Nouvelle Babel

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La méthode, calme et systématique, du tueur terrifia les trois enquêteurs. Qui était cet assassin progressant à visage découvert ? Déjà, leurs tabletas se connectaient aux bases de données planétaires de reconnaissance faciale. Plus personne ne pouvait rester anonyme dans le monde actuel. Dans quelques secondes, ils connaîtraient l’identité de ce monstre.La suite du film fut plus sidérante encore.2097. Sur une île privée paradisiaque inaccessible, de paisibles retraités sont assassinés…Trois policiers, un journaliste ambitieux et une institutrice nostalgique s’engagent dans une folle course contre la montre pour préserver l’équilibre d’un monde désormais sans frontières, où la technologie permet aux humains d’être à la fois ici et ailleurs.

 

Il y avait un moment que je n’avais lu un roman de Michel Bussi, auteur que j’apprécie beaucoup pour ses histoires, ses descriptions, ses retournements de situation impossibles à prévoir, et dont Nymphéas noirs figure dans le top 5 de mes lectures inoubliables. C’est pourquoi j’ai sauté avec bonheur sur ce service presse  pour lequel je remercie chaudement les Éditions Presses de la Cité.

J’ai adoré d’emblée le contexte : ce futur proche — on est aux alentours de 2100 — où les distances ont été abolies grâce à la téléportation. Un monde sans voiture ni avion, sans pollution ni embouteillage, chaque recoin du notre planète à portée de main : le rêve ! Pour tout vous dire, à la question « Si tu avais un super pouvoir, lequel serait-ce ? » j’ai de tout temps répondu : la téléportation ! Ce monde-là, sans frontières, a aussi éradiqué les nombreux États, les différentes langues mais également les religions, sources de conflits relationnels et de guerres. « Une seule Terre, un seul peuple, une seule langue » est devenu la devise de cette nouvelle société idéale.

Bien évidemment, vous vous en doutez, elle n’est idéale qu’en apparence. Elle permet d’une part à l’auteur d’établir un amer constat sur notre monde actuel en pointant du doigt ses dysfonctionnements : l’égocentrisme de l’être humain, la superficialité, le mercantilisme, le réchauffement climatique, entre autres, mais aussi d’autre part, de dénoncer les dangers de la pensée unique, de la presse muselée, de la censure qui peuvent mener au totalitarisme et à la dictature.

 

Extraits :

Si je vous disais qu’au début du XXIè siècle, un attentat commis dans un État, faisant, mettons, une dizaine de morts, terrorisait davantage une nation entière, unie par la même peur et la même douleur, que les millions d’enfants, de femmes, de familles du reste du monde morts de malnutrition, de misère sanitaire, de manque de logement, de pauvreté tout simplement.

 

La Terre n’est plus qu’une termitière… Chaque Terrien se fiche de ce que le monde a été avant lui, et de ce qu’il sera après. Seule compte l’immédiateté. L’immédiateté et l’ubiquité. Le temps et l’espace ont été abolis, savez-vous ce que cela signifie ? La fin de l’histoire, tout simplement.

 

Voilà, en gros,  pour la toile de fond. En ce qui concerne l’intrigue proprement dite, Michel Bussi nous livre un roman policier dans lequel il joue brillamment avec les codes du suspense, de la manipulation et du roman d’anticipation. Il nous délecte — et, je pense, se délecte en même temps lui-même — en nous faisant voyager d’un bout à l’autre de la planète, art dans lequel il excelle particulièrement grâce à ses connaissances et à sa formation de géographe. Les descriptions sont tout simplement époustouflantes !

La seule chose que je n’ai pas retrouvée dans Nouvelle Babel, comme dans ses autres romans, c’est le twist de fou auquel il nous a habitués et donc toujours très attendu. La fin est en effet plus prévisible que dans ses autres histoires. En revanche, dans la mesure où le côté innovant et créatif d’une « presque dystopie » a remplacé ici sa marque de fabrique, fournissant un récit tout aussi passionnant, cela n’a absolument pas gâché ma lecture en quoi que ce soit. Je me suis tout simplement régalée du début à la fin !

 

 Parue sur Beltane (lit en) secret

 

Nouvelle Babel, Michel Bussi, Presses de la Cité, 21,90 €

 

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