Chant de Susannah (Le)

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La Tour est de plus en plus proche… Et les embûches se multiplient ! C’est en quelques mots, le meilleur moyen de résumer ce sixième tome de la Tour Sombre, qui paraît en cette fin d’hiver, chez J’ai Lu. Après les aventures très « wild wild west » de Roland et ses amis confrontés aux loups de la Calla, les univers parallèles reprennent leur droit dans une course poursuite qui verra les aventuriers projetés, en deux groupes, en 1977 et en 1999. Chaque duo se verra alors obligé d’affronter une mission de la première importance pour la survie de la Tour…

Dois-je le répéter ? La Tour Sombre est une pièce maîtresse dans l’œuvre de Stephen King, mais une pièce de choix qui ne s’aborde pas avec désinvolture. Entrer dans l’univers de Roland, Jack, Susannah et Eddie par une porte dérobée (clairement, un autre roman que Le Pistolero, le premier du cycle) c’est risquer l’overdose et le rejet pur et simple. Pour essentielle qu’elle soit, la série de la Tour Sombre n’en est pas moins un élément « à part » dans la carrière de King, un cycle que les lecteurs de Salem, du Fléau ou plus récemment de Cellulaire, auront sans doute quelques difficultés à aborder… Tant l’univers développé foisonne de codes, de méta-littérature, de références romanesques, de mises à jour quasi médico-légales du processus de création du maître de Bangor. Est-ce à dire pour autant que King y perd de son « sens of wonder » ou de ses qualités de « raconteur » ? Non. Certainement pas. Et surtout pas, devrais-je ajouter, dans ce sixième volume qui, alors que la ligne d’arrivée se rapproche à grand pas, file à la vitesse du vent, résout pas mal de nœuds narratifs et souffre moins que Magie et Cristal, par exemple, de ce déferlement textuel dont King s’amuse si souvent en interview. En prime, avec un naturel confondant, l’auteur s’offre une mise en abîme délicieuse… que je vous laisse le plaisir de découvrir, lecteurs fidèles de la Tour Sombre. Les autres, si plonger corps et âme dans un univers « total » ne vous fait pas peur, rendez-vous au premier chapitre du Le Pistolero et son improbable poursuite en plein désert…

Stephen King - Le Chant de Susannah - La Tour Sombre 6, Traduction de Marie de Prémonville, Illustrations de Darrel Anderson, 530 p., J’ai Lu n°8261

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