait, sales, poussiéreuses, humides et froides, la literie tachée et les meubles dépareillés. Puis surviennent les bruits de pas, les chuchotements et les pleurs, sans qu’elle puisse les localiser précisément, comme s’ils sortaient des murs ou du dessous de son lit. Lorsque, à bout de nerfs, elle souhaite récupérer sa caution et fuir cet endroit au plus vite, le propriétaire des lieux, qui se fait appeler Knacker McGuire, et son cousin aussi brutal que bestial, Fergal, ne l’entendent pas de cette oreille…

Après Le Rituel et Le temple des derniers jours, Personne ne sort d’ici vivant est le troisième opus que je lis de l’auteur anglais publié par Bragelonne dans sa collection terreur. Il est aussi des trois celui qui me parait le plus abouti dans sa conception. Le Rituel, par exemple, démarrait fort, mais retombait assez vite à plat dans la deuxième partie avec une fin en deçà de ce que j’espérais. Le temple des derniers jours avait quant à lui à un final assez intense, et le lecteur retrouvera d’ailleurs dans Personne… le personnage de Kyle Freeman, le réalisateur cinéma du Temple.

Sans trop dévoiler l’intrigue, on peut dire que le roman est constitué de deux grosses parties distinctes, la première voit la montée de l’horreur chez Stéphanie, cette pauvre fille en proie à des cauchemars de plus en plus violents, incapable de pouvoir s’échapper, terrorisée par les propriétaires des lieux, et soupçonnant peu à peu la terrible vérité qui se dissimule dans ces murs depuis toutes ces années. La seconde fait intervenir une jeune femme du nom d’Amber Hare, vivant recluse dans une grosse ferme isolée et ultra-sécurisée, en proie à des cauchemars également, et cherchant la vérité sur la maison du 82, Edghill Road. Quant au rapport entre Stéphanie et Amber, je laisse soin au lecteur de le découvrir.

Si on peut déplorer quelques longueurs et des passages qui se trainent un peu, pas vraiment indispensables à la tenue du récit (je pense en particulier à certaines répétitions des cauchemars, et des voix perçues par Stéphanie) et une perte de rythme dans le début de la deuxième partie, Personne ne sort d’ici vivant est un roman vraiment réussi. Adam Nevill a su parfaitement transposer l’atmosphère glauque de la maison, au point qu’on se surprend parfois à écouter un grattement suspect sous notre lit. Signe d’un talent narratif certain !

Je remercie les éditions Bragelonne pour leur confiance.

Personne ne sort d’ici vivant -Adam Nevill - Editions Bragelonne - juillet 2020, 22 €

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