Yeux sans visage (Les)

Descriptif : Quand la fiction anticipe...

On se souvient de la polémique que n’a pas manqué de susciter l’année dernière, une avant-première dans le monde de la chirurgie réparatrice, en l’occurrence la greffe d’une partie du visage, sur une patiente qui avait été défigurée par son chien.

En 1959, il y a eu également une polémique sur le même thème, mais il s’agissait alors de fiction. En effet, c’est cette année-là que Georges Franju qui devait commettre 4 ans plus tard un « Judex » fort honorable, a réalisé « Les yeux sans visage ».


Le scénario est édifiant : la fille d’un chirurgien renommé se retrouve défigurée suite à un grave accident de la route, et pour son père, la suite va de soi : il s’emploie à redonner un visage à sa fille. Et pour cela, avec l’aide d’une assistante qui lui est toute dévouée, il n’hésite pas à enlever et à assassiner des jeunes femmes afin de s’accaparer de leur précieux minois. Les greffes ne sont pas vraiment une réussite au départ, mais le chirurgien va persévérer, et c’est là que ce thriller prend une allure résolument fantastique.

Évidemment en 1959, un tel film fit scandale. Il posait un problème éthique dans le sens large du thème. Et de plus, on avait droit à quelques scènes chirurgicales assez éprouvantes.


En tout cas, Franju a livré là un grand classique du cinéma, rondement mené par Pierre Brasseur, un monstre sacré de l’époque. Le film est de plus en noir et blanc, ce qui lui confère une esthétique qui sied bien à sa teneur fantastique.

J’ai eu l’occasion de le voir il y a quelques années à la télévision, mais désormais, grâce à la « magie » du DVD, on peut voir ou revoir à tout moment ce splendide film qui ne laisse pas impassible, loin s’en faut !

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Commentaires

Une judicieuse mise en parallèle de l’actualité avec la fiction anticipatrice (comme toujours). Dommage que ce soit un peu trop concis.
J. L.