Invention du Représentant de la Planète 8 (L’)

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Quatrième volet de sa série Canopus in Argo, ce roman « polaire », puisque Doris Lessing raconte dans la postface comment elle a été impressionnée par l’histoire des expéditions tragiques de Scott dans l’Antarctique, raconte en fait comment les Canopéens, représentés ici par le seul envoyé Johor, se révèlent incapables de sauver, et même d’évacuer, les habitants d’une planète que, contrairement à Rohanda devenue Shikasta objet du premier et du troisième roman de la série, ils n’ont même pas jugé utile de doter d’un nom et qui est frappée par une glaciation qui détruit progressivement toute vie. Bien qu’ayant prévu la catastrophe et envisagé le transfert de la population vers Rohanda, transfert qui deviendra impossible quand Rohanda sera frappée par les calamités qui en feront Shikasta, les Canopéens renoncent à tout secours autre que le sauvetage de quelques Réprésentants après que ceux-ci, dont le narrateur, aient assisté jusqu’à la fin au martyre et à la destruction de leurs concitoyens.

Le récit du narrateur est supposé refléter la noblesse de leur vie passée et leur impuissance.

 

En quoi cela reflète l’image de la « civilisation de gentlemen » britanniques, dont Scott et son associé Wilson, dont nous parle Doris Lessing dans la postface, en quoi cette culture serait plutôt une idéalisation de la vie primitive, celle des indigènes qu’a vus l’auteur dans son enfance en Rhodésie (futur Zimbabwe), le lecteur est invité à y réfléchir. Il est évident que, plus encore que Shikasta, ce roman est plus philosophique, voire métaphysique, que « science-fictif ». Mais il s’insère dans cette réflexion philosophique et morale qui sous-tend toute l’œuvre de Doris Lessing.

 

L’invention du Représentant de la Planète 8, de Doris Lessing, traduction de Sébastien Guillot, La Volte, 2019, 168 p., 20€, ISBN 978-2-37049-077-3

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