The Karate Kid

Soumis par Josèphe Ghenzer le lun, 30/08/2010 - 20:52

Réalisateur:

Un élève doué

Kung-fu master

Sherry Parker n’a malheureusement pas d’autre choix que de quitter précipitamment Détroit pour aller travailler en Chine où sa société vient de la muter, au grand dam de son fils Dre, âgé de 11 ans, bien obligé de suivre sa mère et de quitter tous ses copains. Du jour au lendemain, la vie du jeune Dre a été complètement chamboulée et il se retrouve à Pékin dans un tout nouvel environnement. Il ne connaît non seulement pas la langue mais ignore également tout de la culture du pays ainsi que des us et coutumes locaux.
Dès son 1er jour à l’école, il est pris en grippe par les autres gamins et il ne tarde pas à devenir la tête de turc d’un petit groupe de brutes dirigé par le despotique Cheng, qui passe son temps à l’humilier en public ou à le rouer de coups à chacune de leur rencontre. Sans le vouloir, Dre s’est mis à dos la bande de Cheng car ce dernier voit d’un très mauvais œil le rapprochement entre Dre et Mei Ying, une ado de leur âge sur laquelle Dre a flashé. Elle prépare un concours pour entrer dans une prestigieuse école de musique et doit pour y arriver passer de longues heures à répéter ses partitions sur son violon. Toute distraction lui est donc formellement interdite par sa famille.

Dre n’a aucun ami ni nulle part où aller lorsque sa mère est à son boulot. Il découvre, par hasard, que Mr Han, l’homme chargé de l’entretien de l’immeuble où il a emménagé avec sa mère depuis peu, se trouve être un Maître de kung-fu. Après avoir été témoin d’une altercation entre Dre et la bande de Cheng et avoir aidé Dre à s’en sortir, Mr Han, finit par accepter de lui enseigner les rudiments de cet art martial ainsi que les valeurs et l’infini pouvoir de cette discipline millénaire et en profite aussi, par la même occasion, pour lui prodiguer de précieux conseils sur la façon d’appréhender la vie. L’enjeu pour Mr Han est de préparer son élève à participer à un tournoi de kung-fu où celui-ci devra affronter divers champions locaux parmi lesquels figure justement Cheng. Dre se soumet alors à un fastidieux apprentissage car il veut être capable de battre Cheng et se venger ainsi de toutes les humiliations que ce dernier lui a fait subir depuis leur 1ère rencontre.

Au fil des jours, un lien très fort finit par se nouer entre le Maître et son élève, Mr Han finissant par devenir non seulement son mentor mais aussi un père de remplacement.
Cela fait très longtemps que cet homme solitaire s’est complètement replié sur lui-même depuis qu’il a tragiquement perdu sa femme et son enfant au cours d’un tragique accident de voiture dont il se sent responsable. Grâce à sa rencontre avec Dre, il s’ouvre à nouveau au monde et retrouve une certaine joie de vivre en entraînant son élève qu’il finit par considérer comme son propre fils.

Le voyage au bout du monde

Cette nouvelle version de The Karate Kid rend hommage au film originel tout en le réactualisant complètement. La bonne idée du scénario réside incontestablement dans le fait d’avoir entièrement tourné le film en Chine, jouant ainsi sur le choc des cultures, ce qui renouvèle forcément l’histoire d’autant plus que dans ce remake le petit scarabée doit apprendre le kung-fu (art martial typiquement chinois) et non pas le karaté (comme pourtant le titre du film l’indique toujours) puisque cet art martial-là est, en fait, originaire du Japon. En réalité, Dre apprend d’ailleurs ici plus précisément le wushu, une technique spécifique de kung-fu. De plus, le tournage s’est, en partie, déroulé dans de somptueux décors naturels assez inhabituels (comme la Beijing Shaolin Wushu School, la Cité Interdite, la Grande Muraille ou encore les montagnes de Wudang) donnant d’ailleurs au spectateur parfois plus l’impression de se trouver au cœur d’un magnifique voyage touristique que dans un film d’action comportant moult combats chorégraphiés, divers et variés.

Tout tient ici dans l’alchimie existant non seulement entre le Maître et son élève doué dont les relations vont évoluer tout au long de l’apprentissage pour se transformer petit à petit en une relation père-fils de substitution, chacun d’eux apportant quelque chose à l’autre sur le plan humain et changeant la vision qu’ils avaient précédemment du monde, mais aussi entre les deux comédiens qui incarnent lesdits personnages à l’écran : Jackie Chan, que l’on voit ici dans un rôle nettement plus dramatique que d’habitude et qui y excelle, et le charismatique Jaden Smith, qui crève l’écran et montre déjà les prémisses d’un talent très prometteur (mais il faut dire qu’il a de qui tenir).

Toutefois le film est trop long et aurait nettement gagné à ce que certaines scènes soient raccourcies au montage (il était inutile de nous montrer autant de fois les multiples scènes où, avant même de lui apprendre le moindre mouvement de kung-fu, Mr Han oblige Dre à enlever puis à remettre son blouson des milliers de fois et cela des heures durant : on avait parfaitement compris le but de la manœuvre) pour donner un peu plus de rythme à quelques passages qui frôlent l’ennui.