Orphée

On sait que la mythologie grecque a toujours inspiré beaucoup d’auteurs de littérature fantastique. Tout près de nous, on peut d’ailleurs citer Menolly, Mélanie Fazi ou Estelle Valls de Gomis.

Eh bien, en 1950, le talentueux Jean Cocteau puisait également dans cette manne inestimable pour produire Orphée, avec le non moins talentueux Jean Marais dans le rôle principal.


Le mythe est certes réactualisé à la mode des années 50, et l’on voit la mort admirablement interprétée par Maria Casarès tout de noir vêtue, se déplacer dans une grosse automobile de même couleur, escortée par deux motards. La mort en tant que concept, est ainsi traduit en terme de bureaucratie : une sorte de présidium de la thanatologie suprême. François Périer, autre monstre sacré de l’époque, campe un Heurtebise très convaincant, tout comme Marie Déa une Eurydice telle qu’on la souhaitait.

Cocteau se permet une grande liberté dans ce film, transgressant des règles établies, pour offrir avec un esthétisme en noir et blanc, un monument d’inventivité et un chef-d’œuvre du fantastique.

De par l’option à la fois moderne et intemporelle, ce film est indémodable, et peut être vu et revu de nos jours, comme il pourra encore l’être plus tard.

Neuf ans après, Cocteau produira « Le testament d’Orphée », et on atteindra alors le génie.

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