Ronce d'or, 2 volumes (La)

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 
Traducteur: 


J’étais impatiente de faire un nouveau voyage avec les mots de J.V. Jones dont j’avais particulièrement apprécié les péripéties et l’humour dans les trois volumes composant "Le livre des mots". C’est donc avec un à priori favorable que je suis entrée en lecture et ça a bien failli mal tourner.
Parce qu’il ne s’agit pas du tout de la même ambiance. Enfin tout du moins au début de l’aventure puisque nous sommes dans notre présent. L’héroïne a le défaut de m’insupporter immédiatement. Elle m’apparaît d’une mièvrerie et pour tout dire, j’ai bien envie de la laisser en plan avec son homme qui est parti et ses problèmes d’acouphènes.

Heureusement, au moment même où j’allais l’abandonner, elle est embarquée pour un autre espace temporel.

De prime abord, cela ne change pas grand-chose pour ma pauvre héroïne qui se soucie plus de son apparence, du tissu qui gratte, que des véritables problèmes qui la cernent. Et puis le coup du beau chevalier qui vient à son secours, j’ai l’impression d’être immergée dans la collection Harlequin. J’avoue, je suis un brin féministe sur les bords, question de génération sans doute et cela ne dérangera pas les jeunes lectrices de fantasy.

Ce qui a sauvé ma lecture, c’est la technique d’écriture de J.V. Jones qui va d’un personnage à l’autre, de chapitre en chapitre. Ce qui fait que j’ai pu rencontrer le maître de l’enluminure. Cela tombait mal, il était en train de mourir sur son dernier parchemin mais l’enluminure et ses alchimies fantastiques étaient introduites dans le récit.


Le temps que Tessa, notre belle héroïne s’accoutume à son nouveau monde, que Ravis, le beau ténébreux en dévoile un peu plus sur lui-même, le scribe de l’enlumineur dévoilait quelques secrets sur ses recettes de pigments.

Je vous rassure, notre héroïne va s’étoffer et s’endurcir. L’eau de rose va se pigmenter de couleurs autrement plus sombres. Et pour découvrir le secret de « La ronce d’or », je vais lire d’une traite les deux volumes.
C’est vraiment l’art de l’enluminure qui tient le récit en haleine. Comment la force d’une image peut enraciner une réalité dans un parchemin. Comment l’art peut influencer sur la vraie vie.

Le côté romanesque, romantique du récit m’a certes agacée. Je trouve que la magie de l’enluminure aurait pu être développée autrement. Mais le combat des scribes via parchemin interposé, avec l’encre noire et rouge qui dégouttent sur le vélin, cela donnait envie de prendre des pinceaux.

Ce n’est donc pas un grand roman de fantasy. C’est une lecture ludique qui passionnera ceux qui aiment les enluminures médiévales, ceux qui pratiquent l’enluminure et ceux qui veulent apprendre.

La Ronce d’or, Tome 1 : Les motifs de l’ombre et Tome 2 : La peinture de sang de Julie Victoria Jones, traduit par Guillaume Fournier, illustré par Alain Brion, Calmann-Levy

Type: