Roi banal (Le)

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Pour pimenter son quotidien, un vieil homme décide de créer son royaume. Il enfile un beau costume, une cape, un sceptre et s’assoit sur une chaise faisant office de trône. Ce vieil homme vit dans une maison modeste, seul avec son chien. Il observe sa voisine qui arrose tous les jours ses fleurs sur son balcon. Mais jamais, il n’ose lui parler. Il reçoit la visite de sa fille, mais jamais elle ne l’entend. Ils ne se comprennent pas, entre femme moderne et homme du passé. Ses petits-enfants ? Même histoire. Amoureux des livres, le vieil homme leur offrira un livre de contes sur l’Asie. Paraît que l’Asie est à la mode. Mais non, ses petits-fils préfèrent une bonne partie de ballon.

Ce vieil incompris choisit donc de voir sa vie autrement. Sa maison est un château fort. Son jardin, un royaume. Et pour que cette nouvelle vie prenne tout son sens, il envoie un courrier à l’ONU pour qu’elle reconnaisse le Royaume de Georgietta. Manque de pot, c’est son gendre, facteur à la Poste, qui tombera sur la lettre. Lui qui n’a jamais rien réussi, lui dont le couple bat de l’aile, rêve d’écrire. Cette histoire d’un vieil homme qui s’invente un royaume est donc l’occasion d’un merveilleux roman, d’autant plus s’il s’agit de son beau-père..

« Le Roi banal » est une belle métaphore sur la vieillesse, cette page de notre vie souvent emprunte de solitude et d’ennui. Elle nous montre, qu’à tout moment, nous avons le moyen de modifier notre destinée. Rien n’est écrit. Rien n’est interdit. « Oser » est la seule réponse à l’ennui. Pour exemple, la création de ce royaume imaginaire sera l’occasion pour toute une famille de renouer avec le bonheur et la communication. D’un côté, un vieil homme qui a du mal à communiquer avec sa fille depuis la mort de sa femme. D’un autre, une fille qui refuse toute fantaisie de son mari ou de son père, car la fantaisie est preuve de flemme et de sénilité. D’un autre encore, un gendre qui rêve de fantaisie sans jamais se réaliser.

« Le Roi banal » parle aussi de l’immobilisme. Si chacun de nous campe sur sa position, le dialogue est impossible et le bonheur qui nous tend la main reste invisible. Cet immobilisme est bien facile. Il nous rassure. Rien ne change. Aucun risque à prendre. Mais l’immobilisme est vicieux. Car il nous amène à vieillir avant l’âge et une fois vieux, on réalise combien on est seul, combien les autres nous manquent, combien l’humain n’est pas fait pour vivre sans les autres. Heureusement pour nous, notre trio familial empruntera la voix du mobilisme et chacun de vous, sans exception, tirera de grandes leçons de cette page de vies qui défile sous nos yeux.

Titre : Le roi banal

Scénario : OZANAM Antoine

Dessins : Kyung-Eun

Editeur : KSTR

Nbre de pages : 120

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