Duma Key

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Mutilé par un terrible accident, abandonné par sa femme, Edgar Freemantle, un businessman du Minnesota, décide de tout quitter pour la Floride.

Une nouvelle vie l’attend sur l’îlot de Duma Key, langue de terre presque inhabitée, dévastée régulièrement par des ouragans imprévisibles, et qui appartient à une mécène excentrique dont les sœurs jumelles ont disparu dans les années 20. Edgar va s’y découvrir un incroyable don pour la peinture. Les incroyables couchers de soleil lui inspirent des tableaux qui vont vite se révéler dangereusement prémonitoires. Freemantle comprend alors qu’il doit découvrir ce qui est arrivé aux jumelles et l’étrange secret de la propriétaire des lieux, avant que les ténèbres n’engloutissent Duma Key et ses habitants.

A partir de quel moment un « sujet » devient-il une obsession ? Question que Stephen King aurait peut-être du se poser à l’orée de l’écriture de ce Duma Key, roman où l’auteur - qui a électrochoqué la littérature fantastique durant les années 80 et 90 - plonge à nouveau dans la psyché d’un homme qui a tout perdu à cause d’un terrible accident... Et nous voilà repartis pour un petit tour sur le bolide des angoisses de l’amputation, des trous de mémoire, des pertes de repères et de l’explosion des liens affectifs et sociaux. Sans oublier une forme de rédemption par l’art... et les ténèbres, compagnes d’aventures incontournables, sans lesquelles Stephen King ne serait pas vraiment Stephen King ! Enfin d’aventures... C’est un bien grand mot. Car l’on est plutôt ici dans l’analyse pédestre, les métaphores un rien appuyées et une tendance de plus en plus marquée, au fil des romans de cet actif retraité, à sacrifier tout sens de la narration pour renforcer la description des états d’âmes et de l’atmosphère. L’histoire se traîne, le personnage principal s’interroge... Et le lecteur finit par s’ennuyer ferme, exclu quelque peu d’une réflexion en vase clos, dont les clés semblent presque exclusivement réservées à Stephen King en tant qu’être humain frappé dans sa chair, et non plus en tant qu’auteur. Lorsqu’un évènement terrible alimente la plume d’un auteur, le lecteur peut ressentir une certaine empathie. Lorsqu’il revient avec autant de lourdeur que dans Duma Key, la fuite et le désintérêt risquent bien d’être au rendez-vous.
Un roman à réserver aux fans les plus indulgents d’un grand auteur.

Stephen King, Duma Key, traduit par William Olivier Desmond, 644 p., Albin Michel

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