Aventures d'Alice au pays des Merveilles (Les)

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Il n’est jamais trop tard pour découvrir les classiques : c’est ce que je me suis dit en attaquant la lecture de ce Alice au pays des Merveilles, que (re)publie Folio dans sa collection bilingue. Bon, j’avoue que ce n’est pas forcément le livre à lire non plus pour parfaire son anglais, le mien étant plutôt basique, compte tenu des très nombreuses subtilités de langage employés par Caroll et sur lesquelles le traducteur a dû faire preuve d’ingéniosité. Il faut d’ailleurs lire les jeux de mots et les notes de traduction pour en apprécier toutes les subtilités.

L’histoire d’Alice en elle-même est universellement connue : assise au bord d’une rivière, Alice s’ennuie à côté de sa soeur qui est plongée dans son livre. Elle somnole à moitié lorsqu’elle voit passer un étrange lapin vêtu d’un gilet et qui regarde sans cesse sa montre. Poussée par la curiosité, elle décide de le suivre jusqu’à son terrier. Après une chute interminable, elle découvre un monde totalement loufoque, entre un chat qui disparait et apparait à volonté, un chapelier totalement fou, le lapin toujours pressé, une bien étrange duchesse, une tortue qui raconte des histoires et l’abominable reine de coeur qui veut couper la tête à tous ceux qui l’ennuient.

À la lecture de ce roman, la première réflexion qui vient à l’esprit est que l’histoire, assez sombre, n’est finalement pas vraiment pour les enfants. D’Alice, on retient sans doute la version guimauve édulcorée qu’en a tirée Walt Disney pour en faire un conte pour les plus petits. Mais la violence sous-jacente qui règne au détour de nombreux chapitres en fait presque un livre pour adulte. Deux lectures sont possibles en définitive, selon le point de vue que l’on adopte. Et Alice n’est pas la petite fille sage que l’on s’attend à découvrir, plutôt une gamine perdue, parfois un peu crispante, au milieu d’un monde qu’elle ne comprend pas. Pourtant, au retour à la « morne réalité », elle en vient à regretter ce monde onirique qu’elle a quitté et qui lui fait souhaiter garder son âme d’enfant lorsqu’elle sera devenue adulte.

Le livre est abondamment illustré par les dessins de John Tenniel qui rendent à merveille (sans jeu de mots) le côté surréaliste du récit.

Je remercie les éditions Folio pour leur confiance.

Les Aventures d’Alice au pays des Merveilles - Lewis Caroll - Editions Folio/Gallimard - Février 2020, 7,50€

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