Izbimaïur par Daniel Garot

Au-delà de l’univers observable, aux confins du cosmos, dissimulée dans une nébuleuse effrayante de gaz toxiques, Izbimaïur scintille comme un diamant au milieu d’une flaque de goudron. Cette planète gigantesque est constituée d’une matière incompréhensible pour un esprit humain. Elle est aussi riche et complexe que tout ce qui peut constituer l’univers, autant dans la variété de coloris que dans les formes, les dimensions et les molécules qui la compose. Et pourtant, si un télescope était capable d’espionner jusqu’à cet endroit d’une infinie distance, il capterait uniquement la clarté d’une étoile. Il est d’ailleurs fort probable que l’observateur chanceux ne puisse la définir que comme une aberration physique encore inconnue.

Les lois de la gravité, ainsi que toutes les certitudes scientifiques, n’ont aucune emprise dans ce lieu étrange. La notion de temps y est d’ailleurs inexistante.

Par un effet du hasard prodigieux, Izbimaïur était orpheline. Elle a voyagé au travers les constellations pendant des milliards d’années, se transformant lentement, au gré de ses rencontres, en cette fabuleuse et improbable planète. Elle croisa la route d’une tempête cosmique issue du « big bang ». Les forces qui s’y affrontaient défiaient toute possibilité d’explication rationnelle.

Cette rencontre provoqua un curieux phénomène, interconnectant la planète avec le cosmos, tout en figeant l’espace-temps à l’intérieur du nuage. Izbimaïur était, dorénavant et à jamais, emprisonnée dans ce que les générations futures d’explorateurs appelleront « La nébuleuse Outlaw ».

*

Le père fondateur Rowontrek se souvient très bien de son arrivée sur Izbimaïur. Comment et d’où il venait, il l’avait oublié au moment même où il avait découvert les lieux. Depuis lors, il avait suffisamment évolué pour comprendre que les « naissances » répondaient à des critères bien précis, même si ceux-ci continuaient de lui échapper. Mais, le plus important était le maintenant, la plénitude, la satisfaction du travail accompli.

Il n’y avait rien à son arrivée, hormis des étendues rocheuses et organiques qui attendaient d’être raffinées et améliorées. Par la simple force de son imagination, il remodela chaque détail jusqu’à cette perfection de l’instant. Afin de dissiper d’éventuels malentendus, il doit être bien convenu que, sur cette planète, l’imagination est un concept tout différent du concept humain. Dans cette parenthèse d’univers, il définirait plutôt l’aptitude à créer sa propre réalité.

Il avait fallu du temps à Rowontrek pour modeler cette société idéale, aidé par de plus en plus de nouveaux venus. Ils y travaillaient depuis « maintenant » en temps izbimaïurien, quantifié en millions d’années si on voulait parler en temps terrestre. Ils finirent par engendrer la « conscience collective planétaire », unissant et partageant leurs imaginations dans la même direction.

La description précise de l’endroit est impossible à faire mais, en des termes compréhensibles, Izbimaïur est habillée dans son entièreté par un paysage de larges mégapoles ultra écologiques, et d’étendues végétales et minérales figées. Figées car rien n’est vraiment mort, ni vraiment vivant. C’est juste un état d’être immuable qui ne peut être modifié que par la puissante intervention de la conscience collective planétaire. Par-dessus cet habillage, chaque entité de pure conscience densifiée transporte sa propre réalité. Un peu comme des calques opaques qui se baladent sur la surface d’une table et laissent entrevoir ses motifs.

Les règles d’existence sont très strictes. La réalité d’une entité ne doit pas perturber la réalité d’une autre. Chacun doit évoluer dans l’harmonie afin que la conscience collective puisse agir d’une seule voix, sans interférence.

Les motivations de cette existence sont à la mesure de tels êtres. Délivrés de toute imperfection et de toute contrainte physique, ils n’ont de cesse que l’approfondissement des connaissances des multivers et l’appréhension de la sagesse. Un mystique pourrait considérer cet endroit comme le berceau des dieux.

