Il était une fois mon meurtre

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Tout le monde croit qu'Alex est dans le coma, sans espoir de réveil. Tandis que sa famille et sa petite amie, Bea, hésitent à arrêter les soins, il entend tout. Piégé dans ce corps paralysé, il repense à l'accident d'escalade qui a causé cet état. Etait-ce vraiment un accident ? Pire, il suspecte le tueur d'être encore dans son entourage et de vouloir s'en prendre à Bea... En se replongeant dans ses souvenirs fragmentés et en utilisant ses sensations restantes, Alex tente de résoudre le mystère de son accident, pour sauver ceux qu'il aime avant qu'on ne le débranche...  

Si il y a bien quelque chose qui me terrifie, c'est ce syndrome du locked-in. Etre piégé dans son propre corps, ne pas pouvoir se manifester, hurler intérieurement sa douleur et sa peine ; crier, crier dans un mutisme complet, qu'on est vivant, emmuré vivant.

En 2013 j'entendais pour la première fois le témoignage de Angèle Lieby qui livrait dans son récit Une larme m'a sauvée, le cauchemar qu'elle a vécu, ayant souffert du syndrome de Birkerstaff, une affection proche dans les symptômes de ce qui nous est décrit dans le roman d'Emily Koch. Je me souviens de ses mots concernant ce qu'elle entendait de la part de ses soignants, de ce qu'elle endurait :

On entreprend de stimuler son cerveau avec la musique : Au début j'étais contente, mais cette musique ne s'arrêtait jamais, jour et nuit ! Il paraît que c'est le genre de supplice que l'on inflige à certains prisonniers...

On ne prend pas la peine de l'anesthésier quand on lui nettoie les sinus : Une personne m'injectait un produit par le nez, et une autre devait le recueillir au fond de la gorge. C'était terriblement douloureux...

J'ai aussi entendu des jeunes femmes dire : Elle a droit à trois soins par jour, mais on n'en fait qu'un, il paraît qu'elle va bientôt clamser... Je me suis dit : Mon dieu, mais ils vont quand même réagir... Pour les infirmières, j'étais déjà morte. Je devais bientôt être débranchée.Extrait de l'article qui lui est consacré dans le quotidien L'ALSACE.

 

Le roman d'Emily Koch aborde ce syndrome mal connu avec intelligence. En couplant ses propres inquiétudes face à une telle maladie à une affaire criminelle, elle fait mouche . On assiste au combat impuissant de son jeune héros pour se manifester, on comprend sa souffrance, son désarroi, sa peur de l'avenir puis lorsqu'il découvre que son accident n'en est pas un, on prend part à sa détresse, sa terreur que sa fiancée soit en danger … Pour ma part je n'ai pas réussi à complètement entrer dans cette histoire et je suis passée à côté. Le roman n'est pas à mettre en cause. Le style est très agréable, toujours très juste, l'auteur s'est beaucoup documentée sur le locked-in ce qui donne des accents de vérité au récit mais je ne suis finalement pas le bon public pour ce genre.

 

Il était une fois mon meurtre par Emily Koch aux éditions Folio Policier ,ISBN 978-2-07-289633-0, prix 9,20 € 

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