Dents de la nuit (Les)

Une nuit en enfer

 

Buffet froid

Trois amis d’enfance (Sam, Prune et Alice) sont des fêtards invétérés qui adorent squatter les soirées. Le jour où ils récupèrent, par hasard, des invitations pour la mystérieuse et très branchée “Nuit Médicis”, ils pensent avoir décroché le gros lot : départ en hélico pour une destination secrète, arrivée dans un somptueux château perdu au milieu d’une épaisse forêt dont l’entrée est gardée par un imposant service d’ordre, invités prestigieux triés sur le volet, nourriture et boisson à volonté, excellente musique. Toute cette débauche de luxe cache pourtant un horrible secret. En effet, l’organisateur de cette soirée huppée est le Duc de Journiac, un vampire qui a convié quelques-uns de ses semblables à un somptueux buffet de chair fraîche dont les victuailles sont les autres invités. L’immortalité du Duc de Journiac lui pèse depuis des siècles et il s’ennuie à mourir, la seule chose qui l’intéresse vraiment est sa longue chevelure ondulée. Si les trois amis ont eu du mal à se faire inviter à cette soirée, ils en auront encore bien plus pour arriver à s’en sortir indemnes. Commence alors une folle course-poursuite vaudevillesque dont le seul but est de rester en vie et de trouver un moyen de quitter les lieux. Trois autres invités se joindront à eux : Edouard qui est un vrai boulet, le Dr Krinine qui est le dentiste des stars et Jessica, la femme d’un mafieux au Q.I. quasi inexistant.

Le goût des autres

Surfant sur la vague des comédies horrifiques au ton décalé qui font un tabac outre-manche depuis quelque temps (Shaun Of The Dead, Bienvenue Au Cottage, Severance, …), le duo de réalisateurs issus du monde de la pub se lance à leur tour sur le créneau mais à la sauce française. Malheureusement ici, malgré leurs bonnes intentions et leur évidente sincérité, la mayonnaise ne prend pas pour diverses raisons : le scénario tient dans un mouchoir de poche et accumule les clichés du genre, l’humour est très potache et souvent graveleux avec une surenchère de dialogues plus stupides les uns que les autres, surtout en ce qui concerne le personnage de Jessica qui est l’archétype de la blonde décervelée. On assiste à un enchaînement de gags censés faire rire mais qui tombent systématiquement à l’eau, à des séquences qui n’ont ni queue ni tête (le comportement de Jessica sur la piste de danse) et sont complètement ridicules ainsi qu’à quelques idées complètement saugrenues (l’homme de main du Duc de Journiac qui est un fervent adepte de SM, les transformations successives des héros suite à lecture de diverses formules magiques écrites dans un vieux grimoire, etc).

 

Si les cinéastes anglais et nordiques excellent dans ce genre d’univers très particulier au ton décalé, ce n’est visiblement par le cas avec Les Dents De la Nuit. Alors que le trio de personnages principaux approchent de la trentaine, le public visé ici est clairement celui des (très) jeunes ados. Il est vrai que le duo de réalisateurs a un réel sens de la mise en scène, que les décors sont imposants et que les maquillages ainsi que les effets spéciaux sont particulièrement réussis mais cela ne suffit malheureusement pas à sauver l’ensemble.

Après cela, on n’a qu’une envie : revoir Vampire, Vous Avez Dit Vampire ? ou, bien évidemment, le cultissime Bal Des Vampires qui, eux au moins, font toujours rire.

Les Dents De La Nuit

Réalisation : Stephen Cafiero, Vincent Lobelle
Avec : Patrick Mille, Frédérique Bel, Julie Fournier, Vincent Desagnat, Hélène de Fougerolles, Antoine Dulery, Julien Boisselier, Stéphane Freiss, Tcheky Karyo
Sortie le 6 août 2008
Durée : 1 h 25

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