Actalaor, nouveau venu sur la planète, a bien des difficultés pour s’intégrer à ce monde. Il fait partie des quelques millions de « réactionnaires » qui s’accrochent désespérément à un passé qui n’existe pas dans la nébuleuse Outlaw.

Il est apparu sous forme d’un œuf au pied d’un champ de frolocs, sorte de fleur métallique ressemblant à une antenne parabolique. Lorsque sa conscience s’est éveillée, il a de suite été envahi par la pensée collective, imprimant la genèse de leur histoire, les codes d’existence et l’ultime but de celle-ci. Cette révélation aurait dû lui ouvrir les accès vers la plénitude, afin qu’il trouve sa place en coordination avec ses centaines de milliards de nouveaux « frœures ». Mais hélas, sa mémoire, pourtant effacée, combat ces informations car elle n’y décèle aucun repère auquel se fier. C’est un système de défense instinctif qui s’enclenche bien souvent lorsque l’individualité craint d’être dissoute dans l’unicité de la conscience collective.

De l’œuf primordial, Actalaor aurait dû évoluer vers un état plus abouti. Or, sa forme densifiée est hésitante au point de ressembler parfois à un tas de pâte à cake en apesanteur, et parfois à un chewing-gum en train d’être mâché dans une bouche invisible. Le monde est incompréhensible pour lui, il en génère une réalité très instable, qui influe toutes les autres réalités qui se superposent à la sienne.

— Actalaor ! rugit la conscience collective. Tu dois unifier ta conscience pour nous rejoindre. Renonce à cette mémoire à laquelle tu t’accroches.

La voix résonnait en lui. Elle venait de partout et de nulle part à la fois. Il était incapable de comprendre le sens de ce langage télépathique. Non pas qu’il était trop idiot pour cela, c’est juste qu’il ne savait pas comment faire. Actalaor continuait de se transformer chaotiquement, incapable de stabiliser ce qui composait son être et sa réalité.

Suite à ce mutisme, la conscience collective réagit en conséquence.

Chaque nouvelle entité est à considérer avec égard sur Izbimaïur car ne rentre pas ici qui veut. Toute perturbation doit être prise au sérieux et effacée, mais la première étape consiste en un programme de conditionnement personnalisé. On peut le comparer à un stage de réinsertion social avec cours de langue accéléré.

Un « scriage » fut envoyé pour l’aider à faire la transition dans cette nouvelle existence. Ils ont la capacité d’être émancipés de la conscience collective planétaire selon leur bon vouloir. C’est un privilège accordé aux premiers colons, les quelques milliers qui constituèrent le noyau de cette civilisation et son unicité. Ils sont choisis pour assister les réactionnaires car ils sont les seuls pour qui le concept d’individualité signifie encore quelque chose.

Actalaor sentit un changement en lui. De l’obscurité sensorielle émergea des couleurs et des formes. Des bruits furent tout à coup audibles, véritable cacophonie issue des milliards d’entités et des milliards de réalités en perpétuels mouvements. Réjoui, il redécouvrait le sens de la vue, de l’ouïe, du toucher. Sous ses nouveaux yeux globuleux et luminescents, une forme distincte se matérialisa. Elle ressemblait à une méduse fluorescente qui aurait avalé une fée Clochette à deux têtes.

— Salut Actalaor ! Je suis Frehirène.

L’instinct reprenant le dessus, ce dernier réussit à articuler une réponse au travers un organe proche d’une bouche.

— Je ne comprends pas ce qui se passe.

— Je suis ton guide pour t’aider à t’adapter et remplir ton rôle. Vois comme je t’ai stabilisé. Ta conscience n’est pas prête pour densifier par toi-même, mais tu apprendras. Cette forme est transitoire et te permettra d’appréhender plus facilement ce qui t’entoure.

