Les fées

Les fées sont encore des créatures du Merveilleux. Ce terme possède a priori des connotations qui se voudraient essentiellement positives. Cela va jusqu’à empiéter sur des considérations publicitaires, telles « la fée du logis « , sous-entendu, celle qui fait merveille, et même, émerveille par son efficacité, sa rapidité, enfin ses indéniables qualités.

On parle également de monde féerique qui ne peut être constitué que de bien-être. Mais tout cela n’est pas aussi simple.


Ainsi dans l’œuvre de l’auteur écossais James Matthew Barrie, intitulée « Peter Pan » et sortie en 1911, trouve-t-on la fée Clochette qui n’est pas si merveilleuse que cela. Certes, elle n’égalera pas le capitaine Crochet, mais elle a une conduite envers Wendy un peu équivoque. On dira qu’il s’agit de problèmes de filles ; Peter Pan et Wendy entretenant des rapports sous-jacents, et Clochette en tirant quelques ressentiments. Cette œuvre, passée au peigne fin de la psychanalyse, apparaît comme une initiation à la sexualité, en tout cas une émancipation vers l’âge adulte, ce qui serait un paradoxe quand on connaît la quintessence de l’œuvre de Barrie. Mais il est vrai que Clochette peut faire office de véritable poison.


De poison, il est justement question dans le dessin animé de Walt Disney, « La belle au Bois dormant ». La méchante fée qui n’a pas été invitée au baptême de la princesse Aurore, lui fait toucher la pointe empoisonnée d’un rouet pour le pire. Mais heureusement, les 3 bonnes fées de service se précipitent en volant, et l’une d’elle conjure la peine de mort en la transformant en 100 ans de sommeil, avec réveil par un prince charmant. Évidemment, à la touche féérique, s’ajoute une bonne dose de romantisme, ce qui corse un peu plus l’histoire. En tout cas, au passage, on a pu se rendre compte qu’il existait de très vilaines fées, pires que des sorcières.

Mais les fées peuvent, au final, prendre toutes sortes d’apparences, et ne pas être forcément la fée Morgane ou autres créatures de Fantasy. Elles peuvent vivre dans un environnement moderne ou assimilé. Ainsi, le personnage d’Audrey Tautou dans le film de Jean-Pierre Jeunet « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » sorti en 2000, peut-il être assimilé à une fée dans le sens où il se détermine de façon positive, ne cherchant qu’à apporter le bonheur.


Mais parions que beaucoup préfèrent conserver à la fée son aspect onirique, fantasmagorique. Les fées, on en rêve comme des sirènes ou autres créatures extraordinaires, car bercé par les contes d’enfants, on veut préserver cette dose d’invraisemblance dont on souhaite repousser les limites, pour retenir sa part d’illusions bienfaitrices.

Pour ce thème :

- « Peter Pan » de James Matthew Barrie - Folio.

- Le DVD du dessin animé de Walt Disney « La belle au bois dormant ».

- Le DVD du film « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » de Jean-Pierre Jeunet.

Avril 2007