Histoire de Lisey

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Depuis le milieu des années quatre-vingts et la sortie de Ca, Stephen King n’a jamais cessé d’explorer ce que l’on pourrait nommer les voies de l’écrivain. Soit des réflexions sur la création, l’écriture, les fans, les pseudonymes, la réussite, la page blanche qui se déclinent de romans en romans, trouvent échos dans ses nouvelles et nimbent jusqu’à sa saga définitive, celle de la Tour Sombre. Il n’est donc pas surprenant, en cette rentrée littéraire 2007 de voir débarquer le maître de Bangor, faussement retraité faut-il le rappeler, avec une nouvelle pierre à poser sur la voie : Histoire de Lisey.

Réflexion sur l’écriture donc dans ce nouvel ouvrage, mais aussi et surtout réflexion sur l’absence, la douleur et le deuil étrange de celui qui reste. Celle qui reste dans ce cas précis, puisque l’histoire de Lisey est celle de la femme d’un écrivain célèbre qui, quelques temps après la mort de son mari, découvre peu à peu l’univers fantasmagorique dans lequel il puisait son inspiration.

De son propre aveu, fasciné par la mort depuis son accident en 1999, King se livre ici à un exercice étrange, entre réflexion sur son art, métaphore de la créativité, parallèle entre écriture et thérapie et thriller horrifique. Le tout en écrivant ce qui doit être une des lettres d’amour les plus touchantes adressée à son épouse, Tabitha, personnage de l’ombre au combien important dans la carrière du créateur de cauchemar le plus prolifique de ces trente dernières années.

Ce mélange des genres et cette forte connotation autobiographique qui baigne Histoire de Lisey, en fait aussi une œuvre non pas ardue, mais peut-être complexe à appréhender pour un novice de l’univers Kingien. Avec sa narration éclatée, son écriture qui brouille la frontière entre rêve et réalité, ce nouvel opus ne propose pas non plus d’enjeu narratif clairement défini et s’apparente davantage à une balade au gré des chemins imaginaires d’un auteur en pleine possession de ses moyens plutôt qu’à un itinéraire balisé pour amateur de frissons cartésiens. Cet avertissement posé, les fans de King et de romans atypiques puisant aux sources de l’écriture seront comblés par cette foisonnante aventure livresque.

Stephen King, Histoire de Lisey, Albin Michel

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Commentaires

Depuis quelques livres (Roadmaster et Cellulaire surtout) on entendait dire que King était fini, qu’il fallait mieux qu’il s’arrête. Ca fait plaisir de se dire qu’il n’en a pas encore fini avec l’écriture