Nuit des anges (La)

Il aura fallu le décès d’un ancien camarade pour qu’Alice, jeune divorcée mère d’un garçon autiste, se décide à revenir à Perros-Guirrec, la ville de son enfance. Si elle a tardé à revenir, c’est que les années l’ont détachée de ses parents et qu’elle reste marquée par la disparition inexpliquée de sa meilleure amie d’enfance et sœur de son amour de jeunesse. Sur place, elle ne tarde pas à constater que ses parents ont bien changé, que son père affiche une bonhommie de façade et que sa mère est distante, ailleurs, assommée par un lourd traitement. Lorsqu’une gamine disparaît dans des conditions qui rappellent celles de son amie, le microcosme qui entoure Alice vole en éclats entre les non-dits et les lourds secrets de famille….

J’ai gagné ce livre grâce à Babelio/Sens Critique que je remercie ici. La nuit des anges est un premier roman assez plaisant à lire. Ne tenez pas forcément compte de la page 4 de couverture, le rythme n’est pas vraiment effréné, il faut atteindre le dernier gros tiers pour que tout s’accélère. Si l’auteur sollicite l’indulgence du lecteur sur les erreurs qu’elle aurait pu commettre, ce n’est pas ce qui dérange finalement la lecture. Anna Tommasi sait écrire, elle parvient même à éviter le côté gnangnan du premier amour de jeunesse entre Alice et Teddy (si je prends pour exemple l’héroïne du dernier Jònasson par exemple) et sait rendre ses chapitres courts et dynamiques pour qu’on ne décroche pas. Ce qui est plus gênant, c’est l’épisode de la disparition de la petite Paloma, surtout lorsqu’on connaîtra plus tard le responsable. Parce qu’elle a effectivement un lien avec celle de Victoire, la sœur de Teddy et l’amie d’Alice, bien des années plus tôt. Cette disparition juste après l’arrivée d’Alice tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, bien qu’elle soit le véritable point de départ de l’histoire. A partir de là, tout s’accélère, Teddy parvient un peu trop facilement à récupérer des documents, Alice parvient un peu trop rapidement à découvrir des éléments compromettants. La relation entre Alice et son fils est particulière, mais ayant été confronté à des cas identiques, je la trouve assez juste. Le rebondissement final est la porte ouverte à une suite tout à fait envisageable, de multiples pistes pouvant encore être explorées.

En définitive, La nuit des anges est un premier roman bien construit, avec quelques petits bémols, le principal étant à mon sens la survenue de la disparition de la fillette. Si l’on passe outre, il demeure un bon moment de lecture.

Je remercie Babelio et les éditions Préludes.

Anna Tomasi - La nuit des anges - Editions Prélude - Février 2022 - 18,90€