Actalaor voulut se regarder et commanda inconsciemment à ses yeux de s’écarter de son corps. Il ressemblait à une grosse limace gélatineuse hérissée de rameaux de palmiers. Ses yeux globuleux étaient montés sur deux appendices tubulaires souples et élastiques. Il vit des myriades d’autres réalités habitées par des entités difformes. Ces visions envahissaient ses sens au point de l’effrayer.

— Je suis fou ? Trop d’informations se percutent, je ne comprends pas…

Il recommençait à perdre le semblant de stabilité acquis. Son corps se liquéfiait peu à peu.

Frehirène l’amena d’une pensée au sanctuaire des réactionnaires, une mer d’hydrogène supercritique, seul endroit laissé intact depuis son origine. Les vagues de gaz liquide s’étaient solidifiées sous forme de métal aux propriétés magnétiques lors de l’arrivée de la planète dans la nébuleuse. Le spectacle était tellement parfait qu’il possédait la faculté d’apaiser les plus agités. Il avait été décidé de le laisser tel quel afin de servir de thérapie.

Devant le scintillement des reflets et les couleurs ondulantes sur la surface crêtée de la mer, Actalaor réussit à se calmer et à orienter ses pensées sur la beauté fantastique de ce monde qu’il découvrait à peine.

— Tu as des filtres de perception, dit Frehirène. Tu dois apprendre à densifier ta réalité pour avoir conscience de la présence des autres sans être forcé de les voir. Tu dois juste les ressentir, communier avec eux.

— Et comment je fais ça ?

— De la même manière que tu n’as pas appris à ouvrir les yeux, tu dois te laisser guider par ton instinct, il sait comment faire. Tout d’abord tu vas concevoir ton habitat. Ensuite, je te guiderai pour t’intégrer à la conscience collective.

 — Concevoir mon habitat ? J’ai bien les instructions qui surgissent dans mon esprit mais elles sont confuses, irréelles. Je dois faire quoi ?

— Juste imaginer ! Imagine la plénitude, un endroit rassurant, et fais-le apparaitre autour de toi.

Actalaor se mit à imaginer.

Ses pensées étaient si confuses. Imaginer d’accord, mais imaginer quoi ? Une grotte ? Un dôme de cristal fin ? Un abri anti xionax ? Un bureau d’avocat ? Son environnement commença à onduler, se ramasser sur lui-même, s’étirer dans différentes directions. Des formes émergèrent, troubles et angulaires. Il essayait de lâcher prise de toutes ses forces, ressentant la présence de la conscience collective, qui tentait de prendre plus de place et orientait ses choix, mais c’était trop difficile pour lui.

Le moment s’éternisait, accueillant de nouveaux habitants, bannissant certains, alors qu’il lui était toujours impossible de donner une forme à son existence. Il aurait aimé écouter son instinct, comme Frehirène lui suggérait, mais les intrusions de la conscience collective lui faisaient perdre tous ses moyens, s’acharnant à vouloir prendre un contrôle qu’il ne voulait pas abandonner.

Dans une ultime tentative, il plongea au cœur de son identité pour puiser l’inspiration. Deux lumières apparurent et se mirent à grossir rapidement. Tout se mit à tourbillonner d’un seul coup. Sa vue s’obscurcit jusqu’à disparaître.

 

*

Actalaor ouvrit les yeux. Au-dessus de lui se profilaient deux soleils lointains qui lui chauffaient douloureusement les tissus conjonctifs. Il regarda autour de lui. Un océan translucide berçait ses orifices auditifs d’un bruit mélodieux. Les vagues s’écrasaient délicatement sur la plage de cristal fin sur laquelle il était allongé. Il se remit debout, conscient de sa nature, de sa forme, de son identité. Ses deux jambes écailleuses se mirent en mouvement et il se jeta dans l’océan translucide.

D’une nage gracile et reptilienne, il rejoignit son clan au fond de l’eau fortement azotée.

— Actalaor ! dit sa femme en l’apercevant près du domicile. Où étais-tu ?

Elle ressemblait à un triton avec une forme humanoïde. Les maisons étaient constituées d’algues vivantes tressées ensemble.

