Numéro 4

Réalisateur: 


« Numéro quatre » est un extra-terrestre venu, avec neuf de ses congénères, d’une planète lointaine appelée Lorien. Ceux-ci se sont réfugiés sur Terre afin d’achapper à la traque des Mogadoriens, d’autres aliens bien décidés à leur faire la peau. Ils doivent cependant suivre scrupuleusement l’ordre numérique d’extermination suite à un sortilège lancé par un puissant mage.

La critique :


Le scénario est tiré d’un roman homonyme paru six mois avant le film signé de la main de Pittacus Lore, pseudonyme de James Frey et Jobie Hughes, deux auteurs peu connus.

Ce roman, destiné au public adolescent et aux jeunes adultes, rencontra un immense succès dès sa sortie mais personne ne s’attendait à l’admirer si rapidement dans les salles obscures. C’est sans compter sur le flair de D.J. Caruso, Michael Bay et Steven Spielberg à la fois réalisateurs et producteurs.

D.J. Caruso n’est pas un amateur. En effet, l’homme a déjà une longue carrière derrière lui qui lui procure un curriculum vitae des plus enviables. Après avoir obtenu sa licence de cinéma à l’université, il se dirigea très rapidement vers les studios Disney où il allait enchaîner les réalisations de séries télévisées comme « Le flic de Shanghai » ou encore « The Shield ». Ces réalisations réussies allaient lui ouvrir les portes du cinéma long métrage et, par la même occasion, celles des coffres de la Warner, l’une des « Majors » du cinéma américain.

« Numéro Quatre » est donc sa sixième réalisation après des films moyens mais très rentables comme « Taking Lives » et « Paranoïak ». Cependant, ce film ne s’inscrit pas dans le même registre et on s’attendait dès lors à une réalisation expérimentale dans le genre science-fiction mais qui serait certainement efficace. Bingo !


L’histoire nous emmène dans la vie de John Smith, un extra-terrestre qui a tout d’un humain mis à part des pouvoirs surnaturels qu’il devra apprendre à maîtriser. Cette situation d’extra-terrien arrivant sur Terre pour sauver les siens et le monde qui l’accueille est loin d’être novatrice car elle fait les beaux jours du cinéma d’outre-atlantique et des Comics depuis des décennies déjà. Mais c’est sans compter sur l’engouement d’une génération que la lassitude n’atteint pas encore. D.J. Caruso l’a bien compris et installa dans « Numéro Quatre » tous les codes du genre et du moment en nous offrant un patchwork de ce que le jeune public adore : de la romance et de l’action. Une romance à la « Twilight » légèrement masculinisée et des scènes épiques et pyrotechniques sauce Michael Bay (« Transformers ») rythment bel et bien le fil rouge de cet opus qui sent à dix kilomètres la trace des « teen movies » du pays de l’Oncle Sam.

Et oui, fini le temps des aliens hideux comme Predator ou encore E.T., cet être craintif ressemblant à Yoda couleur saucisse Zwan qu’avait adulé les enfants mais qu’aucun n’aurait voulu avoir en peluche dans sa chambre. Voici venu un John Smith habitué des salles de sport nous renvoyant directement dans le cliché de l’excellence et de la beauté.

De par son expérience, le réalisateur nous impose un enchaînement de scènes sans nous laisser souffler et s’interroger sur l’utilité et la qualité de l’histoire. On en prend pleins les yeux et les oreilles pendant près de deux heures car le rythme ne baisse que rarement. Pour ne pas nous faire ressortir névrosés de la salle de cinéma, il a tout prévu en nous concoctant une tribu de vilains méchants gavés d’humour noir qui prépare le spectateur à adoucir quelques instants de cruauté gratuite.


Pour incarner tout ces personnages et en particulier John Smith, la production a fait appel à Alex Pettyfer qui avait déjà séduit dans ce registre en interprétant le jeune « Alex Ryder » dans « L’opération Stormbreaker ». L’acteur a beau être jeune, il a assurément du potentiel en se permettant de représenter à merveille un être parfait reléguant sa compagne de jeu Dianna Agron (« Burlesque ») au rôle de Pocahontas des temps modernes. La jeune actrice ne joue pas mal pour autant mais surjoue quelques fois tout comme l’autre acolyte du trio, Callan McAuliffe.
Il faut aussi souligner l’excellente prestation de Timothy Olyphant, qui est un acteur confirmé que l’on aimerait voir un jour dans un casting plus professionnel.

Enfin, pas de trace de Shia Labeouf que Caruso avait pourtant lancé et que Michael Bay et Steven Spielberg avaient repris par la suite. Une absence plus que surprenante.

En résumé, une histoire écrite sur un coin de table avec un crayon Ikea qui en résume bien d’autres et dont le seul intérêt réside dans la distraction qu’elle procure. On attend la suite probable ,« Power of Six », avec peu d’impatience.

Numéro 4

de D.J. Caruso

Avec Alex Pettyfer, Dianna Agron, Timothy Olyphant, Teresa Palmer, Jake Abel

Sortie le 6 avril

Durée : 1h49

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Commentaires

Bonne critique mon bon monsieur ! Je crois que je n’irais pas le voir !

Excellent. J’ai apprécié le film mais je comprend votre point de vue. Rien n’est en effet réellement neuf mais ça fonctionne pourtant.