— J’étais en surface ! J’ai pris trop de soleil en faisant la sieste. Je n’ai jamais fait un cauchemar aussi horrible.

— Tu devrais renoncer à aller à la surface, « Crapaud ». Un jour les radiations vont te cuire pour de bon. Penses-tu à moi ?

— Tu as raison, ça m’a servi de leçon. Je vais éviter d’y retourner.

— Je suppose que, avec ce qui t’es arrivé, tu n’as pas attrapé notre repas ?

Actalaor fixa sa compagne dans les yeux, honteux de ne pas avoir rempli son rôle de mâle chasseur.

— J’ai oublié… Je vais y aller ! C’est promis, je me contenterai de chasser et je reviens dès que j’ai trouvé de quoi vous nourrir.

Il abaissa son regard sur le ventre de sa femme. Celui-ci était proche de l’éclatement tellement il était gonflé d’œufs.

— Ça sera le dernier repas avant la ponte, tu ne peux pas revenir les mains vides. Fais au plus vite « Crapaud ».

Actalaor acquiesça et se mit à s’éloigner du village en ondulant dans l’eau. Il avait l’habitude d’aller chasser dans une zone très proche de la surface mais, pour éviter d’être tenté par la chaleur hypnotique des soleils, il préféra aller explorer une zone inconnue, plus en profondeur.

Il nagea longtemps dans la solitude et le désert aquatique. Il ne croisa pas même une algue, et encore moins un frequon. Ces mollusques chitineux étaient la nourriture favorite de sa compagne. Il finit par trouver une zone habitée par la vie. Quelques organismes batifolaient dans des mouvements désordonnés. Malheureusement, ils étaient trop petits, et pas assez nourrissants.

Le prédateur louvoyait en silence dans les végétaux, attentif à ce qui l’entourait, prêt à débusquer une proie de bonne taille.

Tout à coup, juste devant lui, il aperçut son futur repas. Une séronge se baladait tranquillement, utilisant son volant souple comme un calamar pour se mouvoir. Elle ressemblait à l’entité qu’il avait vu dans son cauchemar, cette fameuse Frehirène. En voyant cet animal devant lui, il rit intérieurement. Cela ne faisait aucun doute, la créature de son cauchemar avait été inspirée par une séronge.

Il battit de la queue pour se propulser d’un coup. Le mouvement généré alerta la séronge, qui déguerpit aussitôt.

Une course poursuite s’engagea. Actalaor traqua sa proie pendant de longues minutes avant de réussir à la rejoindre. Une petite voix se manifesta dans sa tête pendant cette chasse, ne cessant de lui répéter de renoncer. Il finit par attraper la séronge de ses mains palmées et lui arracha le système locomoteur d’un coup de dents.

Fier de sa prise, il reprit le chemin de son clan pour que sa femme puisse manger.

Malgré la satisfaction d’avoir assuré son rôle de chasseur, il continuait d’entendre cette petite voix dans sa tête qui lui disait de renoncer. À quoi pouvait-il bien renoncer puisqu’il avait capturé sa proie ? Il mit cela sur la peur de devenir père. Après tout, il s’apprêtait tout de même à devoir s’occuper d’une colonie de plusieurs dizaines de ses semblables, et probablement devoir nourrir tout ce monde pendant les premières saisons.

Peu avant d’apercevoir sa maison-algue, il eut un gros doute, et l’envie subite de s’enfuir très loin. C’était irrationnel, comme si son instinct de chasseur voulait le prévenir d’un danger immédiat.

Renonçant à l’écouter, il pénétra dans son logis végétal et là, l’impensable l’attendait. Un xionax se tenait devant lui. Recouvert d’une carapace allongée garnie de nageoires acérées, la seule ouverture ovale laissait voir un mouvement visqueux et confus d’organes digestifs.

Avant qu’Actalaor puisse faire quoi que ce soit, des tentacules, projetés par le monstre, l’attrapèrent par la gorge. La lutte était inégale. Le xionax n’en fit qu’une bouchée.

*

Actalaor reprit conscience. Son esprit vacilla. La mer d’hydrogène supercritique s’étalait devant lui. À ses côtés, Frehirène tentait de maintenir la cohésion de sa forme qui se remettait à vaciller.

— J’ai échoué Actalaor, je suis désolé. Tu as rejeté toute suggestion de la conscience collective planétaire pour inventer une réalité issue d’une mémoire qui ne devrait plus exister.

— J’étais heureux !

— Tu ne comprends pas. Le bonheur est une émotion qui n’a pas lieu d’être ressentie. Tu n’es pas ici pour être heureux ou avoir du plaisir. Tu es ici pour œuvrer à l’élévation suprême, servir la conscience collective dans la plénitude.

— C’est vrai, je ne comprends pas ! dit Actalaor.

— Ton esprit réactionnaire est malheureusement incapable de s’adapter. Tu as eu l’éternité pour tenter d’y parvenir.

— Que va-t-il m’arriver ?

— Tu perturbes l’équilibre et tu représentes un danger. Tu vas être banni d’Izbimaïur.

— Que vais-je devenir ? demanda de nouveau Actalaor en plein désarroi.

— Je ne sais pas ce que deviennent les bannis ! Tu retourneras de l’autre côté de la nébuleuse, là où le temps est la réalité, où la conscience est emprisonnée dans un amas de molécules aux formes variables selon l’endroit. Tu seras probablement dissout dans le cosmos, avalé par le vide.

— Ne puis-je rien faire pour empêcher cela ?

— Tu as tout tenté depuis cette éternité. Le processus a déjà commencé. La conscience collective t’a déjà éjecté ailleurs. Il ne reste plus de toi qu’un souvenir qui s’accroche à une existence que tu as perdue !

 

*

Actalaor se sentit propulsé dans toutes les directions en même temps. Sa densité identitaire se désagrégeait et tombait en minuscules morceaux, laissant derrière lui la trainée invisible de son existence.

Il se diluait dans l’immensité de l’univers à une vitesse dépassant la pensée. Il partageait ses atomes avec le vide sidéral.

Le voyage était sans fin. Sa conscience s’étiolait dans la relativité de ce parcours sans repère. Il pensa alors que le châtiment était disproportionné, qu’aucun crime ne méritait d’être évaporé dans l’oubli, de disparaître de la sorte. Il regrettait de ne pas avoir été à la hauteur de la grâce qui lui avait été offerte, mais devait-il s’excuser d’être ce qu’il est et pas autre chose ? Il était bien trop tard de toute manière.

« L’instant » était terrifiant, interminable. Sa conscience densifiée se résumait à présent à quelques particules subatomiques, diminuant encore et toujours. Avant sa disparition complète, alors qu’il ne restait de lui qu’une infime parcelle de lucidité et de conscience de soi, il aperçut une lueur au bout d’un tunnel obscur.

Des éclats de voix lui parvenaient aux oreilles, de plus en plus distinctement, de plus en plus fort. La lumière devenait brillante comme un noyau d’astre explosant, comme la clarté d’Izmiba... d’Izmila… d’Irziquelque chose... Cet endroit oublié qu’il avait quitté l’éternité d’avant.

Il commença à ressentir de vives douleurs, une impression qui lui était inconnue jusqu’alors. Si la prière faisait partie des concepts de son ancien peuple, il aurait prié comme un damné pour que cesse cette torture.

Sa personnalité était à présent résumée au besoin primaire de calmer cette intense douleur. La lumière l’agressait de toute part, le brûlait comme jamais, finissant de consumer ce qui restait de lui.

Il hurlait à en faire vaciller l’univers !

Avant de se noyer complètement dans un océan d’oubli, son identité s’accrochait à des réflexes élémentaires comme la douleur et la faim. Alors qu’il allait entamer un nouveau cycle, Actalaor put entendre cette étrange et incompréhensible clameur.

— Félicitations, c’est une fille !

 

Ou en PDF http://www.phenixweb.info/sites/default/files/Izbimaiur-daniel-garrot.pdf

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